Lea Leclerc, enfermée dans la vitrine d’une boutique de céramique, performe avec efficacité tous les stéréotypes qui associent les femmes aux objets. Brillant et efficace.
Fin d’après-midi à Uzès, il fait beau ; le soleil tape un peu. Dans la vitrine de cette boutique de céramique, le reflet est très fort. Nous nous voyons nous et à travers nous, comme un mirage, le corps surélevé sur un piédestal. Comme un mannequin de cire, Léa Leclerc, toute de bleue vêtue, semble attendre sagement. Mais cela ne va pas durer. Sa performance vient étriller toutes les invocations qui lient femmes et vitrines, et on pense bien sûr aux prostituées, aux danseuses pas forcément consentantes. Ce n’est pas très joli, ça coule sur nos consciences comme son rouge à lèvres qu’elle se barbouille sur le visage et les jambes telles des règles hémorragiques.
La pièce date de 2022. Il y a deux ans, elle la présentait sans le filtre de la vitre reflétant les voyeurs et les voyeuses. L’image était la même, mais elle était symbolique puisque Like me voulait « questionner le glamour de façade que certaines influenceuses affichent dans leurs selfies ». Cette V2 donne une lecture beaucoup plus politique au mouvement, allant jusqu’au référentiel du peep-show de façon assez directe.
Guidée par David Wampach pour sa chorégraphie à la fois figée et saccadée, elle évolue au son de la techno enivrante de Raptatek pour cette pépite de 15 minutes.
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Visuel : ©Sandy Korzekwa