Après son succès au OFF, le seul en scène de Philippe Nicaud est repris à l’Essaion Paris. En traversant toute la pièce de Shakespeare, ce Macbeth est un émerveillement.
Macbeth ne cesse d’inspirer des générations de comédiens et de metteurs en scène. L’histoire est celle d’une prédestination. Trois sorcières, trois sœurs du destin (comme les nomme judicieusement Nicaud), prophétisent un destin glorieux à Macbeth. Celui-ci deviendra sous la volonté de sa femme, Lady Macbeth, un régicide malheureux que la culpabilité et la paranoïa emporteront. Pareil à Game of Thrones, Shakespeare nous livre dans son Macbeth, amour et guerre, sorcières et fantômes, intrigues et passions, meurtre et folie dans tous ses états.
Le seul en scène imaginé par Philippe Nicaud est un Shakespeare conté, où s’entremêlent extraits majeurs des scènes de Macbeth et récit soutenu de l’action au travers de chants, guitare et ambiance électro. Sur scène, l’artiste, homme-orchestre, mi-troubadour et mi-baladin, s’empare du récit dans une mise en scène irrésistible. Le comédien, immense talent, nous plonge au cœur du drame. Il manie le jeu, la pantomime, le théâtre d’objet et les multiples incarnations de personnage avec brio. Son génie de mise en scène consiste à nous faire traverser l’intrigue en complicité avec les sorcières. C’est épatant. La pièce est un bienfait.