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CD classique : Edgardo Rocha ou l’amour du jeune Mozart

par Helene Adam
19.07.2025

Le ténor Edgardo Rocha appartient à la catégorie timbre solaire et bel canto irréprochable. Spécialisé dans Rossini, Bellini, Donizetti, il n’avait pas jusqu’à présent publié d’album solo. C’est donc avec un immense plaisir que nous accueillons la sortie de ce « Feeling Mozart », enregistrement soigné des merveilles du jeune Mozart où les contre-notes, les vocalises, la nécessité d’un ambitus généreux, le disputent à l’intérêt musical des morceaux choisis.

L’art merveilleux du tout jeune Mozart

Cult.news a récemment réalisé un passionnant entretien avec le ténor uruguayen. Edgardo Rocha possède l’art de ce Mozart lumineux dont il parle en ces termes : « J’ai toujours pensé que la musique de Mozart est comme une lumière qui brille et fait briller aussi bien ceux qui l’interprètent que ceux qui l’écoutent. Sa musique invite à sourire et à pleurer en même temps, elle transcende l’humain. Feeling Mozart reflète la transcendance du pouvoir que recèle la musique de Mozart ».

Rocha s’interroge également sur les rapports au pouvoir du jeune Mozart, d’abord adulé, choyé, reçu en grande pompe par tous les Grands de l’Europe, avant d’être utilisé, vilipendé, méprisé, voire détesté et insulté.

Et son beau programme traite successivement des grands thèmes suivants : la Gloire, l’Humanité et l’Orgueil.

 

Le ténor qui a enregistré le concert qu’il nous propose, au conservatoire supérieur de musique de Málaga, s’est entouré des instrumentistes de la formation Concerto Málaga, sous la direction du jeune chef espagnol Juanma Parra. Un choix judicieux pour évoquer le jeune Mozart et ses compositions encore marquées par ses prédécesseurs de la fin de l’époque baroque, car l’orchestre reste léger tout en accompagnant avec talent la voix, et déploie un très bon son, très largement dominé par les cordes et le premier violon, José Manuel Gil de Calvez.

La gloire et Mitridate

Le pouvoir glorieux évoqué, c’est celui de Mitridate qui au seuil de la mort, « trouve le temps d’affirmer son pouvoir à travers ses dernières volontés pour rétablir l’ordre ». Et le choix des superbes et complexes airs « Se di lauri il crine adorno » puis « Vado incontro al fato estremo », séduit aussitôt l’auditeur.

Ce Mozart de 14 ans (!) qui dirige les premières représentations au piano, est pourtant critiqué par certains mauvais coucheurs de la cour, qui parlent déjà d’une « barbare composition allemande », laquelle connaitra malgré tout un immense succès et notamment les arias que Rocha nous propose dans cet album.

Pourtant Mozart dut réécrire cinq fois le premier air pour satisfaire le premier ténor qui le chanta, Guglielmo D’Ettore, mais la « tempête fut surmontée » comme l’annonça finalement Léopold, son père et célèbre mentor.

 

Edgardo Rocha s’attaque quant à lui d’entrée de jeu à ce rôle des plus difficiles, où les sauts de notes musicalement sublimes sont autant de pièges pour un ténor belcantiste, certes rompu aux vocalises et autres appoggiatures, et surtout habitué aux contre-notes très aiguës, mais qui doit là, en plus de déjouer brillamment tous ces pièges, garder la stabilité de sa voix en franchissant des intervalles vertigineux plus d’un octave d’un coup à plusieurs reprises. L’interprète ne doit ni manquer de legato (liaison entre les notes particulièrement difficile avec un tel ambitus), ni de capacités de vocaliser (quelques redoutables trilles en particulier),  ni de nuances (la reprise est piano), ni surtout de capacités à unifier le registre grave et le registre aigu voire suraigu. Il doit réussir ces exploits techniques tout en interprétant le personnage de Mitridate, dans cet opera seria, rôle de bariténor dramatique. Rares sont les ténors qui parviennent à chanter correctement cet air et l’exercice est déjà complexe en soi.

 

On saluera à cette aune, la version donnée par Edgardo Rocha en ouverture de son CD, qui présentent l’avantage de surmonter toutes les difficultés avec aisance et sûreté, présentant des graves de toute beauté et des aigus aériens le tout s’inscrivant dans les plus belles traditions du legato mozartien et surtout dans l’urgence dramatique de la vocalité seria.

Le deuxième air, qui apparait à l’acte 3 de Mitridate, « Vado incontro al fato estremo », est exécuté dans le même style par un ténor rossinien qui n’est pas baritenor, mais adapte remarquablement bien ses moyens à l’exercice tout en donnant du sens et des couleurs à son chant.

Le pouvoir de l’Humanité, la Clémence de Tito et Idoménéo

Autant Mitridate est un opera seria de l’extrême jeunesse du prodige, autant la Clémence de Tito est en quelque sorte un retour « tardif » au seria (1791) puisque Mozart le composa sur commande alors qu’il mettait la dernière main à son célèbre singspiel, la Flûte enchantée. Pressé par le temps (il s’agit d’honorer le sacre de Léopold II, empereur du Saint-Empire, en tant que roi de Bohême), Mozart choisit le livret de Metastasio (1734) qui a déjà servi à une quarantaine de compositions différentes comme c’était alors l’usage.

Victime d’un complot dirigé contre lui, l’empereur Tito pardonnera et lèvera toute sentence « ne voulant pas régner par la terreur ». Le premier morceau choisi par Edgardo Rocha pour illustrer ce bel opéra (acte 1) est le récitatif adressé à Sesto « Tu mi siegui amato Sesto » suivi de l’aria « Del più sublime soglio », belle litanie à l’amitié de celui qui va pourtant le trahir et à qui il accordera sa grâce. Moins spectaculaire que les arias de Mitridate, les airs de Tito exigent cependant une grande stabilité de la voix et un legato irréprochable ce que Rocha nous offre sur un plateau d’argent. Le timbre est capiteux et riche, le style impeccable et soutenu par une très habile formation musicale, il brille dans les vocalises et trilles élégants qui ornementent le chant.

Et l’on apprécie grandement le superbe aria qui termine l’exploration de la Clémence, « Se all’impero amici Dei » (« Si l’empire, ami des dieux ») où la grandeur d’âme de l’empereur transparait dans ces sublimes pages musicales exécutées avec toute la classe nécessaire, ne négligeant ni les pianis pensifs, ni les crescendos déterminés, le tout dans ce style seria parfaitement exécuté avec ce rien de modernisme qui transparait dans ce Mozart en pleine évolution musicale, qui donne à ces belles paroles généreuses un élan sublime de toute beauté, variant l’expressivité lors des reprises (« Si l’empire, amis des dieux/exige un cœur sévère/soit vous me l’enlevez/soit vous m’en donnez un autre »).

 

Avec l’autre illustration choisie par Rocha pour le pouvoir de l’humanité, on retourne dix ans en arrière (1781) avec Idoménéo, re di Creta, seria par excellence, et l’une des réalisations de Mozart souvent reprise. Nous avons là un aria de l’acte 1, « Vedrommi intorno l’ombra dolente »,  puis le récitatif et l’aria le plus célèbre de l’acte suivant, « Qual mi conturba i sensi » et « Fuor del mar ». Cette fameuse tempête des éléments qui vient bousculer la tempête des sentiments qui agitent Idoménéo, est l’une des pièces les plus impressionnantes du Mozart de l’époque seria, et l’emploi des trompettes et des percussions rajoute au tumulte des sonorités. Idoménéo est le seul opéra de Mozart que Pavarotti a chanté (on se demande pourquoi…) et l’immense ténor a évidemment largement contribué à rendre toute sa modernité à cet aria que Rocha illustre à son tour, colore, nuance, avec de magnifiques crescendos et un respect du rythme évoquant la détresse du souverain qui vient de survivre à un terrible naufrage pour découvrir le drame qui agite son palais. Ce « Fuor del mar » est l’une des pages lyriques les plus célèbres de Mozart et les plus emblématiques du tournant musical auquel le prodige autrichien donna vie.

L’orgueil, l’arrogance, avec Lucio Silla et Zaide

Si Lucio Silla (1772) s’inscrit bien dans la filiation de l’opera seria qui vit ses dernières années de gloire, Mozart (qui n’a alors que seize ans) donne à certaines scènes un éclat orchestral qui dépasse très largement le genre, et le choix d’Edgardo Rocha de nous proposer après « E tollerar io posso », l’explosif « Il desio di vendetta » illustre à merveille cette évolution vers ce qui sera le romantisme allemand. Les cordes sont sollicitées, non comme simple accompagnement des virtuosités recherchées de la voix, mais comme partenaire dans le drame qui se noue, et ont leur propre expression furieuse et tragique. Cette magnifique pièce est là aussi très intelligemment interprétée par le Edgardo Rocha qui en donne une lecture habitée, superbe expression de la colère de Silla.

Et l’on est ensuite franchement séduit par le magnifique « Ich bin so bös als gut » (je suis aussi mauvais que bon), le seul air en allemand extrait de l’opéra inachevé de Mozart, Zaïde (1780), opus très soigné que l’on apprécie d’autant plus qu’il est assez rare alors qu’il illustre la volonté de Mozart de ne pas s’en tenir aux livrets italiens malgré les exigences de ses mécènes. Zaïde est un singspiel (forme allemande proche de l’opéra-comique français) à l’instar de la Flûte enchantée qu’il précède d’une dizaine d’années, composé sur commande (non ferme) de l’empereur Joseph II, et dont Mozart abandonna l’achèvement devant le manque d’intérêt de son mécène pour l’opéra allemand.

Edgardo Rocha garde un léger accent dans son maniement de la langue de Goethe, mais l’élégance du phrasé domine une très belle interprétation, avec ce timbre ensoleillé et son legato qui traduit si bien l’urgence du propos du Sultan, hésitant, mais penchant vers la clémence (dont on ne connait pas finalement la décision à l’égard de Zaide et de son amant, puisque Mozart a stoppé net son œuvre à l’acte 2). L’air a bien des points communs avec le magnifique « Dies’ Bildnis ist bezaubernd schön » de Tamino tombé amoureux de l’image de Pamina et c’est avec cette force de conviction énergique et passionnée que Rocha nous donne ce très bel air, beaucoup plus rare, de Zaïde.

 

Et bravo à Edgardo Rocha d’avoir glissé dans ce chapitre des dérapages de l’orgueil dans le pouvoir sans limites, un air de Apollo et Hyacinthus, « Ut navis in aequore luxuriante » (« Comme un navire dans une mer luxuriante »), cet opéra (ou plutôt cet oratorio) qui fut la première œuvre lyrique d’un Mozart de onze ans dont on ne peut qu’admirer la maturité si précoce pour trousser des airs enlevés à qui Rocha redonne leur splendeur inouïe dans une très belle interprétation, dès l’admirable vocalise/ornementation/trille de la première phrase musicale, sculptant chacune des reprises avec soin et passion, le tout accompagné par les instruments si bien assortis du Concerto Málaga.

Et l’on aime ce Mozart ainsi incarné par un timbre chaud, riche en harmoniques le tout dans une perfection technique impressionnante qui crée une incontestable euphorie à l’écoute.

Justice avec Il re pastore

Avec Il re pastore (1775), Mozart livre sa propre composition (très brillante) à partir d’un livret de Metastasio (1751) déjà illustré par Hasse, Gluck, Sarti, Lampugnani, Galuppi et Piccinni, qui traite du conflit entre les raisons de l’amour et celles du devoir, se rapprochant de La clémence de Titus du même Metastasio.

Avec « Si spande il sole in faccia » puis « Se vincendo vi rendo felice », arias d’Alexandre à l’acte 1 puis à l’acte 2, ce sont deux arias qui multiplient les trilles et vocalises que Rocha sait admirablement réaliser donnant légèreté puis gravité aux reprises dans la plus belle tradition seria à la mode Mozart. Car, quelle que soit la période, quel que soit l’âge auquel Mozart a réalisé sa composition, il y a toujours ce petit « plus » qui émerveille et rend ces œuvres incomparables.

On doit donc remercier Rocha pour ce bel enregistrement qu’on ne se lasse pas d’écouter.

Visuel : Couverture de l’album © Jesús Chacón and Carlos Fierro.