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Divine Yoncheva à la Chapelle Royale de Versailles

par Helene Adam
11.12.2023

Dimanche pluvieux mais dimanche heureux pour celles et ceux qui ont eu la chance d’entendre la divine Sonya Yoncheva dans ce cadre enchanteur chargé d’histoire et de richesses, écrin magnifique pour une soprano qui ne cesse de nous séduire et que nous étions si contents de retrouver à Paris pour ce superbe concert de noël.

Une voix pure et céleste

Sonya Yoncheva possède un timbre d’une pureté stupéfiante, enrichi d’un petit grain très personnel, légèrement cuivré, qui séduit dès la première note. Il se crée alors avec l’auditeur une sorte d’osmose inoubliable. Sonya Yoncheva donne du sens à tout ce qu’elle chante et la coloration très particulière de toutes ses phrases musicales est un bonheur de chaque seconde.

Sa technique superlative lui permet, de surcroit, un port de voix remarquable, des aigus souverains en mode piano ou forte, de superbes diminuendos parfaitement maitrisés, le tout avec une diction parfaite dans les nombreuses langues où elle chante.

Elle sort à peine d’un concert donné avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra sous la direction de son mari Domingo Hindoyan, où elle a chanté le cycle « Poème de l’amour et de la mer » d’Ernest Chausson et le sublime « Hymne à la Lune », extrait de Rusalka de Dvorak, et la voilà déjà à Paris pour ce concert de prestige sous le signe des fêtes de Noël.

Élégance et grand style

Sonya Yoncheva a chaleureusement remercié le public pour sa participation à ce concert d’exception en déclarant à l’issue des « bis » généreusement octroyés qu’elle était « émue et humble devant la beauté de la chapelle de Versailles et le public français qui ne manque jamais à me déclarer son amour ! Merci au Château de Versailles et Opéra de Versailles et leur orchestre et chœur, avec une mention spéciale pour Stefan Plewniak ».

 

Compliments amplement mérités pour un lieu aussi beau et somptueux, l’un des chefs-d’œuvre de l’architecte Hardouin-Mansart dans lequel le regard croise les toiles, les dorures, le plafond de la voûte en un seul tenant et richement ornementé des scènes de la Trinité, les galeries qui enserrent le chœur et tant de merveilles visuelles. L’organisation du concert a également soigné la présentation de la scène elle-même, où chaque instrumentiste de l’orchestre a trouvé sa place jusqu’au clavecin qui déborde presque jusqu’à l’estrade du chef.

Et compliments également mérités pour ce bel orchestre chambriste et ce magnifique chœur qui auront l’occasion de briller à plusieurs reprises au cours de l’après-midi sous la direction du toujours étonnant Stefan Plewniak, longue chasuble noire et crinière grise au vent, imposant sa marque et son style et prenant le violon lui-même pour le fameux Canon de Pachelbel.

Quant à Sonya Yoncheva, toute vêtue de blanc, elle scintillait et brillait de mille feux, en grande forme vocale, alliant concentration et émotion tout au long du concert.

De Haendel à Puccini

Après le chant traditionnel « Joy to the world » donné par le chœur et l’orchestre avec l’entrain nécessaire à cette ouverture festive, Sonya Yoncheva, entonne les airs extraits du Messie de Haendel, « I know that My Redemeer Liveth » (Je sais que mon rédempteur vit) suivi de  « For unto us A Child is born » (Car un enfant nous est né) où le chœur se révèle époustouflant dans l’art complexe et fascinant du contrepoint et de la fugue.

La soprano nous délivre alors un chant puissant, empreint d’une grande gravité, qui nous touche profondément par sa profondeur et sa musicalité, la part de spirituel qu’elle sait distiller, les touches piano ou forte dont elle use avec une grâce infinie.

Son « Repentir » extrait de la messe de Charles Gounod, prouve que sa prosodie est excellente dans les langues qu’elle chante. D’un français impeccable à un anglais parfait, il n’y a jamais d’approximation en la matière dans l’art de Sonya Yoncheva et c’est l’un de ces talents que nous apprécions le plus. Cela donne évidemment beaucoup de sens à ses interprétations. Et le diminuendo sur « les clémentes rigueurs » vers un pianissimo divin, termine une émouvante prestation.

Pour le « Concerto pour la nuit de noël » de Corelli, le chef accompagne le concertino, groupe de trois solistes (violon et violoncelle) en prenant lui-même son violon, pour une interprétation très réussie en deux mouvements, l’un rapide l’autre lent. Les cordes de cet orchestre sont particulièrement soyeuses et mélodieuses.

 

 

Et l’on passe sans transition à Puccini, avec le « sogno d’or » (Le rêve doré), délicieuse petite berceuse composée pour piano et soprano, que Sonya Yoncheva susurre avec amour et délicatesse sans pour autant réduire le moins du monde la portée exceptionnelle de sa voix.

Et l’on sent l’orchestre moins rompu à ce répertoire plus sonore pour lequel ses effectifs et sa composition ne sont pas tout à fait adéquats, avec l’Intermezzo de Cavalliera Rusticana (Mascagni) qui suit, puis dans l’accompagnement d’un « Ave Maria » frémissant de ferveur que la soprano nous délivre dans un de ces moments de pure grâce du spectacle vivant.

Chants de Noël du monde

Après l’entracte, nous attendions l’apparition de son fils, le jeune Matéo Garcia Hindoyan, annoncé dans le programme dans le Requiem pour soprano et voix d’enfant du compositeur contemporain Andrew Lloyd Webber. Une jeune soprano des chœurs s’est substituée au jeune garçon – sans doute saisi d’un trac bien compréhensible – pour une très belle prestation en duo avec la diva.

Le White Christmas d’Irving Berlin alterne-lui aussi les montées en forte, aigus brillants et lumineux et les petites phrases prononcées plus doucement pour un effet de veillée de noël doux et charmant.

À la suite du Canon de Pachelbel, les trois derniers airs sont également des chansons de noël, très connues (et en partie à l’invite du chef, entonnés par le public) comme le cantique d’Adolphe Adam, « Minuit chrétien » ou le « Stille Nacht » de Joseph Mohr. Mais la belle surprise vient de ce si beau chant de nativité du Honduras, « Arru, Arruru » (au revoir), dans un espagnol parfait lui aussi, avec cette note de légèreté qui sied à ce « Arru » où les « r » roulent tout doucement.

Les « bis » restent dans le ton puisque Sonya Yoncheva nous offre un superbe « Ave Maria » de Gounod puis « Tristes Apprêts » de Castor et Pollux de Rameau, pour finir par un plus discutable, mais très ludique « Petit papa noël ». C’était la fête, ne boudons pas notre plaisir même si en sortant, les spectateurs encore tout émus des performances de la diva, ont dû brutalement redescendre sur terre sous l’orage déchainé. 

Visuel : © SY11Events, Sonya Yoncheva