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La Tempête électrique des « Illusions Perdues »

par Theo Guigui-Servouze
06.12.2024
©Christophe Raynaud de Lage

Illusions Perdues, second volet sur trois, de « Notre Comédie Humaine » inspirée par l’œuvre de Balzac, démontre aux néophytes comme aux initiés que le Nouveau Théâtre Populaire, tout droit venu d’Angers, sait faire grand bruit à la capitale sur les planches du Théâtre de La Tempête. Une transposition pop et sociale d’un texte, adapté, qui n’a pas pris une ride. Néons multicolores, pantalons pattes d’eph’ et verbes envolés. La mise en scène de Léo Cohen-Paperman et le texte de Julien Campani propulsent « La Comédie Humaine » dans le tapage 2.0 d’un 21e siècle, aussi abscons que ces prédécesseurs.

Joli ruban et pré carré

Le second chapitre de Notre Comédie Humaine, par la compagnie le Nouveau Théâtre Populaire, rend hommage à l’anthologie sociale et intime de Balzac dans une adaptation respectueusement pop et débridée qui l’aurait probablement fait frétiller. Preuve en est, la salle déborde, le public divers – oui, divers, c’est à souligner – s’est largement déplacé jusqu’au cœur du Bois de Vincennes pour prendre part au grand n’importe quoi de la vie.

Les rêves de gloire de « Lucien de Rubempré », jeune idéaliste (pléonasme ? !) sont toujours d’actualité ; d’auteur à influenceur il n’y a qu’un pas. Le franchir est une chose, tout repose sur le talent ? Le réseautage ? – La compromission, les premiers émois artistiques et romantiques, le travail acharné et une gloire qui ne vient pas… jusqu’à la lie. Un peu moins de deux siècles plus tard, alors qu’on entend partout qu’avec « le progrès », tous les espoirs sont permis. Force est de constater qu’aux alentours des années 1840 déjà, l’essor de la publicité, la porosité entre les classes sociales, possible avec un peu de malice et un minois permissif, ont aidé Lucien à frayer avec les happy few, mais, jamais, ils ne l’ont hissé au sacro-saint rang d’« auteur reconnu » – pour son talent, jamais ils ne l’ont véritablement adopté au sein d’un club qui se joue et se lasse vite de la candeur des étoiles filantes.

 

©Christophe Raynaud de Lage

« Voici venir la lumière d’Angoulême. »

Valentin Boraud incarne un « Lucien Chardon », renommé de son fait « De Rubempré », nom de jeune de fille de sa mère, il débarque dans un Paris enjaillé et estudiantin. Le chauffeur de salle/cuisto du restau U. de « Notre Comédie Humaine », nous plante le décor :  Louis XVIII, roi versatile, cherche à plaire aux « Libéraux » (la gauche) autant qu’aux « Monarchistes » (la droite), il nous le fait le répéter avant de se mettre aux fourneaux. Régulièrement des fondus au noir figent les comédiens pour laisser intervenir ce maître de cérémonie tout en « wok et en coolitude ». Il tourne les pages du livre et nous rappelle à quelques éléments du roman initial. D’emblée, la belle gueule et le cœur en bandoulière, Lucien cherche protection reconnaissance et un mentor. Bien que mal logé, petit jeans moulant et blouson de cuir, les vers et les nouilles sautées suffisent à nourrir son ambition : trouver un éditeur.

« La Monarchie, c’est moi ! »

Dans le climat social ou « Libéraux » de gauche et « Monarchiste » de droite s’affronte pour le pouvoir, Lucien, sous l’aile de la « Marquise D’Espard », campée par Kenza Laala, voit la houlette aristocratique de l’incarnation Espardien de la monarchie, s’éloigner quand la vérité est révélée. Le versatile et déboussolé roi Louis XVIII n’a pas marqué de son sceau l’édit qui autorise le jeune « De Rubempré », à porter officiellement ce nom. Juchée au sommet d’une installation scénographique à trois niveaux : la Marquise, sur son trône nimbé de la lumière pure d’un lustre, un jeu d’échecs et des chaises pour ses courtisans, le tout à disposition. Au second, deux espaces cossus et distincts, à gauche celui des journalistes et éditeurs, à droite, un lit, théâtre des premiers instants de volupté du bien mignon puceau. Enfin, pied au plancher tout en bas, la chambre de bonne que Lucien partage avec deux camarades étudiants, engagés et désargentés. Muent par des idéalismes sociaux et politiques qui les éloignent face à une idéologie implacable à l’œuvre, absoute de tout « isme », exemptée de réflexion et ne répondant qu’aux vieux réflexes classistes centenaires, encore bien arrimés aux mentalités contemporaines.

 

Au centre de ces plateaux superposés, dans le tableau global, bâti et à la manière d’une pyramide, où des symboles anachroniques et délirants foisonnent, l’escalier et son red carpet, colonne vertébrale d’élévation et de dislocations édifiantes. La représentation est ponctuée d’interludes festifs qui ont tout d’une fiesta à l’appart entre amis, la JBL est détectée et les basses font bien chier M. et Mme Michu à l’étage du dessous. Les costumes recouvrent quelques décennies, certaines plus glorieuses que d’autres, du perfecto au publicitaire, le pantalon à double pince et basket (vendredi oblige), en passant par look cent pour-cent fripe en apparence, qui coûte une blinde dans les faits… #jenaipasledroitdeciterdemarquesdommage  un samedi après-midi entre les 4e et 11e arrondissements de Paris sera plus explicite que n’importe quelle description.

« Je t’arrête tout de suite, on est en 1820, la poésie, c’est So Premier Empire ! »

Comme dans l’œuvre originelle, Lucien est aidé par une clique peu recommandable. « Dauriat », interprété par Joseph Fourez, l’éditeur en vogue, « Émile Blondet », par Émilien Diard-Detœufen exploité par « Andoche Finot » en directeur de journal. Dans un premier temps, Dauriat envoie Lucien se faire foutre sur ses fraîches et jolies marguerites de damoiseau, naïf, transi par l’illusion que la pureté de l’art est ce qui le mènera à la gloire. Ce Cénacle d’intellectuels ne saurait se passer « d’Étienne Lousteau », incarné par le truculent Thomas Durand. Lousteau, initie le jeune De Rubempré aux jeux de ses comparses de l’édition et surtout… de la presse. Il voit en Lucien, celui qu’il a été, lui-même, débarquant à Paris, des pâquerettes plein le cœur… quoi de plus tentant que de s’adonner à une ascension par procuration. Il embarque Lucien dans les volutes de fumée, les bars branchés. Il lui fait rencontrer ceux qui alors, faisant fi de toute déontologie, on nommait : « journalistes », carrière qu’il a lui-même embrassée, si on veut – il feuilletonne plus ou moins brillamment les actualités culturelles et politiques de l’époque. La compromission est de mise, ces petites chapelles que sont l’éditons et le monde du journalisme d’alors (le serraient-elles toujours… ?), fonctionnent en vases communicants et interdépendants. Un article dithyrambique sur un ouvrage publié par Dauriat, recueil d’un certain « Raoul Nathan », mi-babos/mi-poète torturé, cheveux longs et boucle d’oreille pendantes (très 10e arrondissement lui), vaut à Lucien d’être définitivement adoubé par le cercle des roués en vue.

 

©Christophe Raynaud de Lage

Amour, gloire et…  feu follet

Bien enveloppé dans les alcôves feutrées des théâtres de boulevard, au second niveau, Lucien et ses copains, cockés à la race, courent la culotte quand ils ne créent pas un journal engagé : « Le nouveau courrier populaire ». Leur quotidien se veut bienveillant et soucieux de la question de l’identité de genre et du pronom que chacun et chacune est libre de choisir pour soi-même dans ses interactions avec autrui. Entre deux conférences de rédac, et d’éclate à l’ecstasy, Lucien s’éprend de « Coralie », jouée, par Morgane Nairaud. Comédienne avide de succès, elle aussi, monnayant son confort à l’horizontale, grâce aux bourses de son affable et grabataire bienfaiteur. Elle tombe amoureuse du bellâtre, les tourtereaux tourbillonnent dans une vie fastueuse, vivant des articles de Lucien, mais surtout de dettes qu’il contracte ici et là pour assurer les ors et tentures qui plaisent à sa belle, auxquels il a, lui aussi, pris goût. Sur scène, la fête bat son plein, on a envie de les rejoindre ! Ça chante, ça trinque et ça s’emballe…

 

Bien vite, ce grand manège enchanté, ce tournis permanent de la vie se ternit. « Elle me disait encore, elle me disait plus fort, mais j’pouvais plus, j’étais à l’os du cul », lance un Lucien qui a regagné le plancher des vaches… Au plus bas, alors que Vautrin a cédé et publié son recueil. Lucien qui a tout fait pour alimenter ses intérêts, colmater les brèches financières, s’arranger avec la corruption dans laquelle il a versé, allant jusqu’à renier ce qu’il lui restait de « principes – moraux », en écrivant pour une revue monarchiste, afin de grappiller quelques sous. Coralie meurt, le démembrement des rêves de grandeur se conjugue à celui de la construction scénique. L’espace se réduit, s’appauvrit, se réinitialise.

©Christophe Raynaud de Lage

On prend les mêmes et on recommence !

Léo Cohen-Paperman et Julien Campani, dans cette comédie sombre, presque satirique, confirment l’intemporalité de La Comédie Humaine. Les personnages, de la « Marquise D’Espard », en passant par « Lousteau », jusqu’à « Lucien De Rubempré », surlignent dans un élan pop et désenchanté les enjeux sociaux, les rouages du maintien des privilèges de classes, évidente dans l’œuvre Balzacienne, qui se joue encore aujourd’hui. La signature sociale sous-jacente de la pièce est identifiée aux premiers instants. Ils réussissent avec un humour noir à en faire un moment jouissif néanmoins, la toxicité et les alliances éphémères des personnages qui ne concourent chacun qu’à leurs propres intérêts. Les espaces dans lesquels évoluent les comédiens peuvent sembler exigus, mais ils représentent bien la maigre marche de manœuvre dont beaucoup gens sont prisonniers. Le plafond de verre, le « Quart d’heure de célébrité » de Warhol… Il aurait adoré. Ce n’est pas accablant parce que l’on rit et que l’on se dandine pas mal sur le siège. C’est criard et électrisant au regard de l’actualité.

Illusions perdues d’après Honoré de Balzac – Adaptation et mise en scène Léo Cohen-Paperman.

du 2 au  24 novembre 2024 au Théâtre de La Tempête,  en tournée dans la France : https://nouveautheatrepopulaire.fr/la-tournee-balzac/

 

Visuels : © Christophe Raynaud de Lage