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« Le Soulier de satin », les adieux d’Éric Ruf à la Comédie française

par Julia Wahl
23.12.2024

Pour fêter en grande pompe son départ de la Comédie française, Éric Ruf s’attaque à ce monument, réputé injouable, qu’est Le Soulier de satin. Moyennant quelques coupes, il relève le défi et plonge le public, six heures durant, dans les affres de l’amour entre Don Rodrigue et Doña Prouhèze.

Ce n’est pas la première fois que l’administrateur de la Comédie française s’intéresse à cette longue pièce de Claudel : pendant le confinement, le théâtre avait proposé à ses fidèles une programmation en ligne, le « théâtre à la table », qui permettait de découvrir le travail de lecture préalable à toute mise en scène. Figurait déjà au programme Le Soulier de satin, dans son intégralité. C’est, cette fois, une version légèrement abrégée qui est montée par la troupe de la Comédie.

La pièce de Claudel : entre abondance et simplicité

De la pièce de Claudel, on connaît l’argument : l’amour impossible entre Doña Prouhèze et Don Rodrigue, séparé·es par diverses circonstances. Mais cet amour est de ceux-là que l’on nomme passion : dix longues années, au cours desquelles l’une part diriger une forteresse en Afrique et l’autre régner au Japon, n’auront raison de cet amour hors normes.

 

Mais Le Soulier de satin brasse bien d’autres éléments qui, tous, s’entremêlent à cette intrigue primaire. Outre les péripéties de Doña Musique, certaine d’être promise au vice-roi de Naples, la pièce nous conte les grandes explorations du XVIe siècle et la guerre anglo-espagnole de 1585, dressant un véritable panorama, il est vrai un peu fantasmé, de cette période où le monde semble prêt à vaciller. Le mélange des registres, de l’épique au comique en passant par le pathétique, participe de cette esthétique de l’abondance propre à cette œuvre-somme.

 

L’avant-propos de Claudel restreint toutefois cette esthétique de la copia à la seule dramaturgie : il insiste sur la simplicité des décors, réduits à de simples toiles peintes, quand les didascalies devront être « affichées ou lues par le régisseur ou les acteurs ». Il en appelle à ce sujet à une esthétique du bricolage, où la théâtralité de la pièce apparaît clairement.

 

Hommage à Vitez

Quand Éric Ruf s’empare de la pièce, il doit compter avec des mises en scène qui ont fait date, comme celles de Barrault (1943), de Vitez (1987) ou de Py (2003). Il s’agit donc pour lui de trouver sa propre voie, sans ignorer les propositions qui précèdent la sienne.

 

Le choix du scénographe-metteur en scène est de respecter scrupuleusement l’avant-propos de Claudel, alors que Py avait choisi de l’ignorer pour proposer une scénographie démentielle : les didascalies sont dites par un·e Annoncier·e joué·e avec bonheur par Florence Viala, quand le décor, rare et réduit, selon le souhait de l’écrivain, à des toiles peintes, laisse voir les machineries de théâtre, cintres et autres coulisses qui suffisent à signifier la théâtralité de l’action représentée.

 

Quelques accessoires, toutefois, apparaissent, pour signifier notamment l’importance de l’« invincible armada » et des grandes explorations dans le contexte de la fable : il s’agit de maquettes de bateaux, que l’on trouvait déjà dans la version de Vitez. Avec ces objets, Éric Ruf rend hommage à son illustre prédécesseur.

 

La voie d’Éric Ruf

L’allégeance à Claudel n’est toutefois qu’apparente : les toiles peintes deviennent, au cours du spectacle, de plus en plus nombreuses, au point d’envahir la scène et de devenir presque plus visibles que les acteurs et actrices. Omniprésentes dans le bateau de Don Rodrigue lors de la quatrième journée, elles représentent des Vierges et constituent un rappel du costume du personnage, orné d’images empruntées à la peinture religieuse médiévale. En outre, la très belle création lumière de Bertrand Couderc modifie le découpage des lieux, quand un pont posé sur des fauteuils d’orchestre relie scène et salle, transformant la salle à l’italienne en espace de communion.

 

Les costumes de Christian Lacroix sont une part intégrante de la scénographie de Ruf et ont fait l’objet d’une abondante communication de la part de la Comédie. Qu’ils soient très beaux et d’une grande précision, c’est certain ; qu’ils soient d’une grande originalité, voilà qui est moins sûr. S’ils suffisent, par leur seule présence, à nous faire faire un bond de quatre siècles, ils ne constituent clairement pas ce qui donnera au spectacle sa patte.

 

 

La voie propre à Éric Ruf se situe bien davantage dans son jeu avec la métathéâtralité, certes déjà présente dans le texte claudélien, mais qu’il outre volontairement de manière démesurée. La direction d’acteur·rices, notamment Marina Hands (Doña Prouhèze) et Baptiste Chabauty (Don Rodrigue), se moque régulièrement de toute vraisemblance et met en avant le comique de la pièce et son absence complète de tout réalisme. Quant à la belle musique de Vincent Leterme, elle est jouée à vue, sur le plateau, ce qui achève de détruire toute mimesis. Dans Le Soulier de satin, l’imagination est reine et fait vivre au public un large panel d’émotions. Une réussite !

Le Soulier de satin, mise en scène d’Éric Ruf, à la Comédie française jusqu’au 13 avril.

 

Visuel : © Jean-Louis Fernandez