Danse

« Memento » de MazelFreten au Théâtre du Fil de l’eau

par Margot Wallemme
11.04.2025

Depuis 2023, MazelFreten parcourt la France entière pour délivrer son Memento. Le festival BOOST invite cette année les danseur·euse·s sur la scène du Théâtre du Fil de l’eau, une occasion parfaite pour (re)découvrir cette superbe création poétique et pleine d’énergie, alliant hip-hop et électro.

La rencontre du hip hop et de l’électro

Lorsque Brandon Masele et Laura Defretin (aka Miel et Nala) se rencontrent, lui venant de la danse électro, elle du hip-hop, ce sont leurs styles qui fusionnent. Avec Memento, les chorégraphes souhaitent livrer le manifeste de leur art. Pour cela, ils font appel à trois danseur·euse·s hip-hop et trois danseur·euse·s électro venant de Chine, de Russie, du Japon, du Portugal et de France.

Les genres, les corps et les cultures se rencontrent alors pour danser avec leur âme et livrer une pièce à l’énergie débordante. Memento est une définition identitaire pour la compagnie MazelFreten, elle rassemble leurs valeurs, leur signature gestuelle et leurs envies profondes.

En créant leur compagnie en 2016, Brandon Masele et Laura Defretin ont l’intention d’inventer leur propre gestuelle et d’amener la danse électro et le hip-hop vers un public plus large. Cette volonté de partage se traduit notamment par des actions culturelles concrètes au sein d’écoles, de camps de danse, etc. Mais au-delà des formations et des initiations, Brandon et Laura réussissent à rendre accessible la symbiose de leurs styles via leur création chorégraphique.

Dans Memento, le besoin de partage et de relation est au cœur de la danse. Les danseur·euse·s s’expriment ensemble et avec nous. Leur énergie communicative ne nous laisse pas de marbre et ne nous donne qu’une envie, les rejoindre !

L’impact et la transmission

Memento tient le fil d’une véritable narration, c’est une histoire de gestes, de dialogues poétiques entre les corps. Les danseur·euse·s s’impactent les un·e·s les autres. Souvent divisé·e·s en trois duos, ils et elles se disputent intérieurement et physiquement. Lorsqu’il y a un contact, la communication du sentiment est directe. Alors, les corps se figent ou s’élancent dans un discours construit par une variété de gestes propres à chaque danseur·euse. Pour Brandon, ce sont les jeux de mains et d’avant-bras qui nous marquent. Rapides et précis, ils nous frappent par leur intensité.

Dans les mouvements des danseur·euse·s, il y a quelque chose de futuriste, faisant écho à leurs vêtements couleur pastel. C’est peut-être qu’ils et elles se trouvent dans un espace rêvé, un espace aux fondements de la création. Les un·e·s impactent les autres, s’inspirent. On assiste à un transfert des émotions, à transformation en gestes, c’est la naissance du mouvement chorégraphié.

Lorsque s’élève le son d’un piano, disposé sur le devant de la scène, un des duos est attiré par les notes classiques. Il ressent la musique, la vit, la danse. On assiste à cette transmission/transformation des ondes sonores en ondes corporelles. Le danseur et la danseuse reçoivent et répondent aux sons, il et elle jouent et s’amusent dans des mouvements d’ondulation.

Memento est aussi marquée par l’unité du groupe. Ensemble, les danseur·euse·s nous apparaissent comme des électrons surexcités qui se rechargent en énergie à l’infini et ce pendant plus de 50 minutes, c’est époustouflant.

Dans Memento, les danseur·euse·s nous offrent leur corps et leur âme avec une poésie et une énergie débordantes, c’est une pièce à voir absolument !

Direction, conception, chorégraphie : Brandon Masele & Laura Defretin ; avec Filipe (Filfrap) Silva, Lola Serrano, Aisi (Joyce) Zhou, Maksim (Myax) Aleshichev, Laura (Nala) Defretin, Brandon (Miel) Masele (Maryne (Reverse) Esteban , Lorenzo Da Silva Dasse en remplacement).

Composition musicale : KCIV, NiKiT, NGLS

Création lumière : Judith Leray

Création costume : Mathilde Lhomme

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