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26.06.2024 → 10.07.2024

Au Royal Opera House de Londres, les réjouissantes duperies de « Cosi fan tutte »

par Alexis Duval
29.06.2024

«Amor’, cos’è ?” L’amour, qu’est-ce que c’est ? Mozart n’est pas le premier à poser la question. Mais il est certainement l’un de ceux qui y a répondu d’une façon particulièrement savoureuse. Avec Cosi fan tutte, antépénultième opéra du génie de Salzbourg, un délicieux jeu de dupes se déploie sous les yeux amusés des spectateurs. C’était une fois de plus le cas au Royal Opera House de Londres, mercredi 26 juin, dans une reprise de la mise en scène de l’Allemand Jan Phillip Gloger.

Cosi fan tutte (littéralement « Elles le font toutes ainsi ») base son argument d’opéra bouffe sur la notion de fidélité. Les jeunes Ferrando et Guglielmo s’interrogent : leurs fiancées Fiordiligi et Dorabella sont-elles capables de les tromper ? Pour en avoir le cœur net, ils se déguisent pour tenter de séduire la dulcinée de l’autre. C’est sans compter sur les vertiges des sentiments… Une intrigue légère, un marivaudage qui fleure bon la comédie napolitaine dans sa version quintessentielle – et dont l’œil contemporain saisira immanquablement l’extrême sexisme.

 

L’illusion comique

 

L’adultère bien sûr, mais aussi les quiproquos, les faux-semblants, les trompe-l’œil, les vêtements… Tout dans ce bijou mozartien est travestissement (incarné presque à lui tout seul par le personnage de Despina, la servante des deux jeunes femmes, affublée d’une perruque ou grimée en druidesse), confusion, inversion des valeurs. Cosi fan tutte, réjouissante mascarade de l’illusion comique !

 

S’il est un fier exemple d’opéra réflexif, c’est parce qu’il tend un miroir au genre lui-même. La mise en scène de Gloger met justement le doigt sur cette dimension, en utilisant par exemple des lumières de music-hall et des panneaux lumineux façon Broadway (ou plutôt West-End, son équivalent londonien). On notera d’ailleurs avec amusement les savoureux anachronismes qui émaillent l’ensemble des décors, suivant une sorte de régression chronologique : on commence dans un décor moderne où les interprètes font mine de prendre des selfies, on enchaîne avec un cadre de diner américain façon Edward Hopper, on est ensuite dans un jardin avec pommier et serpent (vous l’avez ?)…

 

Public londonien pas bégueule

 

Certains esprits grincheux reprocheront certainement le fait que l’on s’y perd un peu à jouer sur un nombre trop important de tableaux temporels. Le public londonien, lui, n’est pas bégueule et applaudit à tout rompre (y compris entre chaque scène). Il faut dire que les performances vocales de Golda Schutz et Samantha Hankey, formidables Fiordiligi et Dorabella, ravissent les sens. Mais c’est l’interprétation de Jennifer France, absolument parfaite en Despina, qui remporte tous les suffrages avec sa rare espièglerie. Les chanteurs ne sont pas en reste, avec Andrè Schuen et Daniel Behle en Guglielmo et Ferrando, qui ont eu la délicatesse de ne pas verser dans un registre trop cabotin.

S’il est un bémol, il est à trouver du côté du volume sonore de l’orchestre. À trop chercher une subtilité de musique de chambre, la direction d’Alexander Soddy rend certains passages trop piano. L’acoustique du Royal Opera House, qui offre pourtant une belle portée à qui veut donner du forte à son public, n’aura ce soir-là pas connu d’accents tonitruants du côté d’un orchestre timide, au demeurant parfaitement juste tout du long de la représentation. Dommage pour une ode à l’ivresse de l’amour !

Visuels : © Clive Barda