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Gérard Watkins a clôturé avec GRRRL, cabaret-rock la 29e Mousson d’été

par David Rofé-Sarfati
10.09.2023

La Mousson d’été, rendez-vous européen majeur en matière de découverte, de formation et de promotion des nouvelles écritures théâtrales, s’est clôturé pour sa 29ᵉ édition le 30 août 2023. Par bonheur, sa directrice Véronique Bellegarde est reconduite à son poste pour quatre ans. On vous explique pourquoi.

La mousson d’été est un festival incontournable

 

Fondée en 1995 par Michel Didym, La Mousson d’été constitue l’un des événements européens majeurs pour la découverte de nouvelles écritures dramatiques. Pendant sept jours, au cœur de la Lorraine, l’Abbaye des Prémontrés accueille auteurs et autrices dramatiques, metteurs et metteuses en scène, universitaires, comédiennes et comédiens. La Mousson d’été se propose de dénicher des textes forts, de découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles autrices, de dévoiler des écritures émergentes accueillies par un comité de lecture animé par Véronique Bellegarde.

L’événement s’articule principalement autour de la mise en espace de lectures de textes inédits ou traduits pour la première fois en français, interprétés, manuscrits en main, par une équipe de comédien.e.s. Des spectacles, des ateliers, des conférences et des conversations complètent la programmation.

 

L’esprit de la mousson d’été

 

Véronique Bellegarde, talentueuse metteuse en scène, a voulu que la mousson d’été soit un lieu actuel qui ne soit pas étanche à ce monde qui secoue en tous sens avec le retour des vieux démons, de la barbarie. Mais [où] apparaissent aussi des prises de conscience altruistes et responsables.

La mousson d’été, c’est aussi l’Université d’été, un dispositif pédagogique qui offre à 80 personnes, françaises ou francophones, l’opportunité de dédier 20 heures à la découverte des nouvelles écritures du théâtre. Organisée in situ à l’Abbaye des Prémontrés, pendant les Rencontres théâtrales internationales de la Mousson, l’Université d’été permet à ses participants de se retrouver au carrefour des écritures théâtrales, pour mieux les explorer.

 

La mousson d’été est principalement un esprit qui se constitue d’une envie de théâtre, d’une exigence, d’une curiosité et d’une singulière gourmandise jamais repue pour des textes venus d’ici et d’ailleurs. Cet esprit se forme aussi d’une pente chaleureuse et accueillante pour le théâtre et son peuple. Et cet esprit a une âme personnifiée en principal par sa directrice Véronique Bellegarde et par Jean-Pierre Ryngaert le directeur de l’Université d’été intégrée à la Mousson.

L’événement offre à cette âme une maison au sein de laquelle se retrouvent chaque année des amoureux de théâtre. Cette maison est foisonnante. Les preuves furent cette année encore nombreuses : la programmation de la pièce Des filles sages., la naissance du magnifique texte en chantier de Mona El Yafi.

 

Journée de clôture

 

La dernière journée illustre irrévocablement l’âme de la maison « mousson d’été ». Le 29 aout fut la journée de clôture. Elle signe à elle seule la singularité et l’exceptionnelle prodigalité de l’événement.

 

 

Le poisson rouge de Berlin

 

En début d’après-midi, nous avions rendez-vous avec l’écriture de Pat To Yan (Hong-Kong / Chine) Son texte :  Le poisson rouge de Berlin a été traduit avec le soutien de la Maison Antoine Vitez par Sarah Oppenheim, présente à la mousson. C’est l’histoire de Sze Yin, un Hongkongais de 40 ans spécialisé dans les nouvelles technologies, qui invité à un Salon à Berlin y rencontre Lin Lin, une jeune Chinoise originaire de Xi’an, âgée d’une vingtaine d’années et étudiant à Londres. Ils tombent amoureux, mais Sze Yin doit rentrer à Hong-Kong et commence alors pour eux une relation à distance. Le texte est un bijou. Dans une large économie d’adverbes et adjectifs fait le choix d’une écriture blanche pour, avec intelligence et finesse, appelle le sentiment très particulier de vivre entre plusieurs pays et plusieurs langues.

La troupe des quatre comédiens est connue. Chacun est adroit.  Il y a Sébastien Eveno dernièrement Oncle Vania dans le rôle titre mis en scène par Galin Stoev à l’Odéon. Puis Céline Milliat Baumgartner, comédienne de théâtre et de cinéma, dramaturge, autrice, récemment Dans le frigo d’après Copi, mise en scène Clément Poirée au Théâtre de la Tempête. Et Julie Pilod, comédienne impressionnante de savoir faire ; cet été, elle fut Hamlet dans la mise en scène exigeante d’Audrey Bonnet au Théâtre de verdure ; elle joua récemment dans  Nerium Park de Josep Maria Miró mise en scène par Véronique Bellegarde ou encore dans Un pas de chat sauvage de Marie NDiaye mise en scène Blandine Savetier. À ces  habitués, la distribution ajoute Cathy Min Jung, artiste interprète, qui occupe le double poste de directrice générale et artistique du théâtre le Rideau à Bruxelles. Pour compléter ce colloque de talents, la lecture fut mise en scène par Alexandra Tobelaim, comédienne, metteuse en scène (Abysses, Face à la mère) et directrice du CDN de Thionville.

Alexandra Tobelaim a imaginé une danse de chevalets et une circulation des personnages en un trajet d’un comédien à l’autre. Le choc est littéraire et esthétique.

 

 

Nuit blanche  de Tatjana Motta

 

Après ce choc, une autre secousse : Nuit blanche  de Tatjana Motta (Italie), traduit par Federica Martucci avec le soutien de la Maison Antoine-Vitez est présentée dans le cadre de Fabulamundi. Playwriting Europe, cofinancé par le programme Europe Créative. Ce texte, lauréat de l’Aide à la Création, est soutenu par ARTCENA.

La pièce raconte un voyage. Un couple arrive pour quelques jours de vacances dans une ville balnéaire. Ses habitants s’apprêtent à vivre deux jours de fête populaire dès le soir même et, de ce fait, il n’a pas été facile pour les deux touristes de trouver un hébergement. La pièce s’ouvre lorsque à peine descendus du bus, ces derniers retrouvent l’Hôte, un homme qui leur a loué via un site internet un petit appartement. Mais rien ne va se passer comme prévu. L’imprévu qui va intruser le couple va produire une expérience révélatrice entre le réalisme façon Hitchcock et un conte venu d’ailleurs. Lucie Berelowitsch, directrice du CDN de Vire (Vanish, Antigone, les géants de la montagne) s’arme de la musique d’Hervé Legeay. Dans la grande salle de l’auditorium,  elle invente une scéno qui choisit des aller-retour continus entre le réel et la fiction. C’est brillant. En finesse, elle crée la magie. La patronne du Préau qui hébergea les Ukrainiennes de Dakh Daughters, qui suscite le festival A vif entre ville et bocage, invente un final que l’auditorium n’avait jamais connu.

 

Gérard Watkins

 

Ces deux lectures furent des bonheurs de théâtre. On aura compris que cette journée baignée d’excellence ne fut possible que par le dense rapprochement de talents, et grâce à la juxtaposition d’expériences et de virtuosités.  La maison Mousson d’été se constitue comme l’endroit unique où ces choses sont possibles ; où il est devenu naturel de croiser d’autres talents encore. Nommons la dynamique Alexiane Torrès, le précieux Charlie Nelson ou encore la formidable Marie-Sohna Condé.

 

Cet exploit, s’il appartient à l’âme de la mousson, est l’exploit de Véronique Bellegarde.

 

 

La nuit tombée, cerise sur le gâteau, il y aura eu l’auteur et metteur en scène à succès Gérard Watkins (Scènes de la violence conjugale, Hamlet avec Anne Alvaro, Voix) qui a conçu et qui interprète  avec sa guitare, GRRRL un cabaret dédié au mouvement musical «riot grrrl» ayant émergé au début des années 1990, à la croisée du punk rock et du rock alternatif aux idées féministes.

 

Fantastique !

En attendant la prochaine édition de la mousson d’été

 

 

 

 

Visuels : La Mousson d’été