Le festival de danse de Marseille entre dans sa dernière ligne droite ce weekend avec en clôture la dernière création de la chorégraphe brésilienne. Une pièce énergique et inspirée mais qui manque cruellement d’écriture.
Nous avions laissé Alice Ripoll en pleine séance de “nettoyage” en 2021. La pièce était éblouissante et éclaboussante. Aujourd’hui, elle convoque une kyrielle de merveilleux et merveilleuse danseurs et danseurs, à savoir : Gabriel Tiobil, GB Dançarino Brabo, Hiltinho Fantástico, Katiany Correia, Maylla Eassy, Petersonsidy, Romulo Galvão, Tamires Costa, Thamires Candida et VN Dançarino Brabo.
Ils et elles nous attendent au plateau avant que la pièce ne commence vraiment. ils et elles chauffent la salle et reprennent même Diamond de Rihanna en marquant le rythme sur des percussions.
Pour le moment, l’ambiance est cool. Malheureusement, et malgré toute l’énergie des corps, tous les bassins mobiles, les flexibilités des hanches et des fesses, l’ennui grimpe fort.
Pire encore, les plus beaux portés inversés du spectacle, et ils sont nombreux, sont des copiés-collés tirés des pièces Furia et Encatado de Lia Rodrigues, également chorégraphe brésilienne. Elles ont aussi en commun d’amener la danse dans les Favelas, chacune à leur endroit.
Les gestes n’appartiennent à personne évidement, mais quand ce sont des pans entiers de spectacles (caravane à dos d’humain, cannibalisme…) qui se retrouvent ailleurs, cela pose une question grave. Quand s’arrête la citation pour entrer dans le plagiat ? Nous n’avons pas la réponse. Évidement, toutes les utilisations de transe, de dancehall ou de voguing, génialement exécutées ici font partie des biens collectifs.
Ce n’est malheureusement pas le seul souci de cette pièce qui accumule les tableaux plus énergiques les uns que les autres dans un plaisant envahissement de paillettes. Sans jamais dépasser le cadre du divertissement, les images deviennent de plus en plus lisses malgré, encore une fois, une éblouissante distribution.
Visuel : Renato Mangolin