Au festival de Marseille qui se terminera dimanche avec une soirée de clôture qui s’annonce géniale au Théâtre de la criée, Lemi Ponifasio présente jusqu’au 8 juillet sa dernière et sombre création, Amor a la Muerte.
Il y a très longtemps, en 2011, Paris avait découvert ce chorégraphe- grand chef Samoan . Depuis, il est devenu une star du monde du spectacle vivant. La pièce Amor a la Muerte, extrêmement sobre, nous entraine dans l’histoire du territoire Mapuche que possède le Chili. La pièce est un cri aigu qui nous parvient dans la pénombre puis dans le corps tout vêtu de noir d’Elisa Avendaño Curaqueo . Le son est extrêmement fort comme pour nous obliger à regarder en face et avec nos oreilles l’histoire de ce peuple dont le nom veut dire Peuple de la terre »
Sur scène, il y a justement un tas de terre. Puis cette mère qui pleure un fils mort, on le comprend, pour l’indépendance, pour la légitimité à vivre sur son territoire. La danse arrive par le biais d’un flamenco brillant, dansé par Natalia Garcia-Huidobro. Sa danse est métallique, elle coupe.
Dans sa construction ciselée, Amor a la Muerte, bien que daté dans une esthétique du tout début du XXIe siècle, avance vers la disparition du mouvement pour nous pousser au recueillement.
La danseuse devient performeuse dans un geste dont il ne faut rien dévoiler, à part peut-être qu’il est incroyablement enraciné. Dans une lourde intensité, le chorégraphe nous happe une nouvelle fois et nous ouvre notre conscience.Sombre et puissant.