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L’Opera Ballet Vlaanderen pulse au firmament avec Sharon Eyal et sauve le New ballet mécanique de Richard Siegal 

par Marie Anezin
23.10.2023

L’Opera Ballet Vlaanderen montre une fois de plus sa singulière virtuosité dans ce confondant double programme qui associe la reprise d’une pièce courue et emblématique, Half Life de Sharon Eyal, et une nouvelle création du chorégraphe américain Richard Siegal, New ballet mécanique, en dialogue avec les œuvres plastiques de l’artiste suisse Zimoun.

 

 

 

 

  

 

Le NEW BALLET Opera Ballet Vlaanderen (OBV) 

L’ancien collaborateur de feu Gerard Mortier (Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles) Jan Vandenhouwe a déjà largement participé à mettre en valeur le ballet classique de Flandres. Il a invité des étoiles confirmées de la scène chorégraphique flamande afin de propulser ces danseurs atypiques au plus haut niveau. Quinze d’entre eux ont créé le buzz durant le Festival d’’Avignon 2022 avec le détonnant Futur proche de Jan Martens dans la cour d’honneur du Palais des Papes. Suivront durant cette saison 2023-2024 Wim Vandekeybus, Jan Martens, Anne Teresa De Keersmaeker ainsi qu’Alain Platel. Après la très réussie reprise de C(h)œurs par l’OBV, Alain Platel créera avec eux, Ombra.  Voilà qui confirme que Jan Vandenhouwe va au-delà de l’impulsion amorcée par le précédent directeur artistique Sidi Larbi Cherkaooui.  

Depuis cette rentrée, cette grande compagnie de ballet belge se rapproche conjointement de ses racines (Jeanne Brabants, fondatrice du Ballet de Flandre en 1969, l’ayant fait sans classement ni hiérarchie) et assoit une modernité déjà affichée artistiquement, dans les personnalités fortes voire le look de ses danseurs. Un nouveau pas vient d’être franchi dans la volonté de l’OBV de casser les codes institutionnels du ballet classique : désormais les danseurs de l’Opera Ballet Vlaanderen ne seront plus divisés par rang en principal, soliste, demi-soliste et corps de ballet, ils seront présentés par ordre alphabétique dans la distribution des pièces. Une audace que nous ne sommes pas près de voir à l’opéra de Paris, quoique les compagnies belges nous aient toujours habitué à ouvrir la voie. 

Programme double : double sensation

L’idée de ce programme double (la reprise d’un succès d’une part, une première mondiale de l’autre) était judicieuse et audacieuse. Début octobre à Anvers, certaines personnes venaient assister pour la deuxième ou troisième fois à l’explosion d’émotions du phénoménal Half Life de Sharon Eyal. Portée par la fougue magique du Ballet de Flandre, la pièce a enflammé toutes les salles où elle passe depuis sa création en 2017. Ici aussi : standing ovation générale alors que le rideau de scène n’était pas encore baissé. 

Mais la pépite de Sharon Eyal ne dessert-elle pas la création, encore un peu fragile, qui lui est associée ? En l’occurrence le travail du chorégraphe en vue Richard Siegal voulant entrer en conversation scénique avec celui de Zimoun, plasticien détourneur d’objets usuels du quotidien.

Par ailleurs, peut-on reprocher un pas de côté à un artiste qui, comme le chorégraphe américain avec ce New Ballet Mécanique, cherche constamment à se réinventer ?
Cela serait injuste au vu de la fantastique performance des danseurs de l’Opera Ballet Vlaanderen dont la présence scénique et l’énergie nous emportent et nous offrent quelques tableaux séduisants. La nouvelle formation relève surtout avec brio le défi en forme de marathon de ces deux pièces enchaînées.

Danse et arts plastiques : émulation en demi-teinte

La beauté des mouvements pourrait nous être transmise par la variété des physionomies, or les costumes, et notamment leurs combinaisons chair crées par la styliste australienne basée à Anvers Flora Miranda, semblent enfermer les interprètes, ou ceux à la texture du carton les entraver. Le manque de nudité partielle ou totale du corps nous privant de sa texture, du relief des muscles, des veines, des imperfections alors qu’il s’agit pourtant bien d’un travail conjoint de matière…

Si le New Ballet mécanique fait référence au film expérimental dadaïste post-cubiste français de Dudley Murphy et Fernand Léger, Ballet mécanique, réalisé en 1924, d’après le ballet éponyme du compositeur américain George Antheil, il n’en épouse pas la totale déconstruction. La déconstruction du ballet classique voulue, à son tour, par Richard Siegal nous laisse à la porte de son. Bien que constitué, lui aussi, d’un kaléidoscope d’images présentées sur une bande-son énergique, le New Ballet mécanique peine à trouver le ton de son temps.

 

Malgré de belles images, visuelles, les deux univers artistiques – danse et arts plastiques – ne s’émulent pas suffisamment, ils cohabitent. Le début était très prometteur avec ses balles qui tombent du ciel, n’en finissant pas de rebondir, leurs sons devenant musique et tempo corporel. Le rebond induisant la pesanteur, la consistance du mouvement qui résonne jusque dans le « claquement » des pointes des danseurs sur le sol. Les postures marquées, les mouvements de bras très contemporains, un pas de valse fugace, les ensembles du ballet procurent une émotion diffuse. À l’inverse de ce tableau saisissant où les danseurs traversent le plateau en poussant des barils bleu pétrole, une tornade d’images l’accompagne du simple fait du son métallique amplifié par le sound designer Zimoun et de ce champ de bleu industriel semé de grâce. 

 

Les danseurs sont son et les corps entendus

Ce qui exulte dans Half Life de Sharon Eyal est que le mouvement est son. Pulsion. Geste sonore. Il n’y a pas de rythme, il y a un état. Celui du clubbing . La musique très forte, brûlante de Gai Behar est plus qu’envoûtante, elle est la tonalité de l’instant vécu et nous pousse au mouvement, indépendamment d’une quelconque volonté, elle devient gestuelle primaire, vibration spontanée, évidence. Le son est en nous, le son est en eux. La danse en découle alors que le son nous saisit.
La nudité non gratuite, ne sert pas un esthétisme, elle souligne une mise à nu du mouvement, dans une décomposition du geste qui se lit à même la peau, muscle après muscle. Une quasi nudité avec des engagements diffus : les hommes ont les fesses nues et les filles couvertes. Ils portent des brassières, les genres se mélangent, les corps exultent en liberté. 

Toute la magie et virtuosité de Half Life culminent dans ces mouvements d’ensemble où le corps de ballet est unique, organique, inquiétant. Le groupe est un ensemble vibrant, la danse se suffit à elle-même, imposant sa dramaturgie dans l’élan du mouvement et non par la pensée élaborée. Un chœur de corps, une bête à tentacules, la pulsation d’un cœur…la sensation, le son élabore l’image. Une machine en marche avec en avant un petit soldat féminin qui d’un mouvement saccadé, répétitif, resserré près du corps semble marquer le temps et la marche du groupe qui lui succède, l’englobe, la rejette. Un entêtement à préserver le minimalisme de cette gestuelle frondeuse, quasi enfantine, à tenir la cadence, à tenir, qui nous plonge dans toutes les résistances existantes et à venir.

Point de rencontre 

Les deux propositions se rejoignent dans leur appropriation corporelle du son. Un son qui impose la mesure, l’axe de l’imaginaire, la corporalité mais surtout la compacité de la matière…
Le travail classique sur pointes, cher à Richard Siegal, peut se retrouver dans la caractéristique « piétiné savant » de Sharon Eyal, sorte de demi-pointe mimant une démarche sur haut talon ou cherchant perpétuellement à réajuster son équilibre. Entre bizarrerie et sensualité. La chorégraphe israélienne aime préciser qu’il s’agit : « d’une déambulation ultraphysique d’abord, et c’est pour cela qu’elle est sensuelle ».
Une façon très brute de recevoir les ondes de choc des notes. Une vibration continuelle. Le son n’est pas que viscéral, il transperce, fustige tous les organes telle une balle retentissante qui perforerait la densité corporelle des danseurs, un impact tellement fort que le public en sent les vibrations jusque dans ses tripes, dans son intime.

 

Marie ANEZIN

Ce programme est présenté cette semaine à l’Opéra de Gand ( Du 24 au 31 octobre 2023) avant de faire l’ouverture du festival December Dance de Bruges le 7 décembre 2023. La promesse d’une expérience sensorielle diversifiée vaut le déplacement.
Et si l’on suit un peu plus attentivement la compagnie L-E-V de Sharon Eyal & Gai Behar, qui rayonne sur les scènes européennes ces derniers temps – Jakie a fait la réouverture du Théâtre de la Ville ; sa dernière création Into The Hairy fera celle du Festival de danse Cannes le 24 novembre 2023 –, c’est qu’elle est bel et bien une des plus inventives du moment. 

 

Visuel ©(c)Filip-Van-Roe