Elle avance vers nous, le visage serré, toute vêtue de noir, toute sauf au niveau des pieds, eux sont enveloppés d’une paire de chaussette rose fuchsia. Elle a un casque sur les oreilles, et on ne sait pas ce qu’elle entend ou ce qu’elle n’entend pas. Est-ce qu’elle est totalement coupée de la bande son super vintage qui nous entraine dans les tubes de la musique libanaise des années 60 et 70 ou bien entend-elle la même chose ?
Son corps ne donne pas la réponse. Elle joue des absences et des réminiscences que fait la danse « orientale » à son bassin qu’elle ne laisse tourner que dans une raideur statique. Il en va de même avec sa nuque qui livre ses intentions sans jamais suivre un bras qui embarque une épaule.
Elle semble porter toutes les histoires que ces chansons racontent, comme celle de Layla Baka Feha El Amar qui raconte ses heures et ses doutes, ces moments qui la font passer de la joie à la peine. Nous sommes en 1977.
Nivine Kallas oscille entre vraies volutes et vraie raideur dans un geste de performance pure qui vous attrape et vous touche au cœur. Elle affirme que l’écriture chorégraphique peut tenir en quelques croquis enfantins, tant que l’on y pointe le chemin que doit prendre le mouvement.
«FāSL» incarne à la perfection la notion de sensation.
Le 29 juin à 19h au Zef
Le festival se poursuit jusqu’au 6 juillet.
Visuel : © Festival de Marseille