« L’Brahech », We The Lions au festival BOOST

Une vulnérabilité dansée

Dans le silence, cinq danseurs apparaissent. Leurs corps sont contorsionnés, une tête glissée sous un bras, un pied élancé vers le ciel. Puis, accroupis, ils sautillent comme des enfants. Ils semblent communiquer avec leurs bonds, le bruit de leurs pieds qui frappent le sol invente un langage.

Lorsque la musique s’élève, leurs corps se dressent, ils jouent, se taquinent, se transforment peu à peu. L’adolescence est une phase difficile, remplie de vulnérabilités. Les danseurs transmettent cette fragilité avec délicatesse à travers leurs corps qui rampent et se déforment, qui vrillent et tournoient. Leurs visages sont tout aussi évocateurs et, en nous regardant frontalement, ils nous invitent à embrasser la réalité qu’ils nous partagent.

Ensemble, ils dansent avec une réelle sincérité et nous saisissent en plein cœur.

Une ode à l’amitié

Le parcours de l’adolescence est individuel et chaque danseur l’évoque par un solo, mais c’est également une aventure collective avec une volonté d’affirmer son appartenance à un groupe.

Amis de longue date, les cinq danseurs de We The Lions forment un groupe soudé. Cette amitié se ressent et c’est peut-être ce lien qui nous cueille si aisément. Ils semblent affronter la plupart des épreuves ensemble. Ils s’épaulent, se relèvent, ensemble. Leurs corps s’entremêlent, leurs mains se lient.

L’Brahech est une véritable ode à l’amitié.

Une rencontre entre la break et la danse contemporaine

Les danseurs de We The Lions ont comme passion commune la culture du breaking. La pratique du break les a par ailleurs menés à remporter plusieurs compétitions et battles de renommée européenne et internationale. Aujourd’hui, ils cherchent à explorer de nouveaux styles, comme la danse contemporaine.

En expérimentant d’autres mouvements, les danseurs ont abouti à une danse acrobatique qui s’extrait du sol. La créativité et la musculature de leurs corps les amènent souvent à retrouver une position tête en bas, soutenant leur corps à la force de leurs bras, de leur dos et de leur cou.

Quant à la musique, celle-ci s’écarte des genres habituellement utilisés dans le breaking. Entre musique traditionnelle marocaine et paysage électro, la partition sonore se défait des paroles et des grosses boites à rythme des battles de break.

A la fin du spectacle, après l’acclamation du public, les danseurs décident de se défouler et libèrent leur talent de bboy. On admire leur performance bonus qui tranche totalement avec le spectacle, faisant apparaitre d’autant plus l’influence qu’avait la danse contemporaine sur leur performance.

L’Brahech est une création sensible et sincère qui promet de belles nouvelles aventures au groupe de danseurs We The Lions.