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Éclairs et lasers pour « Aïda » aux Arènes de Vérone

par Paul Fourier
03.08.2024

La représentation du 1er août a essuyé un bel orage qui a électrisé, au début, une production qui a, par la suite, souvent manqué de tension.

Les représentations en plein air ont ceci de particulier qu’elles sont soumises aux caprices du ciel. En ce 1er août, le public des Arènes de Vérone a pu, un temps, espérer passer entre les gouttes, mais finalement, en plein milieu de l’acte I d’Aïda, l’orage s’est abattu sur l’assistance.

 

Ceux qui ont, dans leur vie de mélomane, vécu cette conjonction lyrico-météorologique savent à quel point il est exaltant de voir les artistes évoluer au milieu du tonnerre qui gronde et des éclairs qui illuminent le ciel en arrière-plan.

Sur scène, la dernière production de Stefano Poda jouait déjà largement de la pyrotechnie et des effets de lumière. Jusqu’à l’interruption de la représentation, cette combinaison entre mise en scène et orage constituait un mélange palpitant, comme si les lasers de Poda et la surcharge des figurants semblaient nourrir la colère de Seth (ou de tout autre Dieu friand de déchainer les éléments).

Car à tout moment, avec Stefano Poda, c’est du spectacle en grand large. Le premier tableau est en noir et blanc (sans que l’on comprenne réellement la signification de ces couleurs) puis, durant toute la soirée, ces couleurs se renouvelleront tant pour les costumes que pour les lasers ; de nombreux figurants occupent la scène ou les gradins en arrière-plan et effectuent une chorégraphie parfois étrange (et pas toujours très bien réglée).

 

L’orage donc, les éclairs, l’évacuation des spectateurs dans une bonne humeur perceptible dans les travées, imposeront finalement une heure de délai à la représentation qui se terminera aux alentours d’une heure du matin.

 

À la reprise, le « show » continue. Et reconnaissons-le, sous l’ombre de cette gigantesque main mobile, certains tableaux et effets sont beaux même si l’on peine à les connecter à des concepts précis. De temps à autre, la foule engloutit les solistes et les figurants repartent en rampant. Horus, Anubis, Sekhmet ou Thot apparaissent et des adultes ramassent des enfants paraissent anéantis ; les Éthiopiens sortent de terre ou s’y enfoncent ; des figurants ceinturent les sommets des Arènes armés de « torches » couleur de feu ; Radamès est emprisonné par de grands liens rouges… D’autres scènes, notamment celles où des femmes casquées comme de motardes semblent faire un défilé de mode, versent, elles, dans le registre du ridicule.

En fait, le spectacle, débauche sans fin regardant fréquemment vers le kitch (assumé ?), ce défilé incessant de mouvements, cet étalage de moyens, de costumes, de décors et ballon, de lasers de toutes couleurs, ne s’adresse pas à un public mélomane soucieux de suivre scrupuleusement l’action de l’opéra, mais à un autre (probablement plus en nombre à Vérone) qui vient assister à un divertissement exubérant digne – référence d’actualité oblige – d’une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques… Les choix de Poda semblent pensés pour faire résonner notre cerveau reptilien, pour stimuler notre âme de spectateur-enfant plus que notre raisonnement d’adulte intellectuel.

 

Quoi qu’il en soit, et cela n’aura pour le coup, pas contribué à notre plaisir, le manque de discipline (pour ne pas dire plus) de certains spectateurs aura été quasi permanent, des spectateurs causant comme devant leur TV et n’oubliant surtout pas… de ne pas se servir de leurs téléphones portables…

 

Daniel Oren en phase avec Verdi

 

S’il est un élément qui n’a nullement rabattu en ambition, ce fut la direction de Daniel Oren, ô combien précise, ô combien adaptée à la riche écriture de Verdi, ô combien capable d’illustrer les moments retentissants sans les rendre pompiers, jouant alors des percussions et des trompettes avec autant de classe que d’éclat. D’une manière générale, Oren aura adopté un rythme lent qui a permis d’apprécier les subtilités de la partition autant que ces fameux moments de climax, et de laisser les voix se déployer à loisir.

Un duo d’excellence plus qu’un quatuor

 

Vocalement, en revanche, pour deux des quatre rôles principaux, ce fut plutôt la déception. Elena Stikhina a certes réalisé d’emblée un « Ritorna Vincitor » émouvant, orné de beaux sons filés ; par la suite, si l’on excepte le passage avec Amonasro où la confrontation avec Ludovic Tézier a semblé la stimuler, sa prestation fut par trop uniforme et monocolore. Son « Patria mia » ne fut pas ce moment de grâce attendu que bien des sopranos ont su rendre inoubliable.

 

En petite forme, Gregory Kunde (qui, soulignons-le, est riche d’un bien plus grand nombre d’années de carrière que sa collègue) accusait un fort vibrato en début de représentation. Ensuite – tout en précisant que l’acoustique des Arènes n’est pas des plus faciles et que la sonorisation semble, ce soir, plutôt aléatoire – on ne le sentira parfois fâché avec la rythmique du chef, et, forçant ses moyens plus qu’à son habitude, pas toujours à l’aise avec la tessiture. Là encore, ce sera dans la scène de l’acte III avec Amonasro que Kunde donnera son meilleur. En revanche, ni lui, ni Stikhina ne seront en mesure de transmettre, dans la scène du tombeau finale, toute la dimension de paix intérieure des deux amoureux et l’on aura rarement entendu ce duo manquer autant de sensibilité (et de sons filés) que ce soir…

Le plaisir vocal de la représentation viendra d’abord de Clémentine Margaine qui, accompagnée d’un orchestre parfois volcanique, marquera de son empreinte, le début de l’acte IV dans lequel elle se bat à distance avec les prêtres qui condamnent Radamès.

 

Enfin, il y avait Ludovic Tézier ! Amonasro est le personnage principal qui, dans Aïda, reste le moins longtemps sur scène. Mais le baryton a su, une fois de plus, montrer, après nombre de rôles plus substantiels qu’il est à son sommet chez Verdi. Cette prononciation italienne, cette puissante présence en scène, cette superbe façon de scander son chant auront fait du père d’Aïda le personnage central d’une partie de la soirée et celui qui l’aura tirée vers l’excellence.

Enfin, si Simon Lim n’a pas laissé un souvenir impérissable dans le rôle du Roi, on aura apprécié la voix sonore du Ramfis de Rafał Siwek. Quant au chœur, se démultipliant sur l’immense scène de Vérone, il s’est montré au niveau de la superproduction qui nous était proposée.

 

Ainsi, ce furent les prestations de Margaine et Tézier et au moins autant les effets pyrotechniques du ciel de Vérone que ceux, sophistiqués et servis jusqu’à saturation de Poda, qui auront permis aux spectateurs de passer une belle nuit de plus dans le festival en plein air le plus célèbre du monde.

 

Visuels : © EnneviFoto