Il est des histoires qui ne se contentent pas d’être racontées – elles chantent, elles vibrent, elles vous prennent aux entrailles. Oksana de Staryi Skalat, porté par la mise en scène sensible de Sébastien Lanz et l’interprétation bouleversante d’Oksana Zhuravel-Ohorodnyk, est de ces spectacles qui vous hantent longtemps après la dernière note.
Tout commence dans un village ukrainien oublié des cartes, où une petite fille se rêve en star française devant son miroir, un aérosol en guise de micro. Les chansons de Céline Dion résonnent dans sa chambre comme une promesse d’ailleurs, tandis que la guerre gronde au loin. Puis vient le jour où tout bascule : une robe trop belle, des regards qui s’attardent, et soudain, la vie qui prend un autre chemin…
Sébastien Lanz, qui fut l’un des artisans passionnés du Off d’Avignon, sait comme personne transformer l’intime en universel. Sa mise en scène, tout en finesse, fait danser les ombres et la lumière, tandis que la musique qu’il a composée épouse chaque soubresaut de ce destin hors du commun.
Et il y a Oksana. La vraie. Celle dont la voix porte en elle toutes les Oksana du monde : l’enfant qui rêvait, la femme qui survécut, l’artiste qui renaît. Son interprétation vous glace et vous émeut tour à tour, comme si chaque parole était arrachée à sa terre natale.
Qui ne connaît pas Sébastien Lanz ne connaît pas l’âme véritable du Off d’Avignon. Cet artiste généreux, qui a tant donné au festival, nous offre aujourd’hui bien plus qu’un spectacle : une expérience vibrante, un pont entre deux cultures, une main tendue entre les ruines et l’espoir.
Oksana de Staryi Skalat est de ces perles rares qui font la magie du Off. À voir absolument, pour entendre battre le cœur d’une Ukraine qui refuse de se taire, et découvrir une artiste au talent aussi brut que précieux.