La chorégraphe luxembourgeoise s’amuse à décaler L’après midi d’un faune dans Empire of a Faun Imaginary, une plongée sous substances dans une forêt en mousse. Délirant et référencé.
Simone Mousset a le second degré comme ligne de conduite. Son The Passion of Andrea 2 caricaturait avec bienveillance, talent et grosse dose de drôlerie l’écriture de Merce Cunnigham. Dès la première image de ce nouveau spectacle, on reconnait sa pâte pop. Sur le plateau, les lumières se délectent de toute la palette des couleurs pastel. Il y a des gros cailloux roses aussi, qui s’avèreront être mous, plus tard.
Au milieu de ce décor vraiment 60′ apparaissent quatre faunes aux allures de personnages du manga Bioman. Chacun.e sa couleur : rose, bleu, violet et vert ! Iels sont figé.es comme dans les images représentant les faunes dans l’Après-midi d’un faune de Vaslav Nijinski en 1912 au Théâtre du Châtelet.
Les paumes de mains en offrande, la nuque brisée en arrière, le dos creusé. Ces bestiaux se mettent en mouvement. Et là, on sent le délire. Iels n’ont rien de léger. Les pieds martèlent le sol dans des marches ou des courses, iels se rencontrent et se cherchent, se câlinent un peu. Pour le moment, c’est cool.
Mais comme on le rappelle aux enfants, il ne faut jamais oublier qu’un animal n’est pas un jouet, il peut devenir méchant. Ces faunes-là ne font pas exception !
Tasha Hess-Neustadt, Lewys Holt, Eevi Kinnunen, Hannah Parsons dansent, vocalisent, chantent, se posent comme des statues. L’ensemble de la pièce navigue de façon volontairement floue, c’est une déambulation spirituelle, entre un hommage clair aux ballets russes et un concert incertain.
Dans un mouvement très actuel dans la danse contemporaine ces dernières années, Simone Mousset convoque la voix comme étant un geste. Les cris ajoutent au spectacle un caractère existentiel, comme si ces faunes-là étaient aussi perdu.es que nous dans le monde actuel.
Very good trip.
Le 17e Festival June Events se déroule jusqu’au 17 juin. Avec notamment, le 8 juin, la dernière création de Nina Santes, PEELING BACK ou encore celle de Liz Santoro , Pierre Godard et Pierre-Yves Macé, THE GAME OF LIFE.
Visuel : Empire of a Faun-Imaginary de Simone-Mousset ©Marco-Pavone