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Retour sur le festival de danse Trajectoires à Nantes : Coups de coeur 

par Marc Lawton
07.02.2025

Nous avons déjà évoqué dans ces colonnes deux propositions fortes du festival Trajectoires avec AC/DC  et Trois concertos pour piano de Bartok. Voici quelques autres coups de cœur vus dans cette manifestation foisonnante, aux quatre coins de la métropole nantaise et à Saint-Nazaire.

 

_P/\RC___ (PARC) par Eric Minh Cuong Castaing, les 24 et 25 janvier

Un moment particulièrement émouvant et juste, co-chorégraphié par Eric Minh Cong Castaing et Aloun Marchal, scénographié par Marine Relinger. Les six danseurs de la compagnie Schonen (« adolescent » en japonais), seuls ou à plusieurs, viennent chercher des enfants porteurs de sévères handicaps (troubles moteurs). Ceux-ci, issus des IEM de Nantes et de Rennes, ont travaillé pendant six mois et sont emmenés ici dans de spectaculaires portés, avec élans aériens et plaisirs palpables. Sous trois velums accrochés en hauteur comme trois vagues et changeant progressivement de couleur, le public est disséminé dans le Grand atelier, espace du Lieu Unique (LU) dédié aux spectacles mais ici agrandi car les gradins ont été repliés. 

 

Ces courbes douces se retrouvent au sol dans de larges bosses que recouvrent des tatamis. En immersion, les spectateurs sont tout proches de la danse et peuvent se lever et changer de place à loisir. Sans musique, la poésie est là, le temps est comme suspendu dans cette touchante intimité. Deux robots sont également là, pilotés à distance et mobiles, ajoutant à l’étrangeté de la rencontre. L’absence totale d’appréhension des enfants se promenant au sein de ce « parc » en intérieur témoigne d’une grande confiance. Douceur humaine, danse « inclusive » et technologie de pointe, les corps se touchent, s’éveillent et partagent le plaisir de se mouvoir, se jouant des obstacles et de l’espace. 

 

Eric Minh Cuong Castaing continue d’explorer les modes relationnels des corps et ses représentations à l’ère du numérique. Un moment inoubliable, un parc « hors-normes » et un autre regard proposé sur le handicap pour créer un « terrain incubateur de  relations nouvelles, pour se rendre accessible à l’autre, quelles que soient les différences de condition, humaine ou technologique » (site du Théâtre de la Ville, Paris).

 

Coproduction du LU, du théâtre du Châtelet et du théâtre de la Ville, où la pièce fut créée en octobre 2022.

 

P.A.R.D.I. par la Cie Volubilis (Niort) le 20 janvier (2 représentations)

Dans le petit espace en sous-sol du théâtre Onyx (Saint-Herblain – 44), un étrange duo a lieu, déroulant une conférence farfelue avec un humour décapant. PARDI est un acronyme, signifiant rien moins que « Plan d’Accompagnement à la Reconversion des Danseurs et des Interprètes » ! Tentons de le résumer : une conférencière tirée à quatre épingles (Agnès Pelletier, directrice de la compagnie), se présentant comme Mme Pilchat, est assise à sa table face au public dans une scénographie minimale. Elle propose une communication sur la reconversion dans le champ de la danse, reflet de deux phénomènes : le marché du travail qui s’amenuise et le vieillissement des corps. Elle est assistée d’un certain M. Garnier, comédien qui va tant bien que mal l’aider dans son propos. 

 

Mais ce moment qui démarre dans le plus grand sérieux va vite prendre la tangente, car Mme Pilchat recourt à une traduction en « espéranto gestuel », performée par elle-même et présentée comme un « avenir pour les danseurs et les danseuses ». Un reportage est alors projeté sur un écran, réalisé sur un chantier, sur un registre « méta-langagier » (!). Il évoque des pays comme la Suède et la Yougoslavie, les barricades de Mai 68 et, traduit en espéranto (enchaînement dansé en zigzag, très drôle et passant du coq à l’âne), un discours filmé du président Pompidou ! M. Garnier, habillé en costume-cravate, rencontre des difficultés avec les télécommandes du projecteur et distribue des modes d’emploi au public. 

 

La conférencière entreprend ensuite de répondre à la question « En quoi cet espéranto est-il classique ? » par un rappel des fondamentaux de la danse : Temps, Espace, Dynamique et Intention, écrits sur des vignettes qu’elle se colle sur le corps et illustre par diverses danses, plus farfelues les unes que les autres. Elle résume le Lac des cygnes à l’histoire d’un « pauvre petit cygne », réalise un grand écart, mais s’énerve dans son propos, projetant ses chaussures en coulisse. Puis elle passe à la danse contemporaine qui a « des choses à dire » ! 

 

Elle illustre son propos par une toile déroulée qui montre l’Afrique de l’Ouest et va soumettre le public à une dictée sur la phrase « Le lézard qui veut se coudre un pantalon doit songer à y laisser un trou pour faire passer sa queue ». Pour ce faire, elle invite les spectateurs volontaires à la rejoindre sur scène et transmets un enchaînement loufoque à reproduire, en s’aidant d’un squelette de salle de classe qui était resté sur le côté et recouvert d’un tissu. Le public, emporté par l’énergie des deux artistes, est divisé en deux groupes: les « moches » face au « moins moches » ! 

 

Ce spectacle participatif et hilarant se termine enfin sur un temps chanté convivial et décalé avec une reprise du tube de Dalida, « Parole parole ». Moment jubilatoire, mené de main de maîtresse par une chorégraphe à l’imagination fertile, P.A.R.D.I. est une fausse conférence dansée « qui n’a pas peur des échardes et des grimaces », mais qui pose cependant des questions de fond. Créé en 2009, il vient d’être repris par la compagnie.

 

THE WAITING ROOM par Carole Douillard, le 19 Janvier

Dans la petite salle vide du rez-de-chaussée du Grand Café, centre d’art (CACIN) de Saint-Nazaire, six hommes habillés dans des vêtements quotidiens (blousons, sweats, jeans ou pantalons, baskets) attendent. Tantôt debout, tantôt accroupis ou assis, ils ne font qu’attendre, sans dévisager le public qui peut déambuler entre eux. Et il est indiqué que leur performance va durer… quatre heures non stop. Ces hommes sont jeunes et moins jeunes, se déplacent peu et transposent dans cet espace dédié aux arts visuels une autre présence distante, méditerranéenne et visible dans l’espace public en Algérie. C’est celle de jeunes hommes désœuvrés, inactifs et souvent chômeurs pratiquant le Hittisme, à savoir littéralement « tenir les murs », sans but apparent. 

 

Cette action silencieuse, quelque peu dérangeante et datant de 2014 nous invite « à regarder et tenter d’interagir, tout en se confrontant aux limites du regard et de l’attente » (dossier de presse du festival). L’artiste franco-algérirnne s’intéresse depuis quelque années  « à la question des archives, de la préservation des gestes et de la mémoire dans le temps. En se tenant au bord du spectaculaire tout en s’efforçant de l’éviter, son travail redéfinit le rôle du spectateur, l’espace de la performance et la relation qui s’établit entre l’objet et son observateur ».

 

DISTRO par la compagnie C’hoari, le 25/01.

Après avoir exploré dans Tsef Zon(e) le fest-noz (bal nocturne très présent en Bretagne), le duo  constitué de Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry (compagnie C’hoari, base à Lorient) s’est intéressé dans Distro à « quelle autre entité fait vivre la population, la fait se retrouver » (dépliant de la compagnie). Ici, c’est le monde des bars populaires qui est interrogé avec leur rôle social. Sur le plateau de la salle Ligéria (Sainte-Luce sur Loire – 44), un duo prenant a démarré. L’une des danseuses est en rouge, l’autre en noir et la bande son s’appuie au début sur du Vivaldi mâtiné de musique bretonne. Leur danse est spatiale, précise, vive et ludique, complice et souvent sensuelle, avec un vocabulaire contemporain original.

 

Un bar et deux tabourets constituent le seul décor et elles s’en servent en s’y perchant ou en passant derrière. Utilisant les contrepoids de leurs corps, des saccades du buste, des repoussés et des étreintes, elles proposent une danse lisible et inventive qui puise ensuite dans la mémoire grâce à l’apparition dans la bande-son de souvenirs parlés (conversations enregistrées) : on y parle de générations, d’arrière-grand-mères, de bateaux, des années 1970 avec une phrase se détachant : « On ne peut pas oublier ça ». Affirmant leurs racines, les deux interprètes finissent leur duo tonique par une évocation directe des danses bretonnes en dansant de front, à la verticale, faisant claquer des mains les spectateurs. Buvant leurs bières en direct et jouant avec les chopes, l’ambiance tourne justement au fest-noz mais sait se calmer et termine sur des tournoiements. 

 

Une fois les lumières revenues, Pauline et Nolwenn feront descendre dans l’espace devant la scène pour proposer à ceux et celles qui veulent de tenter une scottish. Ambiance festive garantie !

 

VANITAS TRILOGY  par Agustina Sario et Matthieu Perpoint, installation visuelle présentée pendant trois jours seulement au LU, du 22 au 24/01

Superbe proposition vidéo « s’inspirant du genre pictural baroque des vanités et convoque l’Eros et le Thanatos en intégrant une réflexion sur le corps et son environnement » (dossier de presse du festival), ce film d’une heure tournant en boucle est signé et performé par le duo Sario-Perpoint. Leur peau explore divers milieux : béton, forêt, ruines, volcans artificiels… Spectaculaire et fascinante par le traitement de l’image (écrans simultanés, caméra fish eye…) et les couleurs, cette installation tente de « transmettre l’histoire d’une approche intime des textures réelles ou imaginaires de planètes ».

 

TABLE RONDE intitulée « La danse et celles et ceux qui l’imaginent – Entre trace et mémoire ». Intéressante, elle a réuni le 18/01 au CCNN (centre chorégraphique nationale de Nantes) pendant deux heures deux universitaires modérant le propos avec divers chorégraphes invités tels Julie Nioche, Cédric Cherdel et Wanjiru Kamuyu (artiste associée au CCNN), la vidéaste et plasticienne Alice Gautier et, en visioconférence, l’écrivain Joël Kerouanton. Les échanges ont tourné autour de la notion de corps-archive.

 

MENTIONNONS ENCORE DEUX MOMENTS FORTS

Déjà bien repéré en France, un BAL VOGUING fut proposé au LU le 25/01 et animé par le MC parisien Vinii Revlon. On y a vu défiler et performer des créatures queer plus extravagantes les unes que les autres dans leurs costumes, maquillages et danses lascives ou explosives. Elles tentaient de séduire le jury et de remporter un trophée dans les différentes catégories très (trop) codifiées du battle. Tous.tes étaient vêtu.e.s de toile jean, puisque le thème imposé était All in Denim.

 

Un moment de danse amateur de qualité, )deHORr^, co-chorégraphié par Nicolas Irrurzun et sa compagnie universitaire Passage(s) et les compagnies Ecce San San et Pépinière, pressionnelles, fut présenté en création le 26/01 dans le hall de la faculté de pharmacie de l’université. Cet espace est décoré par un bel escalier blanc en colimaçon et surmonté par une magnifique fresque lumineuse d’Orlan, Radiographie des temps. Dans cet écrin, un groupe compact d’« avaleurs d’espace » déambula au ralenti et dans des éclatements d’énergie bienvenus, le propos étant inspiré par le roman d’Alain Damasio, La horde du Contrevent. Un film fut également projeté en fond de scène, tourné dans les rives marécageuses en bord de Loire, avec des images de danseurs semi-immergés rappelant celles du Groupe Emile Dubois, la « tribu » de Jean-Claude Gallotta à Grenoble au début des années 1980.

 

Le festival comportait également les reprises des belles pièce Close Up de Noé Soulier, directeur du Cndc d’Angers, présentée à l’Opéra Graslin et Rêve et ivresse d’Elise Lerat, déjà chroniquées dans ces colonnes. Beaucoup d’autres propositions étaient moins abouties ou nous ont semblé moins convaincantes.

Visuel : © Mikhaël Brun