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« Le trouvère » de Verdi aux Chorégies d’Orange : des étoiles sous les étoiles

par Paul Fourier
09.07.2025

Parfois, les soirées magiques se mesurent à la puissance des artistes qui évoluent sur la scène. Ce fut le cas pour ce Trouvère en version de concert devant le mur du théâtre antique.

Dramatiquement, Le trouvère est – comme beaucoup d’opéra de jeunesse de Verdi – une histoire bancale. On ne se plaint donc jamais quand nous est épargnée une mise en scène qui s’enferre et n’apporte pas grand-chose (comme celle de l’Opéra de Paris). Et, ce ne sont pas les quelques projections réalisées sur le mur qui y ont changé grand chose.

En revanche, s’il est un opéra qui exige dit-on les quatre meilleurs chanteurs du monde (dixit Toscanini), ce serait celui-là. Et nous n’en étions pas loin en ce 6 juillet.

 

Paradoxalement, il y avait pourtant à redire de la distribution, mais il existe parfois une alchimie qui rend la représentation exceptionnelle. Aleksei Isaev n’est probablement pas le comte le plus mordant qui soit (et pourtant son personnage l’est !), même s’il s’est avéré être une très bonne surprise face à la Leonore de Netrebko ; Marie-Nicole Lemieux est une extraordinaire musicienne, mais elle a toujours manqué des graves abyssaux pour donner à Azucena cette dimension complète de sorcière caricaturale, ce qu’elle peut compenser par de très beaux aigus. Yusif Eyvazov est un cas d’école tant il attire les critiques comme un aimant. Et pourtant quel tel exemplaire de ténor spinto digne de se mesurer à Manrico a-t-on aujourd’hui à notre disposition ? Quant à Anna Netrebko, on l’a connue encore plus en forme, mais une Superstar à 80% de ses capacités reste une Superstar capable de subjuguer son monde.

Les avantages d’une version concert, surtout en soirée de canicule

Doit-on préciser qu’une version concert a aussi l’avantage de pouvoir gommer en partie les caractéristiques les plus caricaturales des personnages et que ce beau monde évoluait dans l’une de ses soirées caniculaires qui ne pardonnent pas dans le théâtre antique, et qu’il faut avoir des physiques et des voix particulièrement résistantes pour parvenir à donner le meilleur dans de telles conditions ? Chose importante : chacun avait les atouts pour user d’une très belle projection rappelant l’acoustique exceptionnelle du lieu.

 

Dans le rôle de Ferrando, Grigory Shkarupa a eu l’honneur d’ouvrir le bal (avec le chœur d’hirondelles qui, en cette heure, se charge d’accompagner les artistes) et l’a fait fort bien. Quant à Claire de Monteil, même dans un petit rôle, elle a su assurer la tenue de chant dans une soirée où il fallait exister face à une telle distribution.

Comme on le disait, Marie-Nicole Lemieux manque d’assises dans le grave mais gère, au premier acte, son « stride la vampa » avec les honneurs en utilisant une longueur de souffle remarquable et va démontrer, tout du long de la soirée, ses exceptionnelles qualités de musicienne donnant finalement à Azucena une dimension humaine qui lui manque souvent, notamment dans un final d’une grande émotion. 

Ce que l’on demandait à Yusif Eyvazov dans cette première partie, c’était l’aplomb de ce Trouvère, une qualité dont il ne manque pas. En seconde partie, c’est par une « Di quella pira » tonitruante à la note finale incroyablement tenue et stable qu’il va enflammer le public. Aleksei Isaev possède un bel ambitus et les qualités de baryton verdien nécessaires ici ce qu’il va confirmer par la suite. 

La Diva qui transcende la soirée 

Globalement donc, chacun a fait mieux que de servir de faire valoir à la Diva. Mais, évidemment, c’est elle qui a transcendé la représentation.

Ce n’est pas la première fois qu’Anna Netrebko se produit dans le théâtre antique et nous avions déjà pu remarquer qu’elle possède ce rare génie lui permettant de s’approprier ce lieu mythique. Les robes spectaculaires (verte puis bleue) ne sont certes pas pour rien dans ce constat mais le comportement de la chanteuse (qui explique aussi ce charisme qui continue à éblouir son public) a encore beaucoup joué dans cette magie, car il y a dans cette façon de bouger un mélange de « trop » et de magnétisme qui ne peuvent qu’emporter les plus sceptiques sur la longueur.

Comme nous le soulignions lors d’un dernier épisode de la Discult’opéra, dans toutes les représentations où elle est présente, il existe un moment de bascule, presque un moment de grâce où Netrebko apporte subitement son art de la magie, sa capacité à transcender son personnage et la représentation. Si ce soir, au premier acte, le « Tacea la notte placida » est déjà d’une grande beauté, s’appuyant sur des aigus délicats et une vocalisation verdienne fluide montrant que Netrebko reste une Leonora hors-pair malgré la voix qui s’est alourdie, ce moment de bascule apparaît en seconde partie au moment du combiné « D’amor sull’ali rosee  suivi du « Miserere ». La voix est, alors, comme du miel, d’une stabilité et d’une harmonie sans pareilles, les aigus, s’ils le pouvaient, feraient pleurer les murs. Dans le « Miserere », les graves sont excellemment gérés sans être inutilement poitrinés et la voix du ténor lui répond harmonieusement. C’est sur cette lancée, capable d’alléger sa voix qu’elle affronte ensuite le comte. Le quatuor semble alors en état de grâce ce qui se confirme dans un final magnifique.

 

L’on doit dire que la direction de Jader Bignamini a trouvé le bon ton dans ce qui est, aussi, un opéra de chef. Celui-ci a su varier les rythmes, alanguissant son propos quand nécessaire, mais pouvaient aussi produire des accélérations dynamiques lorsqu’il le faut, n’hésitant pas à faire sonner le Verdi démonstratif dans les finals, ponctuant efficacement les passages choraux avec les excellents Chœurs des Chorégies et de l’Opéra Grand Avignon.

Les dernières année des Chorégies d’Orange ont eu un parfum de vaches maigres ce qui justifiait encore, cette année, deux opéras donnés en version de concert. Et l’on doit avouer que si c’est pour nous proposer une telle qualité, on ne peut que s’incliner.

Visuels : Philippe Gromelle / Orange