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Le divertissant « Fausto » de Louise Bertin et sa renaissance à l’Aalto Musiktheater d’Essen

par Helene Adam
12.05.2024

Le répertoire de l’opéra s’est enrichi à nouveau d’une œuvre restée inédite sur la scène depuis sa création en 1831, l’intéressant et divertissant Fausto de la compositrice française Louise Bertin. L’œuvre a été accueillie par une standing ovation amplement méritée.

Après Holmès, Bertin

D’un tout autre genre qu’Augusta Holmès dont nous avons vu la renaissance de La Montagne Noire à Dortmund la veille, nous voici à présent devant le Fausto de Louise Bertin, disparue des scènes depuis sa création en mars 1831 au Théâtre-Italien de Paris. Il est inévitable de souligner le destins communs de ces deux compositrices au style très différent reflétant deux époques musicales plutôt riches en opéras mais ont connu l’une et l’autre, un très long oubli.

Ce Fausto a également été réhabilité par le travail remarquable du centre Palazzetto Bru Zane ce qui a donné lieu successivement à une version-concert dans la tessiture prévue à l’origine par la compositrice qui donnait le rôle de Faust à une contralto, suivi d’un enregistrement et d’un CD.

Mais il restait à donner une réelle nouvelle vie à ce Fausto en lui offrant une mise en scène et c’est l’opéra d’Essen (Aalto Musiktheater) qui, dans le cadre d’un festival consacré aux femmes compositrices (Her Voices), a permis cette renaissance bienvenue.

Comme Augusta Holmès, Louise Bertin a écrit son propre livret en français, traduit en italien par Luigi Balocchi, et elle fut la première femme (de surcroit non italienne) à voir l’une des œuvres produites au Théâtre-Italien de Paris.

La première adaptation à l’opéra du Faust de Goethe

Nul doute que son statut de femme n’a pas facilité son accès à la notoriété dans un monde alors dominé par les brillants compositeurs, notamment Berlioz son contemporain, mais aussi Gounod, Meyerbeer, Donizetti, Bellini.

Il s’agissait alors d’innover en se démarquant de la pure tradition rossinienne et de ce point de vue, si vocalement dans les récitatifs, arias, duos et surtout ensembles, Louise Bertin reste sous l’influence du maitre italien de l’opéra seria (et subit d’ailleurs les contraintes alors imposées par le Théâtre-Italien), sur le plan de l’orchestration, elle s’en distingue le plus souvent apportant une richesse et une audace flamboyante qui annonce déjà l’opéra romantique du dix-neuvième, et une certaine rupture avec l’exclusive recherche des effets vocaux brillants.

La dramaturgie reste proche du Faust de Goethe dont de nombreux compositeurs, après elle, vont s’inspirer, dont Berlioz avec sa « Damnation de Faust » (1846), Schumann avec « Scènes du Faust de Goethe » (1853) et Gounod dont le « Faust » est créé en 1859.

L’on a évoqué la concernant, l’écriture du jeune Berlioz, mais l’on est tenté de dire que Louise Bertin propose sa propre partition sur une histoire maintes fois illustrées et que cette dernière comporte quelques très grands moments tels le duo « sorgi almio cenno, Satana » de l’acte 1, les ensembles des « finale », « zitto, zitto, state attenti » (acte 1) et surtout « fra quell’ombra » (acte 2) ou des « stretta » « che susurro, che spavento » (acte 3) et « ah qual voce d’intorno ribomba » qui conclut brillamment l’œuvre par ce trio repris par les chœurs entre Margarita, Fausto et Mefistofele.

Louise Bertin apporte quelques modifications personnelles en introduisant la rencontre de Fausto et de Margarita avant le désir de Faust de rajeunir et pour ce faire, d’offrir son âme à Satan, mais pour l’essentiel la trame est la même.

Une mise en scène vivante et dynamique

La mise en scène de Tatjana Gürbaca -première depuis la création- et dont nous avions déjà apprécié le travail dans la Fanciulla Del West à Lyon, est moderne et joue sur certains aspects comiques du livret de Louise Bertin, créant finalement un divertissement fort bien mené pour une histoire que chacun connait, de multiples œuvres s’en étant inspiré.

Le docteur est chirurgien dans une clinique et Mefistofele apparait soudain depuis la table d’opération où le malade semblait perdu. Auparavant, les personnages de Fausto et de Margarita se sont rencontrés quand cette dernière est venue demander au docteur de sauver son amie Catarina. Un arbre, d’abord emprisonné dans une cage de verre et servant de décoration au hall de l’hôpital, se retrouve à l’acte 2 au centre de la scène avec ses pommes tentatrices symbolisant le désir.

Sans charger inutilement les décors de Marc Weeger assez simples et parfaitement lisibles, l’ensemble offre cependant une véritable scénographie et une excellente direction d’acteurs qui permet aux chanteurs de déployer leurs talents théâtraux de manière impressionnante. Pour certaines scènes, on peut même parler d’une véritable chorégraphie qui valorise et explicite de manière très efficace l’ensemble de l’œuvre en s’attachant à en donner clairement la logique dramatique.

On a grandement apprécié notamment l’étonnante partie de badminton entre Faust et Mefistofele « jouant » le destin du premier, alors que la raquette avait servi juste avant à symboliser « l’arme » du soldat Valentino. Beaucoup de ces clins d’œil sont bien amenés et rendent particulièrement fluide le déroulement de l’action durant les quatre actes.

Sous la direction de Andreas Spering, l’orchestre, dans la fosse ouverte au pied de la scène de la splendide salle du Théâtre d’Essen, déploie des trésors de virtuosité, valorisant intelligemment toute cette belle partie orchestrale de l’œuvre dont on entend avec le plaisir de la découverte, comme elle prend le pas sur la tradition « seria » avec ses récitatifs incontournables pour se diriger résolument vers la modernité.

Les chœurs du Aalto Theater d’Essen sont tout aussi merveilleux en chantant qu’en offrant des quasi-ballets sur scène.

Et un plateau vocal éblouissant

La distribution n’appelle que des compliments et l’on se réjouit d’entendre d’aussi belles voix au service d’une création scénique historique, d’autant plus que les chanteurs sont aussi d’excellents acteurs qui ont manifestement pris beaucoup de plaisir à relever ce défi.

Contrairement à l’enregistrement du PBZ avec les Talens lyriques sous la direction de Christophe Rousset, qui avait engagé Karine Deshayes, cette première production scénique a choisi un ténor pour incarner le rôle de Faust.

Louise Bertin avait écrit le rôle pour une contralto (elle songeait d’ailleurs peut-être à elle-même, artiste lyrique en même temps que compositrice) mais des problèmes de distribution l’avaient conduite à réécrire le rôle pour le ténor Domenico Donzelli qui le créa donc sur scène.

Ce choix aura plutôt notre faveur car la partition y gagne en richesse dans les nombreuses confrontations des trois rôles, qui voient les tessitures de ténor, soprano et baryton-basse s’affronter dans un ensemble vocal fort séduisant à l’oreille, bien davantage que les trop grandes ressemblances vocales entre soprano et mezzo de l’enregistrement de PBZ (renforcées d’ailleurs par le fait que la voix de Karine Deshayes tend de plus en plus vers le registre de soprano).

Brillante et fort bien chantante, la distribution n’appelle que des éloges : voix fraiches et souples, vocalises (limitées chez Bertin) harmonieuses, sens des nuances et des couleurs et timbres magnifiques, artistes à la technique irréprochable et au sens de la scène parfait.

Le Fausto du ténor Mirko Roschkowski, a des aigus souverains, y compris ceux qu’il négocie en voix de tête lors du dernier acte, et campe un Fausto tout à fait dynamique et omniprésent, dont la chute annoncée est étroitement liée à un comportement égoïste et sûr de lui que le chanteur incarne à merveille, voix idoine et belle présence scénique. Notons que l’artiste pendra le rôle d’Hoffmann dans les Contes à Karlsruhe le mois prochain et qu’il sera Froh dans Rheingold au festival de Bayreuth cet été !

La Margarita de la très belle soprano Jessica Muirhead a été littéralement ovationnée, à juste titre, tant son timbre opulent, large, coloré, fait merveille dans ce beau rôle, particulièrement valorisée par la mise en scène et dont vocalement, elle ne fait qu’une bouchée.

Le Mefistofele du baryton-basse lituanien Almas Svilpa n’est pas en reste et s’il a un côté plus truculent qu’inquiétant, c’est conforme à son rôle qu’il incarne à merveille également.

Le rôle de Valentino, tenu par George Vîrban, a quelques beaux moments à offrir que le ténor roumain soigne et cisèle avec talent tandis que la Catarina de la mezzo ukrainienne Nataliia Kukhar, voix claire et décidée, brille dans le sien.

Marta, c’est la soprano serbe Natalija Radosavljevic tandis que Wagner est chanté par le baryton originaire du Kazakhstan Baurzhan Anderzhanov et si l’ensemble de ces chanteurs malgré leurs origines très diverses, ont des voix et un style conforme aux exigences de la partition et de la prosodie italienne de l’époque, c’est sans nul doute parce que la politique des « ensembles » (ou troupes) des Opéras allemands, rend possible cette véritable osmose entre eux qui donne autant de qualités à ces représentations.

La dernière de ce Fausto de Louise Bertin, a été longuement applaudie et accueillie d’ailleurs par une standing ovation du public, totalement conquis par la réussite de cette audacieuse re-création, deux cents ans plus tard…

Photos © Forster