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04.07.2024 → 13.07.2024

« Hamlet » sans visage au jardin Shakespeare

par Prune Fargetton
09.07.2024

Du 4 au 13 juillet, on joue Shakespeare au jardin Shakespeare. Sous la voûte bleue des soirs d’été, le Théâtre de Verdure propose de redécouvrir Hamlet « sans contours ». À voir.

Spectre en baskets

Le cadre est si inhabituel, au Théâtre de Verdure, que l’on ne s’étonne pas lorsqu’un joggeur passe derrière le saule pleureur et les buissons de la scène ouverte. Au bout de quelques tours, on l’oublie pour les répliques des amis d’Hamlet, Marcellus et Horatio. Ils sont les premiers à apercevoir le spectre du roi défunt, qui n’est en fait nul autre que le coureur du soir.

Tragédie des tragédies

La première scène est comme une annonce : la mise en scène d’Audrey Bonnet sera surprenante et contemporaine, c’est-à-dire intégrée au temps présent mais aussi à l’espace scénique singulier, le jardin Shakespeare du bois de Boulogne. Et elle laisse déjà de la place aux silences. Pour huit représentations, quatre hommes et quatre femmes (Mathieu Genet, Lisa Pajon, Julie Pilod, Mélody Pini, Clara Pirali, Carles Romero-Vidal, Nicolas Senty et Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre) font le pari risqué de la tragédie des tragédies, Hamlet.

Vers transitoires

Les comédien.ne.s sont assis.es sur un banc qui pourrait être le nôtre. Tour à tour, ils se lèvent, déclament, et la confusion des rôles s’éclaire. La parole est mouvante, le soleil décline. Hamlet est multiple : chacun.e l’incarne à son tour. Les passages de relais sont signifiés par un bomber satiné de sportif, floqué du nom du prince danois, et par la répétition des vers transitoires.  

Le texte dans le mouvement

Le texte vit vraiment. Du deuxième rang, comme ils se déplacent tout autour de nous, qu’ils et elles sont parfois à l’opposé de la scène, il arrive que l’on ne voie plus les comédien.ne.s, que l’on pose les yeux sur une nuque, sur le gazon. On entend le texte seul. Dans ces moments suspendus, comme le ciel, les vers résonnent, clairs, graves. 

Tableaux

Ophélie (Mélody Pini) a une base arrière entre les feuillages, depuis laquelle elle diffuse de la musique électronique, depuis laquelle elle chante de belles lamentations. Le décor est sobre, car le paysage fait déjà tant : une table de ping-pong, des chaises d’été, un petit autel à bougies. Les scènes se dessinent comme des tableaux, particulièrement lors de la célèbre mise en abyme du fratricide de Claudius. Mathieu Genet avec ses airs de Terence Stamp joue une femme, Lisa Pajon joue un homme, et ils le font comme une chorégraphie.

Chambellan devant

Soulignons aussi les tirades d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre dans le rôle de Polonius, une interprétation si frappante, drôle, qu’il pousse malgré lui à l’avant de la pièce le chambellan de la cour du roi. La place des personnages est parfois inégale, le jeu varié mais juste, et la durée du spectacle – imposée par la pièce la plus longue de l’œuvre de Shakespeare – efface quelque peu Laërte, pourtant crucial dans le dénouement.

Respire Hamlet

En revanche, quel dénouement ! Ophélie morte, couronnée de feuilles, lit dans un micro l’enchaînement tragique lors du duel final. Empoisonnement, mort, refus, mort, mort, chute, avec des gestes tempérés et des ondes sonores amphibie. Et quand ils invoquent le ciel, qu’ils le montrent du doigt, le ciel est bien là, les oiseaux aussi. Une pièce à voir, parce que le texte respire, et parce qu’en dissociant Hamlet, en lui donnant tous les visages, elle décape le mythe : le tragique est en chacun.e.  

Visuel : © Pauline Beltran

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