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« Le Grand Macabre » de Ligeti en version française : une Première époustouflante à Radio-France, sous la direction de François-Xavier Roth.

par Helene Adam
04.12.2023

Magnifique interprétation et intelligente mise en espace pour ce Grand Macabre de Ligeti, donné par l’Orchestre national de France, les chœurs et la maitrise de Radio-France sous la direction de François-Xavier Roth dans l’écrin acoustique tout de bois revêtu, du Grand Auditorium.

Une farce burlesque et noire d’une troublante actualité

C’est à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de György Ligeti, que France Musique propose, dans le cadre du festival d’automne, cet « anti-anti-opéra » inclassable et provocateur, d’un compositeur austro-hongrois, dont les contemporains étaient Bela Bartók et Stockhausen. Le livret original en allemand du compositeur et de Michael Meschke est lui-même librement inspiré de la pièce intitulée La ballade du grand Macabre du flamand francophone Michel de Ghelderode, une pièce écrite en 1934.

Le Grand Macabre a connu plusieurs versions, la première datant de 1978. Celle que nous propose François-Xavier Roth ce soir est la seconde version mise au point par Ligetti en 1997 pour le Festival de Salzbourg.

 

Ces vingt dernières années, on ne compte plus les différents metteurs en scène célèbres qui se sont intéressés à cet étrange et monstrueux récit, qui évoque par bien des aspects la folie de notre monde contemporain. Nous en parlions dans l’article consacré à la récente production de Barkhatov :  le mois de novembre a vu Francfort et Vienne recréer l’imaginaire gothique et rabelaisien de Nekrotzar et de ses amis, tandis que Munich nous proposera la lecture de Warlikowski en juin prochain.

Nous avons droit ce soir à la version française, un très beau texte traduit par Michel Vittoz dans sa première version et repris par Arnaud Arbet pour les parties modifiées par Ligeti lors de la deuxième version.

Une mise en espace astucieuse et réussie

Dans la maison ronde et son fabuleux auditorium, c’est la mise en espace qui s’imposait et elle est très réussie par Benjamin Lazar et son équipe. Elle donne une unité totale entre chanteurs et instrumentistes, et utilise tous les niveaux et tous les recoins de l’auditorium pour donner à la fois une spatialisation acoustique et visuelle respectant la polyphonie et la polyrythmie de l’œuvre. Les solistes se déplacent et jouent leurs rôles, sous l’impulsion d’une véritable direction d’acteurs assurée par Benjamin Lazar, les chœurs, regroupés au-dessus de l’orchestre, disposent d’une phalange d’enfants dans l’une des loges en hauteur tandis que solistes et instrumentistes, notamment les trombones, vont se produire aux quatre coins du studio. Si l’on ajoute un jeu de lumière avec halo projeté, changement de couleurs et d’intensité, visibilité sur l’inquiétante comète qui doit détruire la terre avant minuit, on peut considérer qu’on est vraiment dans l’ambiance de la farce de Ligeti.

Fantaisie musicale extrême sous la belle direction de Roth

Car Le Grand Macabre, au-delà de ses outrances verbales fort nombreuses (mais souvent poétiques), est une grande œuvre musicale, audacieuse et multiforme, qui parait parfois désordonnée au premier abord avant de trouver tout son sens au fur et à mesure de son avancée. La composition musicale, instrumentale et lyrique, est elle-même très expressive pour suivre les péripéties de la Mort, dans ce personnage de Nekrotzar qui annonce la fin du monde et l’extermination de tous les vivants, donne un sursis aux amoureux, fait de l’ivrogne Piet sa monture, se rend au royaume burlesque d’un roi de comédie, le Prince Go Go, y boit à son tour le vin qui va le tuer et arrêter net la prophétie en sauvant l’humanité pour…quelques secondes. Mais « Ne craignez pas la mort, bonnes gens ! elle viendra, mais pas maintenant ! Vivez jusque-là dans la joie ! ».

 

L’histoire comme la musique est une sorte de grand patchwork accolant des citations ou morceaux de grandes œuvres classiques, toujours déformées, tels ces extraits latins de Saint-Jean, ou ces évocations de musique baroque ou des cancans d’Offenbach, du Grand Galop de Liszt, du Gai Laboureur de Schumann. L’instrumentation est celle d’un grand orchestre classique où les cuivres seraient particulièrement nombreux, les percussions démultipliées, de même que les claviers et où les voix auraient aussi leur rôle en scandant régulièrement des onomatopées, en poussant des cris ou au travers d’échanges rapides où la syllabe prononcée est elle-même musicale. On n’oubliera pas bien sûr de citer les nombreux bruitages de la partition qui vont du concert de klaxons aux sonneries de réveil et aux sirènes d’alerte, le tout au milieu d’un tissu musical qui va de la miniature au gigantesque magma, saturant en brefs instants l’espace et créant l’angoisse après le rire.

 

C’est admirablement dirigé d’une main de maître (et avec un crayon) par François-Xavier Roth attentif à l’ensemble des pupitres, comme aux voix, parfois dispersées, mais qu’il ne perd jamais de vue, et l’ensemble est impressionnant et parfaitement interprété par l’orchestre national de France en grande forme, les chœurs de Radio France, très sollicités tout au long de l’opéra. C’est une vraie valorisation des thèmes complexes de cette œuvre ubuesque, dans ce monde imaginaire, le Breughellande, évocation des images de Brueghel et Bosch. Et dès l’ouverture tout à fois grinçante, heurtée, scandée, nous plongeons dans ce chaos musical organisé, avec ses vagues successives de cordes, puis de cuivres, de percussions de tout genre et ainsi de suite.

Brillant plateau vocal totalement investi

Tout commence par la confrontation des premiers « couples » celui formé par Robin Adams (Nekrotzar), et Matthieu Justine (Piet) à la gauche du maestro d’une part et celui des amoureux Amando et Amanda, campés par Judith Thielsen et Marion Tassou, à sa droite.

L’excellent ténor Matthieu Justine trouve immédiatement la bonne attitude : il est ivre et chante dans un faux latin, un improbable dies irae, dies illa et des jeux de mots bégayants, mythe envolé, vite envolé.

La voix sépulcrale du Grand Macabre « Mourir, mais sans jouissance » arrive. D’entrée de jeu, musique, éclairages, spots divers et chanteurs sont dans le ton (et dans la tonalité pas toujours évidente). Les voix sont belles, racées même, l’élégance vocale servant très bien cette partition complexe et nous la faisant immédiatement apprécier.

La vis comica du premier couple fait merveille, le baryton et le ténor s’entendant comme larrons en foire ou plus exactement comme maître et esclave, simulant par de joyeuses cavalcades vers les coulisses, les moments où La Mort chevauche Piet. Le contraste entre leurs deux voix et leurs styles, vient en contrepoint de la presque totale osmose entre les amoureux qui vocalisent « Et sous ta main je me pâme » tandis que Piet répète en écho « elle se pâme », sa voix grimpant soudainement dans les aigus (« miraaaaage ») sans jamais détoner. Et l’on voit la difficulté de la partition quand le Grand Macabre annonce au bouffon qui le raille sans cesse, « tu vas mourir » en lui décrivant les horreurs de son agonie, alors que sa voix doit descendre dans les profondeurs des graves au rythme d’un vrai métronome.

Tout au long de leur remarquable prestation, omniprésents, Adams et Justine resteront d’ailleurs parfaitement et idéalement désassortis, dans un double numéro parfait. Leur duo de l’apocalypse scandé et presque parlé, engagé dans tempo d’enfer, est un modèle du genre, alors qu’au loin les chœurs leur font écho.

Face à eux les deux tourtereaux, Amanda et Amando, font deux apparitions, chantant en chœur, dans un style sirupeux où les voix s’enlacent O mon aimé, O mon corps, mon délice…puis très lyrique et même romantique « Ardente fleur rouge déclose de l’amour » .

Le couple qui mène le bal lors du deuxième tableau, Lucile Richardot (Mescalina) et Olivier Gourdy (Astradamors) est tout aussi impressionnant. On croirait les rôles écrits pour eux. La belle voix de contralto et la gouaille insolente de la nymphomane Mescalina dominent avec humour (mais résolument) le représentant du sexe fort très affaibli, dans une inversion des rôles traditionnellement dévolus à l’un et à l’autre dans le couple. Elle finit par envoyer regarder les étoiles (après la sonnerie d’un réveil) et il aperçoit la fatale comète tandis que les cordes grincent imitant le « bruit » de l’espace. Gestes évocateurs ne sont qu’esquivés, mais l’ensemble fonctionne parfaitement et tout l’humour de Ligeti, son art des jeux de mots et de musique est vivant, drôle et passionnant. La scène où Gourdy feint d’être mort et où Richardot le menace avec une araignée est absolument incroyable de vérité, on voit mal ce qu’une mise en scène apporterait de plus à cette illustration du texte par les deux chanteurs, acteurs divins, jamais immobiles, toujours expressifs.

La première apparition de Sarah Aristidou en Vénus, juchée au balcon à la hauteur des chœurs, est courte et son angélique « ainsi soit-il » en réponse aux demandes triviales de Lucile Richardot, a ce quelque chose d’innocent et de divin même si les aigus qui suivent sont peut-être un petit peu pincés.

Elle se révèle beaucoup plus impressionnante dans le dernier tableau en Chef De La Gepopo, avec son « co-co-code », son « go-go-go-lasch » et ses ricanements et fait montre elle aussi, d’un sacré sens de la comédie, la mise en scène la faisant courir de la scène au balcon et réciproquement.

La belle scène d’ouverture du troisième tableau, à la suite du concert des sonnettes électrique à timbre différent, oppose les deux ministres, Paul Curievici (le Ministre Blanc) et Charles (le Ministre Noir), chacun à un pupitre face à face, l’orchestre entre eux, évoque bien des joutes oratoires entre hommes politiques avec ce langage qui finit par n’être plus que des « ha » et « ho ». C’est la première apparition du prince Gogo, ce dictateur bouffon, magnifiquement incarné par le contre-ténor Andrew Watts, qui tombe de cheval en criant « non, pas la guerre, nous capitulons », avec cette réplique célèbre du ministre noir « c’est ainsi que sombrent les dynasties ».

D’autres chanteurs interviennent lors de cette deuxième partie, notamment trois barytons du Chœur de Radio France, Mark Pancek (Ruffiack), Chae Wook Lim (Schoback) et Robert Jezierski (Schabernack), tous excellents. Après l’alerte générale avec sirènes à plusieurs tons, c’est aussi le moment de quelques beaux morceaux de solistes instrumentaux, violon, flûte, trompettes, qui jouent séparément puis ensemble dans une demi-cacophonie très étudiée avant le « Malheur, jour de fureur et de rage » de Nekrotzar, alors installé entre les rangées des chœurs, impressionnant moment climax où chacun va s’efforcer d’échapper à cette « fin du monde », lui préférant la « faim du ventre ».

« Et que nous importe la fin du monde si le plaisir mène la ronde ? » sera la conclusion des deux amoureux qui traversent toute l’histoire sur le même thème.

 

Une ovation phénoménale a accueilli le véritable exploit que représente ce concert.

Une œuvre à découvrir de toute urgence si ce n’est déjà fait. Son incroyable modernité est troublante et sa richesse musicale, instrumentale et vocale, époustouflante. La version française à la prosodie parfaitement assortie à la musique, la diction impeccable de nos artistes, nous permet de sonder plus facilement les profondeurs d’une œuvre qui cache toujours quelques mystères.

Arte Concert assurait avec France Musique, la retransmission vidéo et audio en direct, disponible en replay.

 

Visuel : © RadioFrance