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« Die Fledermaus » à Paris, une soirée en demi-teintes, un discours émouvant et un bis triomphal

par Helene Adam
14.12.2023

Après s’être produit à Madrid le 9 décembre, l’équipe conduite par Marc Minkowski arrivait à Paris au Théâtre des Champs-Élysées ce 13 décembre, dans une version mise en espace par Romain Gilbert. Ce fut une soirée en demi-teintes, très vaudevillesque, mais moins satisfaisante pour le chant, paradoxe d’une version-concert où nous avons vu davantage de théâtre que de beau chant. Heureusement le chef avait préparé une belle surprise à l’issue de la représentation.

Un orchestre un peu décevant

 

Ce chef-d’œuvre pétillant de Johann Strauss qui illustre avec brio l’âge d’or viennois, donné ici en version originale, dialogues parlés compris, mérite davantage de richesses orchestrales et vocales, un velouté rehaussé par les élégants quiproquos qui pimentent la soirée au champagne. Il faut réussir à souligner des contrastes de style nés de l’omniprésence de la valse viennoise, de l’exotisme du chant hongrois, de la musique russe, des folies d’Orlofsky. Et de ce point de vue, si la brillante Marina Viotti a confirmé son immense talent sur scène, le compte n’y était pas toujours à l’orchestre et parmi ses partenaires.

L’orchestre des Musiciens du Louvre a gardé sa belle sonorité sous la houlette de son fondateur, Marc Minkowski, mais ce dernier semble avoir alourdi sa légendaire souplesse dans ce répertoire, colorant moins le romantisme assumé de l’opérette viennoise et soulignant un peu trop le côté cavalcade, tempi rapides, accents lourds dès l’ouverture et partie russe à la limite de la caricature, notamment avec l’ajout d’une marche russe pas très élégante. Le champagne paraît donc parfois un peu indigeste car nous avions gardé un meilleur souvenir de sa battue lors de la version française donnée à l’Opéra-Comique en 2014. Pour la perfection, on pourra toujours réécouter à l’envi, le superbe enregistrement réalisé par le maitre absolu de cette opérette, Carlos Kleiber.

Ajoutons le fait problématique que le centre de l’œuvre, le superbe bal masqué chez le comte Orlofsky, où toutes les fantaisies sont permises, est un peu plombé par la coupure de l’entracte qui casse cet élan fantastique de l’écriture de Johann Strauss (et de ses librettistes), entre airs sentimentaux, duos coquins, rires suscités par les situations cocasses, comique personnel d’Orlofsky et final au champagne.

L’acte 3 est incontestablement le moins réussi de Strauss, du fait de la création du personnage de Frosch, rôle parlé, qui, quel que soit l’interprète (féminin au Théâtre des Champs-Élysées, ce qui est assez rare et assuré par Sunnyi Melles), distille un ennui sauvé essentiellement par l’air d’Adèle et la conclusion. La coupure opérée par le théâtre renforce ce sentiment d’une deuxième partie assez ratée.

 

Une véritable équipe de chanteurs

 

Comme Minkowski l’a rappelé, la soirée a été sauvée in extremis par trois remplacements de dernière minute à la suite d’une série de défections pour maladie des chanteurs titulaires. Le moins que l’on puisse dire est que l’esprit d’équipe qui présidait à la représentation, n’en a nullement souffert même si tout n’était pas satisfaisant sur le plan strictement vocal.

Saluons plusieurs prestations très réussies et dans le ton : d’abord celle de Marina Viotti en meneuse de bande, très enjouée, voix et timbre superbe, drôle jusque dans un numéro de chef où elle prend la place de Minkowski, qui donne énormément de pétillant à la soirée.

Mais nous avons également un Falke remarquable avec le baryton Croate Leon Košavic, qui mène son personnage haut en couleur, de l’apparente résignation du notable bafoué et moqué au triomphe d’une revanche totale, avec un brio remarquable. La voix est belle et bien projetée et l’aisance scénique est impressionnante.

L’Adèle d’Alina Wunderlin nous fournit un nom à retenir. Belle soprano colorature allemande, à la diction impeccable, elle est éblouissante dans les airs les plus complexes sur le plan des vocalises exigées et elle dispose d’une très belle voix, fine mais puissante, d’une capacité admirable à suivre des tempi parfois rapides en modulant un chant magnifique, notamment dans « Mein Herr Marquis ». Et sa vis comica sur scène est irrésistible.

Moins impressionnant niveau chant, mais le rôle est essentiellement comique y compris dans la caricature du chanteur d’opéra, l’Alfred de Magnus Dietrich est plaisant voire truculent à plusieurs reprises.

Michael Kraus en Frank tire son épingle du jeu par une très grande présence scénique : il va jusqu’à regagner la scène depuis la salle, en l’escaladant au dernier acte.

La Rosalinde de Jacquelyn Stucker est plus problématique. Les aigus et les graves ne sont pas toujours audibles, et la partition est parfois un peu escamotée, les notes savonnées ou sautées. La voix est manifestement trop légère pour le rôle qui est assez corsé, surtout en version-concert avec un orchestre sur scène. Rappelons que c’est un rôle qui a été illustré par des sopranos comme Renée Fleming mais aussi plus près de nous et davantage issues de l’actualité immédiate, Adriana Gonzalez ou Rachel Willis-Sorensen qui se produisent ou se sont produits récemment à l’Opéra de Paris, respectivement en Liu et en Antonia.

La soprano est parfaite sur le plan scénique avec beaucoup de chic et de classe tout comme d’ailleurs son « mari » Eisenstein, celui contre qui le complot est ourdi. À eux deux, ils forment un couple dont la verve est impressionnante et juste à chaque instant. Or le baryton Christoph Filler a dû remplacer à la dernière minute le très attendu baryton britannique, Huw Montague Rendall, souffrant, ce qui, en soi, représente un exploit. S’il a les qualités du rôle, notamment un timbre assez clair et fort agréable, la voix est souvent insuffisamment projetée pour être audible et l’ensemble du chant manque de corps pour un rôle central, qui là aussi, nécessite d’autres moyens vocaux.

 

Brüderlein, ce « bis » miraculeux pour la fraternité

 

Les applaudissements nourris d’une salle très bien remplie ont accueilli une soirée illuminée par quelques grands talents (à commencer par celui de Strauss) mais qui manquait un peu de cette magie habituellement distillée par l’œuvre.

Heureusement, le chef d’orchestre allie savoir-faire et générosité et gratifie alors la salle d’un très beau et très émouvant discours sur la nécessaire amitié judéo-arabe, lui qui se sent partagé entre les deux cultures pour des raisons personnelles, le tout accompagné d’un « bis », le célèbre Brüderlein, qui prend des airs sublimes et déclenche d’ailleurs une standing ovation de la part du public touché au cœur. Merci monsieur Minkowski !

Visuel :  © Paul Fourier