En ce moment, le festival Re. Génération du théâtre 14 bat son plein. Ce lundi 8 avril, en collaboration avec la SACD, les autrices Aïda Asgharzadeh, Marine Chartrain, Pamela Ghislain, Charlotte Lagrange, Gaël Octavia, Valentine Sergo se sont prêtées au jeu du portrait croisé dans une mise en lecture musicale de Justine Heynemann.
Pourquoi écrire aurait pu être l’autre sous-titre de ces Intrépides, Portraits croisés. L’exercice est le suivant. Six autrices proposent un texte inédit pour nos oreilles. Ce texte peut dormir dans un tiroir depuis longtemps, ou, au contraire, être extrêmement vibrant. Il peut être très intime ou bien ne pas avoir l’air.
La mise en scène légère de Justine Heynemann lit les histoires de chacune en les augmentant de la bande originale créée en live par Léopoldine HH, bien connue des spectateurices du festival d’Avignon où elle avait présenté en compagnie de Tünde Deak le délicieux Ladilom
Lire ou lier ? Il est question d’agression sexuelle au cinéma pour Aïda, d’amour en temps de guerre pour Valentine, de lieux de toute une vie pour Charlotte, de vengeance inconsciente pour Pamela, de prénom à double sens pour Gaël, de disparition haletante pour Marine.
Leurs fictions et leurs vies sont mêlées de façon totalement assumée puisque Justine Heynemann leur a demandé de répondre à cinq questions dont « quel était ton livre préféré enfant » (posez vous la question, la réponse n’est pas neutre). Sur scène, les deux se mélangent entre vraie lecture de textes des unes par les autres ou par les autrices, elles même, ou bien toutes ensemble. L’écoute, l’amitié et la sororité est totale.
Évidemment, il n’y a pas un style « féminin ». En revanche, il y a des mots que seules les femmes peuvent poser. L’une raconte comment elle a échappé à un viol, l’autre sa peur, tout le temps en arrière-pensée dès qu’elle est dehors. Il y a l’étudiante en mathématiques qui est invisible dans une classe de garçons. Les grandes et les petites agressions, les grandes et les petites humiliations liées au juste fait d’être une femme sont propres à ces écritures mises en espace.
Une lecture très émouvante donc et qui donne envie de lire tous les textes qui ont l’espère seront tous édités rapidement.
Le festival Re.Génération se tient jusqu’au 11 avril. Informations et réservations.
Visuel : ©ABN