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« NOTRE SACRE » : un autre regard sur la pièce la plus Cult de l’histoire de la danse

par Odile Cougoule
18.04.2024

Inscrite au programme de l’Olympiade Culturelle, la soirée « NOTRE SACRE » a choisi d’être fédératrice et populaire, mais surtout d’être en accord avec la jeunesse et ses choix artistiques. Abd al Malik, Bianca li, David Grimal l’affiche en témoigne. Ces trois artistes invités pour cet événement, marqués par les désordres du monde, se sont accordés autour d’une œuvre « Le sacre du printemps » pour célébrer la paix, le renouveau, l’espoir. Sur le plateau, trois expressions artistiques, musique, voix, danse, développant trois écritures distinctes, musicale, poétique et chorégraphique vont se succéder, inscrivant l’Art comme vecteur d’humanité.

 

Un bain musical

La salle de la Philharmonie est pleine, tous les espaces pouvant accueillir du public ont été libérés que ce soit les sièges en frontal ou ceux de l’arrière scène… 3600 places en tout, c’est dire l’intérêt que suscite cette soirée. Devant l’orchestre, une estrade toute en longueur telle un podium de défilé de mode est installé et l’on se demande comment Un Sacre chorégraphique, aussi moderne soit – il va pouvoir s’y tenir. D’emblée, on écoute les partitions solos du violoniste David Grimal. Elles calment l’impétuosité du public, Bartôk et Kodaly apportent des sonorités slaves. Les airs traditionnels de Russie invitent à méditer. Des lignes projetées au sol dessinent des formes rondes, fleurs ou chemins, créent une spatialisation presque incongrue. Des danseurs perchés dans les différents balcons de la salle de spectacle dansent en créant des ombres chinoises. Leurs ondulations et le répétitif de gestes qui se voudraient graphiques rendent notre regard Incertain…. Notre inquiétude est interrompue abruptement par l’entrée saisissante d’Abd al Malik. Son charisme est évident. Les textes qu’il propose ne sont pas forcément à la hauteur de nos attentes, mais sa seule présence condense notre attention. Il déclame, danse à sa manière, nous regarde puis s’éclipse.
Cette première étape a mis le public en condition pour aborder l’œuvre de Stravinsky. Son attention est évidente, aucun bruit ne vient parasiter l’écoute. Pourtant, Notre Sacre fait partie des « spectacles relax » ouverts à tout porteur de handicap quel qu’il soit ; l’autorisation de parler, sortir, bouger dans la salle nous a été donnée à l’entrée.

Où est passé le sacré ?

Habituée des plateaux de télévision, Bianca li agit sur le public comme une marque : chacun veut en être et en avoir. Sa danse est énergique et défile sous nos yeux dans un rythme qui mobilise le public de façon très directe. De sa formation de gymnaste renforcée par un passage chez Martha Graham dont le principe des contractions est célèbre, Bianca Li a gardé un sens du mouvement porté par un tonus musculaire soutenu. Cette approche construit des corps efficients et toniques dont on aimerait qu’ils se relâchent de temps en temps. Dans ce sacre aux mélodies profondes, le manque de nuances du geste et un découpage une note – un mouvement nous éloigne de l’aspect sacré de la situation que convoque la musique. D’ailleurs, le rapport à la musique qui s’appuie sur la rythmicité et relègue la sensorialité au second plan, en atténue le potentiel émotionnel. L’écriture est sinon brouillonne, tout du moins décousue. L’espace y est certainement pour quelque chose, car long et étroit, il oblige à une écriture en fresque qui rappelle les vases grecs ; la danse manque d’ampleur et les corps cherchent les volumes. La gestuelle choisie nous ramène aux grands studios dans lesquels se mélangent des propositions techniques aussi variées que la danse classique, le jazz nouveau concept, l’acrobatie etc. De ci de là une citation arrive. Le saut poitrine contre poitrine de L’oiseau de feu de Béjart, les danseurs rassemblés au centre, bras tirés vers le ciel du Sacre du même Béjart, la danse des vieux couples de May be de Maguy Marin, les secondes sculpturales chères à Martha Graham, pour ne citer que les plus remarquables. Espérons que ces références aient nourri la danse des jeunes apprentis réunis autour de Bianca li pour l’occasion.

Un peu de nuances

Pour ces jeunes Issus de deux CFA- Centre de formation de l’apprenti (AID et Pietragalla – Derouault) cette expérience est un challenge et une chance. La rencontre avec des artistes, un orchestre, la philharmonie et un public nombreux concoctent un moment délicieux pour eux dont on sent qu’ils en apprécient la saveur. Rythmée à l’envi, ce sacre les emballe. Ils se donnent au mouvement et manifestent une hyper technicité tout droit sortie de l’apprentissage qu’ils suivent. On aimerait qu’ils délaissent un peu l’objectif technique pour aborder progressivement la qualité de mouvement, la respiration, l’écoute et qu’une modernité du geste remplace l’exercice appris parfois vieillot ou redondant. L’interprétation s’en trouverait renforcée et pourrait renouer avec l’essence même de l’œuvre de Stravinsky. Les pas s’enchainent, les entrées et sortes aussi ; le passage de l’élue égarée, cheveux au vent nous laissent perplexes, la signification voulue visiblement nous échappe.

Dans cette soirée multifacettes la musique interprétée par le violoniste David Grimal et par l’orchestre Les Dissonances qu’il dirige a créées le lien nécessaire à la résonance souhaitée entre la poésie des mots d’Abd al Malik et les corps engagés des danseurs. À partir d’un thème commun, les auteurs ont souhaité tisser un fil rouge, qui guide le public, ce fil s’est avéré occasionnellement distendu ou lâche, mais toujours résistant. Il a permis de rassembler autour d’un propos un public qui dépasse largement un public de danse ou de musique. L’enthousiasme manifeste pour ce type de spectacle accessible et démonstratif (pour ce qui est de la danse) pose la question de la création aujourd’hui car s’il y a travail bien fait, l’œuvre ne nous est pas apparue.

 

« NOTRE SACRE»
12 et 13 avril – Philharmonie de Paris
Production Philharmonie de Paris, Coréalisation La Villette, Philharmonie de Paris.
Ce projet a bénéficié du soutien de l’Olympiade Culturelle.

Visuel : © Erica Simone