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14.06.2024 → 06.07.2024

Marie Didier : « Il n’y a pas plus réel que le spectacle vivant »

par Amélie Blaustein-Niddam
14.06.2024

Ce 14  juin marque l’ouverture du festival de Marseille. Jusqu’au 6 juillet, la Cité Phocéenne  fait déborder la danse avec une programmation mêlant musique, chorégraphie et performance. Sa directrice, Marie Didier, nous en parle.

 Quelle est la ligne directrice de cette édition ?

 Les fondamentaux du Festival de Marseille sont la création internationale contemporaine dans le champ de la danse et de la performance. La question du corps et de ses représentations traverse ainsi toute la programmation, en dialogue avec la ville, ses artistes, sa population, ses sites. La quasi-totalité des spectacles est créé soit à l’occasion du Festival ou dans les mois qui précèdent, du coup, c’est l’actualité artistique du moment qui donne la couleur générale. Venant d’une quinzaine de pays, avec autant de contextes différents, mais aussi de préoccupations communes, les artistes invités proposent un panorama de l’état du monde. 

Là se trouve une ligne directrice.

Et cette année, ce qui domine, c’est la question de la violence, de ses ressorts, de sa place dans nos vies et de comment cela nous change. La chorégraphe Maryam Kaba travaille à une création avec 17 femmes qui ont subi des violences machistes ; Bassam Abou Diab venu du Liban propose deux performances sur la guerre, l’expérience carcérale, la torture ; le londonien Botis Seva s’inspire de cette bombe à retardement qu’est la santé mentale d’une partie de la jeunesse etc… ce qui est intéressant, c’est que ces thématiques plutôt sombres donnent lieu à des formes vivantes, parfois drôles, pas mortifères du tout. 

Vous naviguez entre performances et danse, assumez-vous de faire du Festival de Marseille un festival de spectacle vivant, et si oui, pourquoi cela est-il important ?

Il n’y a pas plus réel que le spectacle vivant puisqu’on est vraiment dans le présent, le moment. Et en même temps rien n’y est vrai et tous les imaginaires y sont libres. C’est un sanctuaire pour faire et dire autre chose que ce qui fait le cours de nos vies, c’est un espace de liberté. La création littéraire permet de revenir sur l’ouvrage, la scène non. Donc la prise de risque est importante, mais elle est partagée puisque ce sont les artistes, mais aussi des dizaines de corps de métiers différents qui interviennent pour fabriquer un spectacle et le présenter. Le public a de plus en plus conscience qu’il s’agit d’un artisanat exigeant, dont il est partie prenante. D’où les sentiments, émotions et réflexions parfois renversantes que cela provoque. C’est tout cela qui est important aujourd’hui. L’échelle humaine. Une autre chose importante est la dimension collective de l’expérience de l’art vivant. 

 

 Comment conserver une culture militante, telle que vous la défendez, à l’heure d’un tel rétrécissement de la pensée ?  Le temps est aux « jolis spectacles », aux « divertissements ». Expliquez-moi comment vous arrivez à mettre l’exigence au niveau de tous et toutes ?

Cette année, on présente un cycle de films et de documentaires qui pose la question du rapport entre luttes militantes et pratiques artistiques, les unes nourrissant les autres et réciproquement. Le lien n’est pas si évident et ces films sont un prétexte pour s’interroger sur la finalité de l’art, qui ne doit pas non plus se retrouver au service d’une cause ou d’une autre. Là où je revendique une forme d’engagement du Festival de Marseille, c’est dans le fait d’être en alerte, éveillé, sur toutes les grandes questions contemporaines et en particulier les systèmes d’oppression présentés comme un ordre naturel, immuable. On voit bien que le vernis craque, et que beaucoup de fables, comme celles sur la croissance éternelle, le bonheur par le consumérisme pour ne citer qu’elles, s’écroulent. Que ces dynamiques traversent la création contemporaine, c’est vraiment passionnant et on essaie de leur donner un écho, sans jamais sacrifier la forme. Et le public, très diversifié, est au rendez-vous.

 

Dans le programme, vous proposez des formes très originales, comme cet oratorio sur l’eau. Parlez-moi de ce projet fou ?

Chaque année dans le Festival, nous faisons une place à la musique en résonance avec le reste du programme et avec la ville. Lorsque le compositeur et metteur en scène Benjamin Dupé, dont la compagnie est basée à Marseille, est venu me raconter son projet, j’ai tout de suite été enthousiasmée. Il s’agit d’une création musicale, avec sept musicien-nes, une chanteuse soprano, un comédien. Elle est inspirée par une résidence que Benjamin Dupé a faite sur l’archipel du Riou, des petites îles marseillaises, qui sont aujourd’hui protégées et qui ont une riche histoire en lien avec la Ville et la Méditerranée. Avec le Parc National des Calanques et le Conservatoire du Littoral, nous avons soigneusement choisi un site, sur un autre archipel, celui du Frioul, ainsi qu’un mode de représentation qui préserve la faune et la flore. Les spectateur-ices seront acheminé-e-s depuis le Vieux-Port vers la calanque de Morgiret, dans de petites embarcations, et y resteront pendant cet « opéra maritime ». Les artistes seront sur la terre ferme, dans les rochers. C’est une vraie aventure, une expérience de l’art en pleine nature, et un hommage à notre patrimoine local, littoral et marin. 

 

 Comment garder un équilibre entre «mégastars» et jeune création ?

Il y a de jeunes artistes qui sont des mégastars, comme (LA)Horde dont nous présentons la dernière pièce « Age of Content », et des artistes qui sont des références à l’échelle internationale et qui se remettent constamment en question au contact d’autres créateur-ices comme Anne Teresa de Keersmaeker avec Radouan Mriziga sur leur dernière création commune « Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione». Je ne recherche pas forcément un équilibre, je cherche plutôt des gens qui inventent et qui osent.

Le Festival de Marseille, du 14 juin au 6 juillet, informations et réservations

Visuel :©Pierre Gondard

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