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« La Haine – Jusqu’ici rien n’a changé », objet cult sur scène

par Laura Dumez
14.10.2024
Affiche La Haine

Lorsque Mathieu Kassovitz a annoncé faire de son film mythique La Haine, sorti en 1995, une comédie musicale, les oreilles ont crissé. Pourquoi recycler cette histoire culte 30 ans après ? Et bien parce que rien n’a changé, enfin presque. Le spectacle présenté à La Seine Musicale est plutôt une bonne surprise.

« C’est l’histoire d’un mec qui chute d’un immeuble de cinquante étages… À chaque étage, au fur et à mesure de sa chute, le mec n’arrête pas de se répéter : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais ce qui compte ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » Le pitch de « La Haine », c’est celui-ci. Celui d’une société qui part à la dérive, depuis plus de trente ans, et où tout va de mal en pis. 

 

Miroir mon beau miroir 

 

Sur le rideau de scène, avant le début, le titre de la pièce est projeté : « LA HAINE – JUSQU’ICI RIEN N’A CHANGÉ ». Notre horizon d’attente de spectateurices nous fait pourtant espérer des surprises, une actualisation franche, aussi le premier quart du spectacle fait-il déchanter. Parfaitement calquées sur la forme du film, les scènes sont prévisibles. L’ouverture reprend la logique du générique avec beaucoup d’effets visuels lumineux, nous sommes devant un défilé d’archives actualisées avec la présence des manifestations pour Adama Traoré et celles du mouvement Black Lives Matters. Le tout sur un fond de musique reggae qui se mue en des accents électro-techno. Le mythique JT commence, et nous plonge dans la cité des Muguets où des policiers ont fait acte de violence et envoyé le jeune Abdel entre la vie et la mort. 

On retrouve Saïd au bas des bâtiments où sont postés des policiers. Il gueule au pied de la barre pour faire descendre Vinz. Un premier tableau musical, où l’on reconnaît -M- et Angélique Kidjo, s’ouvre sur le thème du « Vivre ensemble » avec un ton aussi maladroit que plein de bons sentiments. La mise en scène est assez bluffante : l’usage de la projection de décors vidéo, qui nous suivra toute la représentation, est assez perturbante de justesse et permet au déroulé de coller quasiment tableau pour tableau, avec le scénario du film. Les amateurices de ce dernier sont jusqu’ici sans surprise… À la scène de la salle de boxe succède celle sur les toits, l’apparition des journalistes, la découverte du flingue, l’hôpital, le coiffeur, et l’on voit déjà arriver Paris, Astérix et les skins, le commissariat et la scène finale. 

 

Une entrée progressive dans l’ère 2025

 

Jusqu’ici sans surprise, ou presque. Car une fois le décor du film planté, quelques éléments nouveaux s’immiscent et donnent un peu plus de corps à la pièce. Le langage des trois compères s’est bien sûr imbibé de « chelou » et autre « zebi » chers aux années 2020, les téléphones et les IA sont aussi de la partie. Mais le réel point fort de cette version musicale reste la mise en écriture des angles morts du film par la mise en sons des monologues intérieurs des trois personnages principaux. 

A la salle de boxe, dans une scénographie spectaculaire, Hubert qui incarne la contenance face à la violence, rappe sa haine et sa fatigue du système. Quelques tableaux plus loin, Vinz prend une densité différente face à Leila, sa petite amie, qui lui demande « Tu m’aimes ? ». La justesse de l’interprétation du texte et de la chorégraphie arrache quelques frissons, et fait de ce tableau peut-être le plus fort des deux heures du spectacle. Plus tard, à Paris, Vinz, Hubert et Saïd jettent à la gueule des toits leurs rêves. On note aussi l’importance donné à la complexité de ce système grippé par deux raps où la plume de Youssoupha donne la parole aux familles des personnes victimes de violences policières mais aussi aux policiers. 

 

Jusqu’à la justesse

 

La mise en scène interroge parfois sur le budget alloué pour la conception d’un tel projet. Sans la vidéo, les décors sont pauvres, pour ne pas dire inexistants. On n’est pas moins emporté par le projet grâce à l’ingéniosité des dispositifs qui reproduisent brillamment la déambulation du film sur scène. La qualité des chorégraphies aux accents très hip-hop de Emilie Capel et Yaman Okur est aussi à souligner. La quinzaine de danseureuses occupent et fait vivre l’espace, imagent les scènes de bastons et de manifestations, autant qu’iels illustrent les raps, « La Haine d’un frère » et « La Haine d’un flic » écrits par Youssoupha et interprétés dans les deux cas par Walid Afkir avec une justesse criante.  

 

 

 

Le point fort de la pièce relève certainement de ceci : la sincérité de toutes les parties prenantes aux projets. Mathieu Kassovitz dans un premier lieu, et qui fait une apparition sur scène, dans sa volonté de sensibiliser le public aux questions sociétales et politiques drainées par « La Haine ». Mais aussi et surtout celles des trois acteurs principaux : Alivor (Hubert), Samy Belkessa (Saïd) et Alexander Ferrario (Vinz), dont le jeu les promet à de belles carrières d’acting. 

 

Un choc politique entre espoir et déception

 

Seul véritable regret : où sont les femmes ? Seule Leïla, dont on ne se rappelle même pas si elle est vraiment nommée, à une voix qui porte. La sœur de Saïd, une des danseuses, est quasi inexistante. Et dans la bataille, la sœur de Vinz, Mamie, la mère et la sœur d’Hubert ont disparu… Déjà marginales dans le film, les personnages féminins sont à la peine et ce n’est pas rendre justice à la réalité : dans le drame de l’affaire Adama Traoré, c’est sa sœur Assa qui incarne la bataille pour faire reconnaître la responsabilité des forces de l’ordre dans la mort de son frère. Dans l’affaire Nahel, c’est sa mère qui fût en première ligne, et au quotidien, dans nombres de cités, ce sont des collectifs de mères, de sœurs, de femmes qui font front. 

La haine, « C’est l’histoire d’un mec qui chute d’un immeuble de cinquante étages… À chaque étage, au fur et à mesure de sa chute, le mec n’arrête pas de se répéter : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais ce qui compte ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » Cette comédie musicale ne reproduit pas le choc esthétique que le film a provoqué en 1995, mais elle vaut le coup d’être vue. Son atterrissage, on vous en réserve la surprise, avec l’espoir qu’il provoque une onde de choc, qu’il créé un appel d’air sociétal et politique.

 

Du 16/10/2024 au 05/01/2025  à Paris – La Seine Musicale – Boulogne-Billancourt (92), puis en tournée dans toutes la France et notamment :

  • du 08/11/2024 au 10/11/2024 – Le Dôme de Marseille – Marseille
  • du 15/11/2024 au 17/11/2024 – Lyon – LDLC Arena – Décines-Charpieu
  • du 24/01/2025 au 25/01/2025 – Zénith de la Métropole Rouen Normandie – Le Grand-Quevilly
  • du 31/01/2025 au 01/02/2025 – Zenith de Caen – Caen
  • du 07/02/2025 au 08/02/2025 – Clermont-Ferrand – Zénith d’Auvergne – Cournon-d’Auvergne
  • du 14/02/2025 au 15/02/2025 – Zénith de Dijon – Dijon
  • du 28/02/2025 au 01/03/2025 – Zénith Amiens Métropole – Amiens
  • du 07/03/2025 au 08/03/2025 – Le Liberté – Rennes
  • du 14/03/2025 au 15/03/2025 – Brest Arena – Brest

 

Image : Affiche La Haine

Photos ©Yaman Okur