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A Vienne, les brillantes « Noces » de Mozart et de Barrie Kosky

par Paul Fourier
02.10.2024

Voir Mozart à Vienne est toujours un plaisir et, disons-le, presque un honneur tant la ville semble être imprégnée des œuvres du compositeur. Cela n’a pas empêché l’actuel directeur du Wiener Staatsoper, Bogdan Roščić, de décider de donner un petit coup de jeune aux œuvres de répertoire. C’est ainsi que Barrie Kosky a été chargé de proposer de nouvelles mises en scène pour la trilogie Mozart-Da Ponte. Et, globalement, pour Les Noces de Figaro, ça fonctionne !

Barrie Kosky dans son élément

 

En ce moment, Barrie Kosky est partout ! À l’Opéra Garnier, pour la production des Brigands d’Offenbach, à Francfort pour la reprise de son Hercules et, donc, à Vienne pour ces Noces de Figaro. Et dans ce dernier cas, il ne lui était pas difficile de se placer d’emblée dans une dynamique de farce, tant il est à l’aise dans ce registre. Ainsi la première scène voit Figaro s’attacher à prendre les mensurations de Susanna au lieu de prendre les mesures de la pièce où il doit s’installer son lit.

Paradoxalement, alors que cette première partie se déroule… devant un élégant mur pourvu de portes, Kosky ose une quasi-forme de concert assez discordante avec le dispositif théâtral. Et pourtant, comme il possède un sens aigu du comique de situation, cela fonctionne parfaitement, car ces portes claquent volontiers.

 

Cette ambiance quasi vaudevillesque est l’occasion de faire fonctionner une dynamique basée sur les savoureux dialogues et sur le jeu, précis et efficace. Les costumes (de Victoria Behr) sont très années 1960 et, comme ce sera le cas pendant toute la représentation, on apprécie que tant Mozart que Beaumarchais, actualisé par Da Ponte, ces hommes qui se sont unis pour cette géniale entreprise, soient finement remis au goût du jour sans dommages.

 

La façon dont, alternativement, le Comte et Cherubin se cachent sous les draps est particulièrement réussie. Le couple Bartolo-Marcellina est particulièrement coloré et le duo entre Marcellina-Susanna claque autant que l’impertinence des mots employés. Kosky rajoute çà et là quelques traits de caractère aux autres personnages. Ainsi ce Don Curzio asthmatique ou ce Basilio très « queer », car Barrie Kosky n’oublie pas ses fondamentaux !

 

Hommes volages, possessifs et jaloux

 

Au-delà des aspects comiques qu’il contrôle parfaitement, Barrie Kosky ne manque néanmoins pas de relever la dimension érotique de l’ouvrage (avec le flirt entre Chérubin et la Comtesse) pas plus qu’il n’élude la souffrance des femmes. Il montre les hommes tels qu’ils sont, volages en même temps que possessifs et jaloux. Et il accentue même la violence du Comte qui tente, ici, littéralement, de violer sa femme.

 

Lorsque le mur s’ouvre et qu’apparaît un décor de chambre baroque, on pénètre dans l’intimité des personnages. Et la magie du théâtre peut s’épanouir avec la scène drolatique du Comte désarçonné par la disparition de Chérubin qui a, auparavant, subi une métamorphose en femme. Un quasi strip-tease à l’envers à qui l’on met les sous-vêtements, le corset, les bas et quasiment des chaussures de drag queen. Il ne reste ensuite qu’une inexorable montée comique dans la fin de l’acte, dans cette scène où le mensonge est roi, mais doit s’actualiser en permanence.

Est-ce parce que Barrie Kosky est moins à l’aise lorsque l’humour se fait plus amer ou que la gravité s’invite dans le jeu que la deuxième partie bénéficie d’une moindre dynamique et que l’on ressent une certaine baisse de régime après la folie de la fin de l’acte ? Les décors choisis n’aident pas forcément. Ainsi, la toute dernière partie se déroule sur un plan incliné d’où émergent les personnages qui figure évidemment un univers de chausse-trappes où la réalité (et les protagonistes) sont travestis. Si l’idée n’est pas mauvaise, on regrette là un peu le plaisir habituellement pris avec les classiques figurations du jardin.

 

Une distribution éblouissante et une équipe de jeunes

 

Si l’action est si bien enlevée, c’est que l’on bénéficie de chanteurs.trices-acteurs.trices survolté.e.s et parfaitement à l’aise dans le dispositif du metteur en scène. Cette première satisfaction est complétée par de très belles voix. Celle de Susanna (Slávka Zámečníková) est puissante, corsée, mais aussi bien placée dans les aigus. Peter Kellner (Figaro) impressionne par son volume. Andrè Schuen, ce jeune Comte Almaviva victime de ses pulsions, est particulièrement brillant, notamment dans son duo avec Susanne puis dans le monologue qui suit.

 

Hanna-Elisabeth Müller est probablement celle dont la partie est la plus difficile. Son personnage est, dès le début, chargé d’une tristesse qui ne se dissipera que dans la scène finale. Une tristesse, et même une solitude, qui tranchent avec la dynamique de groupe et la vivacité des autres personnages. Ceci étant, noblesse et délicatesse du chant sont au programme de son « Porgi, amor ». Et si l’on peut peut-être regretter un petit manque de nuances dans le « E Susanna non vien ! (…) Dove sono… », dans ce chant franc et épanoui, Hanna-Elisabeth Müller est une belle révélation dans ce rôle ô combien difficile.

De son côté, Isabel Signoret est un Chérubin savoureux et bien chantant et les seconds rôles se hissent parfaitement au niveau d’excellence de l’ensemble. Stefan Cerny (Bartolo) nous offre une « vendetta » de haut niveau. Stephanie Houtzeel (Marcellina) est une garce et une mère touchante. Et tant Michael Gniffke (Basilio), Andrea Giovannini (Don Curzio) que Wolfgang Bankl (Antonio) apportent leurs touches au comique de l’ensemble. Enfin la Barbarina d’Hannah-Theres Weigl prodigue son air avec fraîcheur (même si l’on regrette que Kosky ne soit pas plus attaché au sort du personnage, à cette femme moins chanceuse que Susanna quant aux avances du Comte…).

 

Compte tenu de l’heure de la représentation, c’est plus une folle soirée à laquelle on a assisté qu’une « folle journée ». Il n’empêche que l’on a pu savourer à quel point Mozart (et particulièrement Les Noces de Figaro avec les dialogues de Da Ponte), lorsqu’il est astucieusement monté, reste un moment de choix. En attendant de voir ce que Kosky a réalisé pour Don Giovanni et Cosi fan tutte pour le Wiener Stastasoper, ceux qui seront de passage à Vienne ne manqueront pas de profiter de ces Noces.

Visuels : © Wiener Staatsoper / Michael Pöhn