En ce mois de mars, la danse est la fête à Paris, entre Séquence danse, Artdanthé et les Inaccoutumées, l’Etoile du Nord sait nous guider vers la création super-contemporaine. Au programme de ce jeudi 7 mars, ‘sto:riz de Joachim Maudet et Une autre histoire de Yohan Vallée.
Joachim Maudet est l’un des artistes les plus en vue depuis maintenant cinq ans. Welcome, son tube de ventriloquie chorégraphique tourne en continu, son cabaret en solo Gigi vient de cartonner aux Hivernales et il présente sa dernière création ,Kids à Artdanthé le 12 mars. Il est donc déjà temps de revenir à ses fondations. ‘sto:riz est son tout premier spectacle, présenté en 2019. Il est le préquel de Welcome. Il s’agit d’un duo très entremêlé avec la fidèle Sophie Lébre. Elle et lui se tiennent devant nous, tout près de nous , présent.e.s au plateau avec elle et lui. La voix arrive avant le corps. Plutôt des sons, sans aller jamais jusqu’à la ventriloquie, leurs onomatopées seront la seule bande son de ce pas de deux super bien écrit et plutôt très amusant.
Dans une lenteur calculée, les têtes se baissent jusqu’à enrouler le dos, puis trouver le sol, puis s’enchevêtrer. Une fois le contact établi, la gorge ouverte et les yeux clos, le mouvement se fait plus vaste, subtil et incarné. Est-ce que le duo dort, ronfle ? L’apesanteur est totale dans des étalements très inconfortables qui convoquent fortement les lombaires
Le voyage démarre debout et se finit debout. Entre les histoires sont infinies et elles font saliver ! Extrêmement bien pensée, cette longue phrase est comme un huis clos pour deux corps inséparables . Un super spectacle !
Pour le second spectacle de la soirée, nous restons sur scène, mais nous changeons de point de vue. Nous voici en fond de scène. Yohann Vallée arrive par la salle ,par l’escalier qui longe les gradins.
Il descend de façon peu assurée, le corps à la peine et il pose un geste superbe : un pas de côté tout le long du bord de scène.
Il offre une danse contraire, faite de honte et de membres qui s’inversent. Platel n’est pas loin pour lui qui a dansé aux Ballets C de la B.
Le costume est une robe presque de maille, droite, mais elle aussi fragile et bancale. La musique au départ est faite de désagréments qui fonctionnent à merveille.
Yohann Vallée est un interprète merveilleux, mais il se perd à la fin dans une histoire trop littérale qui prend des accents de conte initiatique trop joli pour nous séduire de bout en bout.
Le festival Immersion Danse se déroule jusqu’au 28 mars à l’Etoile du Nord
Visuel : © Barbara Mai