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CD classique : Donizetti Songs, un magnifique album avec Nicola Alaimo et Carlo Rizzi

par Helene Adam
11.01.2025

Avec plus de deux cents chansons composées au cours de sa carrière, Donizetti méritait qu’on leur consacre enfin la place de choix qui leur revient dans l’art lyrique italien de la première moitié du dix-neuvième siècle. Le label Opera Rara, sous la direction de Carlo Rizzi, a commencé la publication d’une intégrale, avec un premier volume d’airs pour ténor et ce deuxième volume qui rassemble les airs pour baryton. Une magnifique réalisation !

Le volume deux d’une intégrale en préparation

Avec ses 550 œuvres dont 71 opéras, Gaetano Donizetti est l’un des compositeurs les plus prolifiques du début du dix-neuvième siècle et l’un des rois du bel canto avec Rossini et Bellini.

Carlo Rizzi, pianiste, chef d’orchestre italien, et directeur musical du label Opera rara qui s’efforce d’éditer nombre d’opéras oubliés ou peu joués, et souvent jamais enregistrés, travaille depuis quelques années sur les œuvres inédites du compositeur de Bergame, sa ville de naissance qui lui consacre un festival tous les ans.

Le label a ainsi déjà publié, en quelques années, quelques-unes des œuvres oubliées telles que Les Martyrs, L’Ange de Nisida, Il Paria, Il Diluvio universal, Ugo conte de Parigi, L’assedio di Calais et récemment L’esule di Roma.

 

Parallèlement à ce remarquable travail qui nous permet la découverte d’œuvres généralement inédites au disque, Carlo Rizzi accompagne au piano le ténor Lawrence Brownlee puis le baryton Nicola Alaimo pour ces deux volumes de délicieuses chansons, en italien et parfois en français, fort bien interprétées, et qui constituent une découverte pour tout mélomane.

Sous le nom de Donizetti songs Project, l’intégrale est en bonne voie de réalisation.

C’est le musicologue Roger Parker qui a établi cette liste impressionnante de chansons de Donizetti en se plongeant dans les archives musicales de nombreux pays d’Europe (de l’Italie à la Suède), mais aussi de nombreuses collections privées.

Il précise d’ailleurs : « Il s’agit d’une étonnante collection de mélodies, dont un grand nombre sont entièrement nouvelles. Certaines ont peut-être été publiées une fois au XIXe siècle, mais n’ont jamais été jouées à l’époque moderne… Très souvent, Donizetti écrivait une chanson en une soirée et l’offrait à un ami en guise de cadeau. C’est ainsi que les manuscrits ont été dispersés un peu partout. »

Opera Rara travaille en collaboration avec les Éditions Recordi, référence de l’édition des partitions italiennes et annonce la programmation de huit albums pour une intégrale, qui permettront la connaissance complète de l’art du chant italien par Donizetti, prouvant que ce répertoire n’était pas réservé au style français ou allemand.

 

Il faut dire que Donizetti lui-même, se moquait un peu de la chanson, considérant qu’elle servait à « patienter pendant la cuisson du riz » et la vitesse avec laquelle il composait, devenue légendaire, explique le nombre impressionnant de ces petites miniatures fort agréables, parfois façon chanson napolitaine, parfois plus dramatiques, voire beaucoup plus élaborées et sérieuses, parfois en français également, langue pour laquelle Donizetti aimait composer.

Contrairement au Lied allemand, l’un des fruits les plus savoureux du mouvement musical romantique, la canzonetta, romanza ou arietta italienne renvoie à de multiples styles et traditions au cours du dix-neuvième siècle, ce dont cet album témoigne. Cela n’en constitue pas moins un art à part entière trop négligé jusqu’à présent.

Vive la mélodie italienne

Le volume deux des « Donizetti’songs » vient de paraître et nous avons voulu lui consacrer toute l’attention qu’il mérite tant il est agréable à écouter quand l’un de nos barytons préférés met son immense talent au service de la simple chanson qui devient alors une véritable petite histoire à elle toute seule.

Roger Parker qui présente très intelligemment le travail fait pour cet album attire, à juste titre, l’attention sur le fait que cette recension est le reflet du développement artistique de Donizetti. En effet, le jeune Donizetti est encore très rossinien et compose de petites chansons légères et virevoltantes (souvent appelées « canzonette ») qui, par leur style, renvoient aux règles du siècle précédent.

Mais dès 1823, le compositeur gagne son autonomie, s’éloigne de Rossini et emploie avec davantage d’audace, des harmonies et les formes musicales originales. À partir de 1830, devenu célèbre et incontournable, il compose également en tenant compte des chanteurs célèbres contemporains susceptibles alors d’interpréter ses Romances ou Ariettes.

Dès lors, il passe du temps à Paris et à Vienne et ses chansons s’internationalisent, s’éloignant d’une racine exclusivement italienne, voire régionale, pour s’ancrer dans le style et l’atmosphère de l’art lyrique en France, particulièrement rayonnant à cette époque.

 

Malgré de minutieuses recherches, comme le souligne Parker dans son introduction à l’album, il apparait parfois difficile d’attribuer exactement telle ou telle mélodie italienne de l’époque. Il est tout aussi discutable de donner la tessiture exacte pour laquelle la chanson a été écrite. Les frontières n’étaient pas forcément aussi délimitées qu’aujourd’hui entre ténor, baryton et/ou soprano, pas plus d’ailleurs qu’entre homme et femme. Pour une chanson comme « un Baiser pour espoir » clairement dédiée au baryton Paul Barroilhet, beaucoup d’autres moins élaborées, notamment les dernières de l’enregistrement, apparaissent davantage comme de véritables chansonnettes populaires.

Enfin nous apprécions vraiment à sa juste valeur de pouvoir écouter sans le moindre ennui, avec un intérêt croissant, 26 morceaux durant 1h21.

L’interprétation vivante de Nicola Alaimo, qui en fait de véritables petites histoires et les met en scène, y est pour beaucoup, mais il faut aussi impliquer dans cette incontestable réussite, l’accompagnement de Carlo Rizzi qui donne la coloration, le rythme, l’atmosphère parfaite à chaque air.

Cerise sur le gâteau, Carlo Rizzi est l’un de ces chefs d’opéra expérimentés. On n’insistera jamais assez sur cette spécificité de ceux qui aiment l’art lyrique avant toute autre forme de musique et savent apporter aux chanteurs toute l’attention nécessaire pour le respect de la voix et du dialogue avec l’instrument. Comme en témoignent souvent les chanteurs dont on n’écoute pas toujours le point de vue, certains chefs savent les diriger et les libérer en même temps.

La légèreté délicieuse de la canzonetta

Il serait trop complexe d’entrer dans tous les détails des airs ainsi rassemblés dans ce volume numéro deux, mais nous avons relevé quelques titres pour illustrer ce très riche album qui commence par exemple par le guerrier et enjoué « La partenza del crociato /Al campo della gloria » (Le départ du croisé. « Au champ de la gloire ») que l’on rapprochera du titre numéro 17 qui lui ressemble énormément « Il crociato. Colle piume sul cimiero ».

S’ensuivent les plus mélancoliques et amoureuses « Ov’è la voce magica » (Où est la voix magique ?) puis la superbe Romanza. « Il mio grido io getto ai venti » (Je jette mon cri aux vents), aux accents entrainants, d’un ton décidé, alternant avec une délicate nostalgie. Dans le suppliant et déchirant « O pastore, hai tu veduta/La mia donna ch’ho perduta? », Nicola Alaimo sait changer de registre et de ton pour nous donner tout le sel et tout l’art du compositeur dans ce qui apparait au premier abord comme aussi léger qu’un nuage de lait avant de donner toute la mesure d’une relative profondeur valorisée par le baryton.

 

Nous sommes dans une période plus tardive de l’art de Donizetti et plus variée : douceur avec « Come l’alba ha dolce il riso », ou véhémence avec le désespéré « La mia donna ch’è fuggita », les styles se succèdent sans interruption dans un ensemble fort bien troussé.

Et c’est aussi dans la chansonnette (canzonetta) que se situe le « Il pegno. Questi capegli bruni » dénichée dans la collection privée du Marquis de Médicis à Rome, très rafraichissante et interprétée avec la légèreté requise par notre baryton.

Citons également la très plaisante « Oh, Cloe, delizia di questo core » avec ses enthousiasmes subtils sur « Oh Chloe, Oh Chloé, vienni, vienni », ce délicieux legato et ces murmures d’Alaimo sur les derniers vers.

Le beau style opératique d’Alaimo

D’autres arias sont beaucoup plus graves et représentent des ruptures de style avec ces chansonnettes, comme cette sorte de lamentation (numéro 7) qu’est « L’amor funesto. Più che non ama un angelo/ Più che non ama un angelo/T’amai nel mio deliro/Mi fusi nel tuo spirito/Vissi nel tuo respiro » qui est accompagnée par le violoncelle de Hetty Snell.

C’est une pièce très développée, véritable déploration qui pleure l’être cher, mort et enterré, où le chanteur dialogue avec le violoncelle, dont la présence (avec le piano) donne une épaisseur dramatique supplémentaire à l’ensemble, l’une des propositions les plus abouties de ce magnifique album que l’on peut écouter en boucle sans se lasser.

 

L’Arietta numéro 8, «  A piè del mesto salice » évoque, quant à elle, certains passages du très rare « Romanzesca e l’uomo nero » opéra de Donizetti qu’Opera Rara a enregistré  qu’on peut également rapprocher de deux autres enregistrements qui interviennent plus tard sur l’album, « Dio che col cenno moderi » (numéro 19) et « Quando da te lontano » (numéro 20).

Et l’on aime beaucoup également les onzième et douzième titres, à commencer par cet air solennel et grave, « Amore e morte. Odi d’un uom che muore » où la voix ductile d’Alaimo, au style tour à tour intime puis extériorisé, démontre son adéquation au drame comme à la comédie, s’adaptant parfaitement à la profondeur du chant qui oscille entre mode majeur et mode mineur, et fait appel à la partie basse de son instrument, aussi solide que son aigu.

La romance suivante « Non v’è nume, non v’è fato » est accompagnée par la harpe de Daniel de-Fry, et évoque la cavatine de Lucia di Lamermoor qui précède son aria près de la fontaine. Mélancolique et désabusée, elle énonce tristement « il n’y a pas de dieu, il n’y a pas destin » dans un très bel ensemble introduit par quelques mesures instrumentales composées d’arpèges dans la tonalité avant la mélodie de l’air lui-même. L’une des plus grandes réussites de cet album.

Et Alaimo est évidemment particulièrement à l’aise dans tous ces airs qui relèvent directement du style opératique qu’il sert magnifiquement.

Mélodies « italiennes » sur paroles françaises

Les incursions bienvenues dans le chant français confirment la qualité de l’album avec ce premier « J’aime trop pour être heureux. Dans un salon si quelqu’un vous regarde » où lyrisme et romantisme s’affirment autour du thème récurrent répété « J’aime trop pour être heureux ».

La très belle prononciation française d’Alaimo fait merveille avec ce soupçon d’accent du sud ensoleillé et fort plaisant. L’Arietta évoque « O mon Fernand », le bel air de La Favorite, cet opéra de Donizetti composé d’abord sur un livret en français et rappelle le sens de la mélodie qu’avait Donizetti dans ce répertoire.

L’accompagnement piano s’enrichit du violon d’Abigail Fenna, dans un style classique, mais qui renforce la douceur et la nostalgie de la chanson.

Notons que ce titre renvoie à la difficulté rencontrée parfois pour attribuer certaines de ces chansons, puisque d’autre références donnent Ernest Doré comme compositeur.

 

Toujours en français, mais plus loin dans l’album, nous rencontrerons la romance. « Tu pars, il faut te dire adieu » sur des paroles de Gustave Vaëz, l’un des poétiques librettistes de Lucia di Lammermoor, La FavoriteJérusalemRobert Bruce, ainsi que les traductions des livrets italiens d’Otello et Don Pasquale. Le « Reste, je t’aime, te voir partir, te dire adieu, plutôt mourir mon dieu » est exactement de la même facture et ces belles paroles si bien harmonisées par Donizetti, forment un véritable petit joyau que Nicola Alaimo valorise de sa chaude voix de baryton.

De même d’ailleurs que le très beau « Un Baiser pour espoir. Je vais quitter tout ce que j’aime » (numéro 21) à la facture très théâtrale qui est aussi l’un des exemples emblématiques du rôle que joueront ses longs séjours à Paris sur l’art de Donizetti.

 

En français également, nous apprécions ce joli « Dernier Chant du Troubadour » rempli de tendresse et d’une belle mélancolie narrant la fin d’un troubadour, car « celle qu’il aime a trahi son amour », belle petite pièce, tandis que l’italien « Il trovatore in caricatura. Era notte, e la campana » est, à l’inverse, une facétie chantée comme telle d’ailleurs, par un Alaimo très en verve qui joue des onomatopées telles «  Gracidar s’udia la rana/Del pantano nel profondo – crà, crà » (On a entendu la grenouille coasser/Du marais dans les profondeurs – crà, crà.) et des tournures comiques avec délice et conclue en scandant à plusieurs reprises sur des tons différents la chute « Se non posso trovar niente/Perché faccio il trovator? «  (et si je ne trouve rien, pourquoi suis-je troubadour ? )

L’album propose aussi ce «  Nici, ss’occhiuzzi, calali » petite chanson en sicilien au style très populaire que Nicola Alaimo, natif de Sicile, a dû prendre beaucoup de plaisir à interpréter. Rappelons que Donizetti a été directeur du Teatro Carolino de Palerme en 1825, et qu’il s’est sans doute familiarisé avec la Canzonetta sicilienne à cette époque qui fut aussi celle de la création de son opéra Alahor in Granata, dont la partition a été longtemps considérée comme perdue avant qu’on n’en retrouve une copie à Boston en 1970.

Et le numéro dix, « Auf dem Meere. Ob die Stürme auch wüthen », étonne un peu par la langue. L’allemand est choisi pour ce Lied, le texte en italien n’ayant pas été retrouvé pour le moment. Mais la composition de Donizetti, elle, est très italienne, très typique de ces Canzonetta aériennes et joyeuses et si l’ensemble est agréable, l’on ressent une petite gêne avec cette prosodie peu adaptée au style (les mots et les syllabes gutturales se bousculent parfois pour entrer dans la mélodie et l’on félicite encore une fois Alaimo de s’en sortir si bien parmi ces difficultés.

À suivre

Le projet se poursuit avec l’annonce pour 2025, des deux prochains albums du Donzetti songs Opera rara, avec Marie-Nicole Lemieux et Michael Spyres qui complèteront les deux premiers déjà publiés.

De son côté Nicola Alaimo s’est très souvent illustré dans le bel canto et notamment les rôles les plus emblématiques des œuvres de Rossini (Otello, Guillaume Tell, le Barbier de Séville), mais aussi de Donizetti, notamment dans Don Pasquale dans le style comique ou le duc de Nottingham de Roberto Devereux, dans le style tragique. Pour Opera rara, il a incarné le sénateur Murena dans leur intégrale récente (2023) de L’Esule di Roma .

 

Il vient également de sortir un autre album solo, consacré aux grands airs pour baryton de Donizetti, intitulé « Grand Seigneur » sur lequel nous reviendrons très rapidement !

Donizetti Songs Project Vol.2

Un CD Opera Rara avec Nicola Alaimo (baryton), Carlo Rizzi Piano), Daniel de-Fry (Harpe), Abigail Fenna (Violon), Hetty Snell (Violoncelle).

 

Illustrations : © Opera Rara