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Dortmund : découvrir la sombre et dantesque « Montagne Noire » d’Augusta Holmès

par Helene Adam
12.05.2024

Le centre du Palazzetto Bru Zane et l’Opéra de Dortmund se sont associés pour exhumer l’opéra oublié de la compositrice française Augusta Holmès. Une réussite qui devrait définitivement sortir l’œuvre de l’ombre où elle a été plongée depuis plus d’un siècle.

Une partition riche et foisonnante

 

C’est à l’Opéra Garnier qu’eut lieu la Première de La Montagne Noire d’Augusta Holmès, le 8 février 1895. Augusta Holmès était déjà célèbre pour ses poèmes symphoniques, savait composer pour la voix et les gros orchestres et se situait clairement dans la lignée de Richard Wagner, écrivant elle-même son livret (en français) pour ce drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux qui est son quatrième opéra.

 

Œuvre riche, foisonnante, à l’intrigue romancée sur toile historique héroïque, La Montagne noire ne reçut pas un franc succès à sa création. On lui reprocha notamment une faiblesse de la partition.

 

On doit au Centre de musique romantique française, le Palazzetto Bru Zane (PBZ),  la redécouverte de cette œuvre oubliée, et à l’Opéra de Dortmund cette série de représentations qui, de janvier à mai, a permis à un public allemand, généralement ouvert et avide de nouveautés musicales, d’apprécier dans d’excellentes conditions cet opéra touffu et parfois difficile d’accès.

 

On regrette que les scènes françaises ne se soient pas encore proposées pour la renaissance de cette œuvre du « matrimoine » français lyrique. On sait à quel point les compositrices sont sous-estimées dans les programmations musicales. Une étude récente montrait d’ailleurs le peu de cas réservé à leur promotion. L’on ne peut qu’espérer qu’après PBZ et l’Opéra de Dortmund, les programmateurs auront à cœur de monter cette œuvre et qu’un enregistrement lui donnera également ses lettres de noblesse et de référence.

 

Un thème historique ancré dans le folklore

 

Le sujet est grave et fort, puisqu’il met en scène les passions telluriques et dramatiques qui opposent ou réunissent quelques âmes fortes durant un épisode de la guerre des Balkans du dix-septième siècle, quand le Montenegro s’opposa à la main-mise de la Turquie. Mirko et Aslar sont proclamés « frères d’armes » selon une coutume qui les conduit à se jurer fidélité jusque dans la mort. Tandis que Mirko est promis à la jeune paysanne Helena, la belle odalisque Yamina fait irruption dans leur village de montagne et sème le trouble par sa beauté et la grâce de son chant et de ses danses. Mirko tombe amoureux et parvient à la sauver de la mort en convainquant Dara, sa mère, de la prendre pour esclave. Emporté par sa passion, il finit par s’enfuir avec elle dans la montagne. Aslar tente de sauver Mirko de cet amour dévastateur, échoue une première fois avant de revenir lors du dernier tableau et de choisir de tuer son « frère », puis de se donner la mort pour sauvegarder leur honneur à tous deux.

 

On le voit, l’intrigue n’est ni passionnante ni très originale, mais elle permet à Augusta Holmès d’illustrer musicalement quelques beaux morceaux de bravoure, tout en ménageant des plages lyriques et romantiques et en donnant toute leur place aux chœurs, très sollicités comme personnages à part entière, représentant le peuple monténégrin, ses paysans et ses guerriers.

 

Et l’ensemble est suffisamment valorisé par les équipes de l’Opéra de Dortmund pour que l’on passe ces trois heures trente sans éprouver le moindre ennui.

 

 

Très belle mise en scène

 

Il faut dire que la mise en scène de Emily Hehl s’appuie elle-même avec bonheur sur ce côté semi-folklorique qui met à l’honneur les traditions monténégrines, en créant de véritables tableaux, décors de Frank Philipp Schlößmann évoquant la montagne, du village aux hauteurs inexpugnables, et surtout magnifiques costumes de Emma Sophie Hoffmann, inspirés des beautés colorées et chamarrées des traditions de ce petit État des Balkans, de religion orthodoxe, au croisement d’influences diverses, dont celle de la Grèce toute proche.

 

Et, pour placer résolument l’œuvre dans son contexte, avant même l’ouverture orchestrale d’Augusta Holmès, alors que le rideau noir n’a pas encore dévoilé le décor, la chanteuse folkolrique Bojana Petković nous raconte l’histoire en monténegrin tout en s’accompagnant d’une gusle ou guzla, cet instrument à corde unique frottée du massif alpin. Elle réinterviendra d’ailleurs après l’entracte et cet ajout renforce la volonté de la metteuse en scène d’associer l’ensemble de l’œuvre aux traditions du pays.

 

Ce sera aussi le cas des chorégraphies soignées de Adriana Naldoni, qui permettent le déploiement de très belles danses dont celle, ensorceleuse, de l’héroïne Aminia.

 

Cette très intelligente et esthétiquement superbe mise en scène, qui s’accompagne d’une efficace direction d’acteurs, permet au spectateur de suivre l’histoire de cet opéra inédit sans difficulté et d’entrer assez rapidement dans ce monde où les codes de l’honneur sont mis à mal par les passions humaines, thème familier des tragédies.

 

Orchestre et chœurs magnifiques

 

Sous la direction de Motonori Kobayashi, l’orchestre philharmonique de Dortmund offre une très belle prestation dans cette magnifique salle d’opéra où la fosse est de taille à recevoir l’impressionnante formation orchestrale prévue par Augusta Holmès. Car, même si elle peine parfois à se renouveler au cours de l’œuvre, la partition est suffisamment complexe pour exiger les meilleurs instrumentistes et, de ce point de vue, on est agréablement servi par une phalange efficace autant dans les moments les plus héroïques (et il n’en manque pas) que dans les parties plus lyriques, alternance typique des grandes œuvres. Et il faut savoir respecter la place des voix dans ce déluge de décibels.

 

Saluons également le remarquable travail des chœurs de l’Opéra de Dortmund dirigés par Fabio Mancini, qui joue et chante parfaitement son rôle et brille à plusieurs reprises dès l’acte 1, la foule offrant régulièrement ses propres tableaux.

 

Plateau vocal dominé par Aude Extrémo et sa fabuleuse Yamina

 

Côté chanteurs, l’opéra exige des voix de type wagnérien ou straussien, tant les airs, duos, trios, doivent littéralement surfer sur des montées orchestrales et/ou choristes de très grande ampleur, évoquant l’exaltation passionnelle de l’ensemble des protagonistes.

 

Et c’est la performance de la mezzo-soprano française Aude Extrémo (Yamina) qui domine le plateau vocal, ne serait-ce que par qualité de sa diction largement supérieure à celle des autres interprètes.

 

Mais notre admiration pour son incarnation va bien au-delà : le chant, d’abord, est parfait, aigus ronds délicats, ciselés, souverains, medium riche en harmoniques et graves puissants, legato, rubato, crescendos, Aude Extrémo maitrise toutes les difficultés techniques sur l’ensemble de la tessiture, sans jamais se laisser couvrir par l’orchestre ou les chœurs et sans jamais forcer son beau timbre. Comme, de surcroît, elle est parfaitement à l’aise sur scène et danse avec élégance et grâce, elle donne à son personnage une profondeur inoubliable et le rôle de Yamina restera longtemps marqué de son sceau, elle qui a su lui redonner vie avec autant de force de conviction. Bravo.

 

On reverra d’ailleurs Aude Extrémo prochainement dans nos contrées, notamment à l’Opéra de Paris dans Madame Butterfly puis Rigoletto.

 

Les autres voix féminines, malgré des dictions française nettement perfectibles, possèdent elles aussi des voix idoines pour ce répertoire et une présence scénique très crédible et l’on saluera tout particulièrement les très belles performances de Anna Sohn en Héléna et d’Alisa Kolosova en Dara.

 

Du côté des voix masculines, on sera un peu plus réservé tant la tension qu’exigent les rôles apparaît comme à la limite des capacités vocales du ténor Sergey Radchenko (Mirko) et dans une moindre mesure du baryton Mandla Mndebele (Asla). Autant ils retrouvent l’un et l’autre un incontestable confort vocal et une belle maitrise dans les parties lyriques, autant les airs et duos héroïques les voient à plusieurs reprises en difficulté, avec des aigus qui ne sont pas tout à fait ajustés et des timbres poussés dans leurs extrémités qui ne sonnent pas toujours justes.

 

C’était la dernière de cette difficile série pour les voix et il est tout à fait possible que la fatigue les ait conduits à ces quelques stridences.

 

Saluons néanmoins un très bel investissement global des deux chanteurs, notamment dans leurs multiples affrontements, qui contribue largement à la qualité de la soirée.

 

 

Les autres rôles, notamment le Père Sava de Denis Velev, sont magnifiquement tenus, comme souvent dans ces maisons d’opéra qui ont des troupes de solistes de grande qualité.

 

On ne peut à présent que souhaiter une rapide reprise de cette Montagne Noire, en saluant la belle initiative de l’Opéra de Dortmund qui vient de publier sa prochaine saison, que l’on scrutera avec attention et qui proposera deux cycles d’un Ring mis en scène par Peter Konwitschny, en mai et juin 2025 !

Photos © Björn Hickmann