Les co-fondatrices de la compagnie Danse en Seine, Orianne Vilmer et d’Emmanuelle Simon, montraient ce 14 novembre à la MPAA du marché Saint-Germain leur création chorégraphique M51. Ce sont 33 interprètes qui entrent en osmose sur scène selon les lois des corps, des maths et de la galaxie !
Une première version de cette chorégraphie qui s’inspire de la Suite de Fibonacci avait été donnée en juin dernier à la MPAA de la Canopée des Halles. Cette semaine, c’est au cœur de Saint-Germain des Près que les danseurs et danseuses sont venus nous interpeller, leurs corps mis en mouvement, au croisement entre la science, le numérique et les arts.
Fibonacci oblige, il n’y a pas de pas de deux dans ce spectacle où les interprètes sont littéralement « soufflés » sur scène et s’accumulent de 1 à 33 (mais ils seront jusqu’à 54) sur le plateau nu selon une matière chorégraphique qui fait écho au spectre électromagnétique de la lumière visible. Les costumes sont beiges et superbes et la neutralité de la scène se teint légèrement au rythme de la musique hors de notre temps et de notre espace, composée par Baptiste Lagrave. Les corps sont à la fois comme des arcs et comme des astres, qui semblent tourner et se retourner dans une osmose commune, inspirées aux chorégraphes par des configurations cosmologiques observées dans l’univers.
L’œil du public s’accroche et approche puis s’éloigne de ces monades cinétiques avec à la fois intensité et détachement. Le résultat est à la fois énergique, numérique, mais jamais binaire. C’est une humanité forte que nous présente M51, par-delà l’inquiétante étrangeté d’une abstraction qui nous échappe. Un spectacle total, spectral et stellaire.
Visuel (c) Jean Seng