14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an d’emprisonnement, l’Algérie accepte de gracier Boualem Sansal »    07.11.2025 : Décès de Louis Schweitzer, l’ancien Président du Conseil d’administration du Festival d’Avignon    05.11.2025 : « L’Opera Ballet Vlaanderen nomme Stephan Zilias nouveau directeur musical »    04.11.2025 : Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt avec La Maison vide    29.10.2025 : Le metteur en scène américain Ted Huffman nommé directeur général du Festival d’Aix-en-Provence    23.10.2025 : Xie Lei lauréat du prix Marcel Duchamp 2025    23.10.25 : Anne Teresa De Keersmaeker a reçu le prestigieux Praemium Imperiale    21.10.25 : L’écrivain norvégien Roy Jacobsen est décédé le 18 octobre 2025, des suites d’une longue maladie    20.10.25 : À Lyon, le cinéaste américain Michael Mann reçoit le prix Lumière 2025    9.10.2025 : Le prix nobel de litterature a été attribué au Hongrois László Krasznahorkai    9.10.25 : La tombe de Robert Badinter à Bagneux profanée avant son entrée au Panthéon    05.10.25 : Le dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris    14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an d’emprisonnement, l’Algérie accepte de gracier Boualem Sansal »    07.11.2025 : Décès de Louis Schweitzer, l’ancien Président du Conseil d’administration du Festival d’Avignon    05.11.2025 : « L’Opera Ballet Vlaanderen nomme Stephan Zilias nouveau directeur musical »    04.11.2025 : Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt avec La Maison vide    29.10.2025 : Le metteur en scène américain Ted Huffman nommé directeur général du Festival d’Aix-en-Provence    23.10.2025 : Xie Lei lauréat du prix Marcel Duchamp 2025    23.10.25 : Anne Teresa De Keersmaeker a reçu le prestigieux Praemium Imperiale    21.10.25 : L’écrivain norvégien Roy Jacobsen est décédé le 18 octobre 2025, des suites d’une longue maladie    20.10.25 : À Lyon, le cinéaste américain Michael Mann reçoit le prix Lumière 2025    9.10.2025 : Le prix nobel de litterature a été attribué au Hongrois László Krasznahorkai    9.10.25 : La tombe de Robert Badinter à Bagneux profanée avant son entrée au Panthéon    05.10.25 : Le dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris    14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an d’emprisonnement, l’Algérie accepte de gracier Boualem Sansal »    07.11.2025 : Décès de Louis Schweitzer, l’ancien Président du Conseil d’administration du Festival d’Avignon    05.11.2025 : « L’Opera Ballet Vlaanderen nomme Stephan Zilias nouveau directeur musical »    04.11.2025 : Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt avec La Maison vide    29.10.2025 : Le metteur en scène américain Ted Huffman nommé directeur général du Festival d’Aix-en-Provence    23.10.2025 : Xie Lei lauréat du prix Marcel Duchamp 2025    23.10.25 : Anne Teresa De Keersmaeker a reçu le prestigieux Praemium Imperiale    21.10.25 : L’écrivain norvégien Roy Jacobsen est décédé le 18 octobre 2025, des suites d’une longue maladie    20.10.25 : À Lyon, le cinéaste américain Michael Mann reçoit le prix Lumière 2025    9.10.2025 : Le prix nobel de litterature a été attribué au Hongrois László Krasznahorkai    9.10.25 : La tombe de Robert Badinter à Bagneux profanée avant son entrée au Panthéon    05.10.25 : Le dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris    14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an 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dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris    14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an d’emprisonnement, l’Algérie accepte de gracier Boualem Sansal »    07.11.2025 : Décès de Louis Schweitzer, l’ancien Président du Conseil d’administration du Festival d’Avignon    05.11.2025 : « L’Opera Ballet Vlaanderen nomme Stephan Zilias nouveau directeur musical »    04.11.2025 : Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt avec La Maison vide    29.10.2025 : Le metteur en scène américain Ted Huffman nommé directeur général du Festival d’Aix-en-Provence    23.10.2025 : Xie Lei lauréat du prix Marcel Duchamp 2025    23.10.25 : Anne Teresa De Keersmaeker a reçu le prestigieux Praemium Imperiale    21.10.25 : L’écrivain norvégien Roy Jacobsen est décédé le 18 octobre 2025, des suites d’une longue maladie    20.10.25 : À Lyon, le cinéaste américain Michael Mann reçoit le prix Lumière 2025    9.10.2025 : Le prix nobel de litterature a été attribué au Hongrois László Krasznahorkai    9.10.25 : La tombe de Robert Badinter à Bagneux profanée avant son entrée au Panthéon    05.10.25 : Le dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris    14.11. 2025 : Margot Videcoq devient directrice des Subsistances à Lyon    12.11.25 : « Après un an d’emprisonnement, l’Algérie accepte de gracier Boualem Sansal »    07.11.2025 : Décès de Louis Schweitzer, l’ancien Président du Conseil d’administration du Festival d’Avignon    05.11.2025 : « L’Opera Ballet Vlaanderen nomme Stephan Zilias nouveau directeur musical »    04.11.2025 : Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt avec La Maison vide    29.10.2025 : Le metteur en scène américain Ted Huffman 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norvégien Roy Jacobsen est décédé le 18 octobre 2025, des suites d’une longue maladie    20.10.25 : À Lyon, le cinéaste américain Michael Mann reçoit le prix Lumière 2025    9.10.2025 : Le prix nobel de litterature a été attribué au Hongrois László Krasznahorkai    9.10.25 : La tombe de Robert Badinter à Bagneux profanée avant son entrée au Panthéon    05.10.25 : Le dramaturge, scénariste et réalisateur Xavier Durringer a succombé à une crise cardiaque à 61 ans    03.10.25 : La DJ Barbara Butch sera la directrice artistique de la 25e Nuit blanche à Paris
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Rencontre avec le directeur du Béjart Ballet Lausanne, Julien Favreau

par Julien Desneuf
17.11.2025

Depuis maintenant plus d’un an, Julien Favreau est le directeur artistique du Béjart Ballet Lausanne. Pour les cinq Seine Musicale qui retiendront la compagnie du 11 au 15 mars 2026 à Paris, l’ancien danseur star de Maurice Béjart se confie sur ses ambitions et son travail à la tête de ce projet. Rencontre.

Cela faisait 12 ans que vous travailliez auprès de Maurice Béjart au moment de son décès. Qu’est ce qui vous pousse à continuer à transmettre cet héritage ?

J’ai eu de la chance dès le départ de tomber au bon endroit au bon moment. Ça correspondait tellement à ce que je voulais faire et à l’artiste que j’étais ou que je suis. J’ai eu ces douze ou treize années de travail avec Maurice, il nous a quitté·e·s, je me suis effectivement posé la question de savoir : « Est-ce que je dois partir ? Est-ce que je dois aller vers quelqu’un d’autre ou pas ? » Finalement, la réflexion a été très rapide, j’ai décidé de rester. C’est ma façon à moi de lui rendre hommage, mais c’est aussi cette volonté de continuer à danser ses ballets, pour les fidèles, les habitué·e·s, mais surtout de faire découvrir son œuvre, d’élargir la visibilité de son œuvre et de le faire découvrir à une nouvelle génération aussi. Parce qu’il y a des gens qui découvrent Béjart seulement maintenant, en fait. C’est important pour moi que ces gens-là découvrent son œuvre à travers des gens, des interprètes, des collaborateur·rices qui ont directement travaillé avec lui. J’ai été danseur pendant 30 ans, j’ai dansé que du Béjart quasiment, et puis en février 2024 on m’a proposé la direction artistique, et j’ai accepté. J’ai pas accepté pour moi, j’ai accepté pour la compagnie, pour Maurice, pour les 40 danseur·euse·s, pour que ça continue de vivre et d’exister, et que cette volonté de transmission, de gagner en visibilité, de proposer aux gens de découvrir l’œuvre de Maurice, continue. Quelque part, maintenant, c’est quelque chose qui fait partie de moi, parce que je suis français à la base, mais j’ai passé plus de temps en Suisse avec Béjart qu’en France avec mes parents. Donc, vraiment, ça fait partie de moi. C’est quelque chose qui est en moi.

C’est singulier pour une compagnie d’être à ce point tournée autour de son fondateur. Comment ça fonctionne ? Est-ce que c’est écrit dans les statuts ?

Oui, bien sûr. Il y a le conseil de fondation qui nous dit que notre mission c’est de remonter et de présenter les œuvres du catalogue Maurice Béjart. Après, Maurice Béjart le disait lui-même, dans son catalogue il y a des ballets qu’il faut oublier, y’en a d’autres qu’il faut présenter, utiliser, exploiter, et puis il y a quelques pépites qui sont peu connues, mal connues, et ça, c’est à moi d’aller les chercher et de les présenter au bon moment au bon endroit.

Est-ce que, dans le programme de cette saison,  vous allez chercher une de ces pépites ?

Pour la première partie du programme qu’on fait pour la Seine Musicale et pour la tournée des Zéniths, je m’inspire de ce que Maurice a fait dans des soirées qu’il appelait « L’art du pas de deux » ou « L’amour, la danse ». Je prends un ensemble de filles de Mozart, ensuite j’enchaine avec un pas de deux sur la musique traditionnelle du Tchad, et puis un pas de deux avec deux garçons sur les tangos argentins, et puis de nouveau un ensemble sur une valse viennoise… En fait, je prends des extraits de différents ballets comme ça. C’est une sorte de puzzle, de composition, un voyage, finalement, au travers de l’univers chorégraphique de Maurice, son univers musical aussi, on découvre qui il est, ce qu’il a fait à travers ses voyages, ses rencontres. Ça va de Mozart à la musique traditionnelle africaine, en passant par Pierre Henri et Wagner. Donc voilà, dans cette idée de faire découvrir son œuvre, plutôt que de présenter une œuvre entière qui pourrait paraître un peu chargée, parfois un peu datée, là on a que des extraits sous forme de gala. Je trouve que ça correspond bien à ce qui se passe aujourd’hui, quand on voit qu’on est tou·te·s sur nos téléphones en train de zapper d’un truc à l’autre. Là on a un peu de tango, puis tout d’un coup on a un peu de Vinvin, un peu de Brel et Barbara et un peu d’un autre ballet. C’est bien de présenter ça de temps en temps, car ça me permet aussi de faire danser toute la compagnie, de faire découvrir les nouveaux interprètes d’aujourd’hui, au travers de différentes chorégraphies de Maurice. Puis après en deuxième partie, je mets deux œuvres majeures, entières et totales du répertoire, qui sont « L’Oiseau de feu » et « Le Golem ».

Vous n’avez jamais eu envie de faire votre propre chorégraphie ?

Non, c’est aussi pour ça que j’ai été nommé à la direction. Je n’avais aucune ambition de création moi-même, je ne suis pas chorégraphe. Par contre, dans mon projet, dans ma vision, j’ai à cœur d’inviter des chorégraphes qui vont venir faire des créations au Béjart Ballet. Et c’est pour ça, pour en revenir à la question que vous posiez tout à l’heure, qu’il y a cette volonté de préserver, de maintenir vivant l’héritage, mais en même temps, pour maintenir et ancrer la compagnie sur un rang international et actuel, je dois amener de la modernité et de la création en invitant des gens. Comme ça, les 40 danseur·euse·s sont aussi nourri·e·s artistiquement avec de la création et n’importe qui du groupe des 40 danseur·euse·s peut être choisi·e, parce que je laisse carte blanche au créateur. S’il veut utiliser les 40 danseur·euse·s, tant mieux, mais si tout d’un coup il décide de faire un solo pour une fille ou un garçon qui fait partie du corps de ballet et qui n’avait pas encore de rôle de soliste, mais tant mieux aussi, c’est très bien. Parce que moi je m’occupe de ma distribution quand il s’agit du répertoire Béjart, mais quand il s’agit de création, je laisse carte blanche.

Qu’est-ce que ça change pour vous de travailler officiellement à la direction, en termes de responsabilité ?

C’est une continuité, mais le challenge est complètement différent. Je dis toujours, quand j’étais danseur, je devais manager moi-même, je devais manager mon corps, ma récupération, mes blessures, mes douleurs, ma charge de travail. Là, tout d’un coup je dois manager 40 danseur·euse·s. Puis, ils et elles ont chacun leur personnalité, leurs problèmes, leurs bobos, leur égo. Donc c’est une chose à laquelle je n’avais jamais été confronté.

Particulièrement en ce moment, j’ai cru comprendre que ça avait été difficile au moment du départ du dernier directeur ? Ça se passe comme dans une famille, dans ces moments-là ?

Exactement, mais la famille elle continue, elle avance et en fait quand j’ai été nommé j’ai repris la suite. Aucun danseur·euse n’a décidé de partir de la compagnie, ils et elles ont tou·te· décidé de rester. Donc c’était une belle preuve de fidélité, et ça veut dire qu’ils et elles me faisaient confiance aussi. Maintenant, le challenge, il est différent pour moi, j’ai beaucoup de tâches administratives, et tout le travail artistique, je ne le fais pas tout seul : on est 4 dans l’équipe artistique. J’ai Elisabet Ros, mon assistante, un maitre de ballet qui est répétiteur et un autre répétiteur, et on a tous travaillé directement avec Maurice. Donc on a chacun notre propre touche à transmettre ou à apporter quand on transmet une chorégraphie à cette nouvelle génération de danseur·euse·s qui, pour la plupart maintenant, à part un, n’ont pas connu Maurice Béjart.

Est-ce qu’il y a des moments où vous n’êtes pas d’accord entre vous ?

Sur ça on ne peut pas en vouloir à Maurice, mais c’est vrai que Maurice, il adaptait ses chorégraphies en fonction des interprètes des danseur·euse·s qu’il avait devant lui. Si on regarde la vidéo de L’Oiseau de feu dansé par Michael Denard, et la vidéo de L’Oiseau de feu dansé par Jorge Donn. Ce sont deux interprétations différentes, avec une énergie, une gestuelle qui est vraiment propre à chacun. Donc moi, maintenant, en tant que directeur artistique, je dois, en fonction de à qui je vais donner le rôle, je dis : ça tu le fais un peu plutôt comme Denard, mais ça par contre regarde comment Donn le fait. Et puis moi, l’idée, c’est toujours de mettre en valeur le danseur, mais que le danseur mette en valeur la chorégraphie. Il faut qu’il y ait une espèce de symbiose, un équilibre. Ça c’est un peu moi qui suis chef d’orchestre, qui dirige un peu tout ça.

Vous-même, vous dansez encore un peu ?

Je monte sur scène de temps en temps, mais c’est plus dans des rôles d’acteur que de danseur. En fait, j’ai dû me retirer de la scène, parce qu’il était temps pour moi, parce que je commençais à être cassé physiquement, et puis parce que ce nouveau rôle de directeur artistique, il me demande beaucoup de temps et d’énergie, et j’ai plus trop le temps de m’entrainer correctement, en tout cas, si je devais encore danser. Et puis c’est pas le but, moi j’ai dansé pendant 30 ans, maintenant le but c’est de laisser la place à une nouvelle génération de danseur·euse·s, de les former, de leur transmettre justement tout ce qu’on a vu, entendu et reçu de Maurice. C’est à eux, maintenant, de vivre la scène.

Est-ce que parfois, eux, ils ont des demandes ou des interprétations qui vous interpellent ? Ils font face à des références qui ne leur parlent pas forcément.

C’est aussi à nous de les éduquer par rapport à ça. Comme pour moi : Maurice, Brel et Barbara, je connaissais mais, lui avait une relation particulière avec ces gens-là. Grâce à Maurice, moi j’ai découvert la musique de Boulez, quelque chose à laquelle, si je n’avais jamais été danseur chez Béjart, je ne me serais jamais intéressé. Et au travers de ses chorégraphies, il y a eu tout un apprentissage, il y a eu toute une recherche et maintenant, je fais la même chose avec les danseur·euse·s. Maurice me disait : « Ah, mais tu dois lire ce livre, tu dois écouter cette musique, tu dois aller voir cette expo ». Maintenant je fais pareil. Je ne suis pas chorégraphe, je ne suis pas créateur, mais dans ce travail de transmission il y a aussi ça parce que je réutilise les arguments, les mots, les références que Maurice a utilisés avec nous. Maintenant, je leur transmets.

Vous allez nous parler du programme de la Seine Musicale. Est-ce que les équipes seront invitées à aller voir tel ou tel évènement ?

Si on a le temps, oui j’aimerais bien ! Mais le travail se fait en amont, dans le studio, dès le début. Là par exemple, j’ai dû passer le flambeau à un nouveau danseur qui a repris le rôle que je faisais dans Le Presbytère, le rôle de Freddie Mercury. Donc, j’ai utilisé les mêmes mots que Maurice m’avait dit, je lui ai dit : « Écoute, je ne veux pas voir un danseur, si tu étais une rockstar, montre-moi quelle rockstar tu serais. Ok, tu ne ressembles pas physiquement à Freddie Mercury, mais donc du coup, inspire-toi peut-être de Freddy, mais aussi de George Michael, de David Bowie, d’autres. » En fait, ce que Maurice voulait, c’était qu’il y ait un personnage sur scène qui ait l’aura, qui ait le charisme du rockstar, sans forcément ressembler physiquement à Freddie Mercury, mais c’est le personnage qui représente Freddie Mercury.

Quels sont les grands rôles qui vous ont marqué ? Il y a eu ce rôle de Freddie Mercury évidemment, le Boléro…

Moi j’ai eu la chance d’avoir une carrière riche et contrastée, en fait. Parce qu’il y a eu le Boléro, qui est arrivé assez tardivement, mais tous les rôles que j’ai interprétés avant ont mené à ça, en fait, parce que j’ai fait Roméo, j’ai fait Zarastro, j’ai fait Freddie, j’ai fait les Nuits du Sacre, le Phoenix de l’oiseau, donc des rôles qui ont chacun une couleur différente. Et puis finalement, on pourrait dire que la couleur suprême, le Graal, c’est tous ces rôles mis un peu ensemble, mélangés… Par exemple quand on me dit : « C’est quoi ton plus beau rôle ? », parce que les gens se disent : « Ah bah Julien, son plus beau rôle, c’est le Boléro. » Non, mon plus beau rôle, c’est d’avoir été un danseur de Béjart. Parce que c’est justement cette multitude de rôles, aux couleurs différentes, aux saveurs différentes, qui font que mon plus beau rôle c’est celui d’avoir été un danseur de Béjart.

Quand vous venez en France, vous savez que le public est difficile. Du coup, comment vous avez choisi le programme pour la Seine Musicale ?

En fait on était passé à Paris, au palais Garnier, en janvier 2024 et donc deux ans après, on revient à Paris, il fallait un programme fort et en accord avec le producteur. Je fais toujours aussi attention aux salles dans lesquelles on se produit. Il faut qu’on soit adapté à la salle, au public, il y a aussi des demandes, soit de la part du producteur ou du directeur du théâtre. Donc là la demande, elle était de présenter L’Oiseau de feu et Boléro, et moi en première partie, j’avais un peu carte blanche. Le critère c’était aussi de présenter une soirée 100 % Béjart, je ne pouvais pas présenter une des créations qu’on a présentée à Lausanne d’un chorégraphe contemporain. Donc, je me suis dit, pour présenter la compagnie, quoi de mieux que de faire ce petit medley, ce petit voyage, à travers l’univers chorégraphique de Maurice, qui met en avant son œuvre par petits extraits, comme ça, par petites touches, et qui met en avant surtout la compagnie d’aujourd’hui, et qui met en avant les individus qui la constituent. L’oiseau et le boléro, c’est parce que l’oiseau est une œuvre phare de notre répertoire, une œuvre forte. Moi, la partition de Stravinsky, je trouve qu’elle est tellement puissante, elle est tellement belle et le ballet de Maurice, il fonctionne encore, c’est devenu un classique. Le rôle de l’oiseau, c’est un rôle très exigeant techniquement, artistiquement. Il faut s’accrocher, c’est vraiment un rôle costaud et balèze. Et puis là, pour la tournée des Zénith et la Seine Musicale, je fais une arrivée des petits oiseaux à la fin, parce que l’espace nous permet de mettre plein de petits oiseaux, donc ça fait vraiment un final assez grandiose et impressionnant. On l’a fait l’année dernière, pour la tournée en Chine. Comme en Chine ils ont des espaces surdimensionnés, avec des scènes énormes, et les Chinois ont adoré.

Vous faites combien de dates par an ?

Le Béjart Ballet a 70 représentations par année. Donc on en fait, à peu près, une petite dizaine à Lausanne, et le reste à l’international. Cette année on a commencé à Athènes, ensuite on était à Zurich et Genève et puis début 2026 on va en Autriche, à Istanbul, on a la tournée française, donc les Seine Musicale, et la tournée des Zénith qui dure au total 4 semaines. Puis, après on part en Corée, on fait le festival de Grenade, on va en Italie. C’est intense, mais on est une compagnie qui est une touring compagnie. En fait, on est obligé de tourner pour exister concrètement, pour que les danseur·euse·s fassent des spectacles. À Lausanne on fait deux séries de 6 spectacles soit 12 spectacles par année ; on ne s’en sortirait pas. Donc il faut vraiment qu’on fasse des spectacles pour gagner de l’argent, pour exister.

Est-ce qu’il y a encore des œuvres de Béjart  qu’on connait trop mal et que vous avez envie de mettre en avant ?

Oui, bien sûr. Au mois de juin dernier à Lausanne, j’ai présenté une soirée que j’ai intitulée « Béjart, trois regards », où j’ai mis Mallarmé sur la musique de Boulez. Ça c’est une pièce peu connue ou mal connue, qui n’a pas été présentée depuis 20 ans, je crois. J’ai remis aussi « Serait-ce la Mort », qui n’a pas été présenté depuis 15 ans, et le « Dionysos », qui n’a pas été présenté depuis 10 ans. Donc Dionysos est une œuvre assez populaire, l’œuvre la plus connue de la soirée du triptyque, mais les deux autres, certain·e·s les découvraient pour la première fois. J’aime bien faire ça, parce que je trouve que ces œuvres, créées dans les années 70, mais interprétées par des danseur·euse·s d’aujourd’hui, c’est fabuleux, en fait. Ils et elles ont envie de les danser, le public a envie de les voir danser par cette génération de danseur·euse·s, donc on est dans la mouvance actuelle, je trouve.

Rien avoir, mais à partir de quel âge peut-on venir au spectacle ?

On a un public d’habitué·e·s et de fidèles, mais il y a des gens qui découvrent Béjart maintenant. Je vois dans la salle, il y a des jeunes qui ont 7 ou 8 ans et qui découvrent, certain·e·s connaissent même déjà le Boléro ou d’autres ballets. Il y a des jeunes aussi, des gens qui ont la vingtaine.

Est-ce qu’il y a encore de jeunes danseur·euse·s qui viennent vous voir et qui vous disent qu’ils ont commencé grâce à Béjart ?

Oui, oui, bien sûr. Et il y a aussi une génération qui me dit : « Ah mais on t’a vu danser sur scène, et maintenant que tu es directeur artistique, on veut travailler avec toi. » J’ai fait des auditions, j’ai reçu 600 candidatures, et j’ai pris 5 nouveaux danseur·euse·s de 20-25 ans. Moi j’en ai 50 maintenant, donc vous voyez…

Visuel Principal : © Gregory Batardon