Interrogeant le culte de la performance et ce qu’il a entre les jambes, l’auteur et acteur Mickaël Délis livre un seul en scène intelligent.
La Reine blanche a l’intelligence de programmer en entier la Trilogie du troisième type de Mickaël Délis. Le premier sexe ou la grosse arnaque de la virilité questionne la masculinité, La fête du slip ou le pipo de la puissance s’interroge sur la sexualité tandis que Les Paillettes de leur vie se concentre sur la filiation. Accueillis par « Bienvenue à la fête du slip » pour ce second volet, Mickaël Délis nous embarque dans ses questionnements sur la sexualité masculine, et sur la passion qu’il voue à son sexe, le coït ayant toujours été une source de joie pour ce joyeux quadragénaire homosexuel.
Seul sur scène, Mickaël Délis incarne tour à tour sa mère (intriguée par la passion de son fils), son père (à la libido entreprenante) et son frère jumeau hétérosexuel (qui ne couche plus avec sa femme). Mais au-delà du cercle familial, l’interprète prend les habits de son médecin généraliste qui s’affole des IST qu’il propage, de son psychanalyste décédé ou encore de son ancien amoureux italien devenu acteur pornographique. Changeant les accents, les postures, les débits de parole, Mickaël Délis croque ses personnages et les visions qui s’entrechoquent entour de la place qu’occupe la verge dans notre société.
Andropose, érection contre vents et marées, questionnements sur la taille normale d’un sexe dur, vertiges face au sexe en repos… L’auteur revêt ses casquettes de scientifique et d’historien pour nous livrer quelques faits surprenants et quelques statistiques qu’il est toujours bon de rappeler. Mickaël Délis cite même Au-delà de la pénétration, un livre de Martin Page que l’on peut voir adapté sur scène également à la Reine blanche à 11h.
La Fête du slip ou le pipo de la puissance, Mickaël Délis, Avignon – Reine blanche à 20h (relâches les 10 et 17 juillet)
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