Les Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint-Denis battent leur plein jusqu’au 17 juin. Après la bestiale ouverture du festival le 12 mai dernier, nous retrouvons le prolixe Marco da Silvia Ferreira pour un pas de deux musclé à l’Espace 1789.
Le chorégraphe portugais ne cesse de présenter des créations. Elles ont toutes en commun une énergie qui dévore les plateaux. Après C A R C A Ç A, la recette est la même pour Fantasie Minor. De l’énergie, de l’énergie et encore de l’énergie. Mais, avant de vous en parler plus précisément, il faut savoir que cette pièce est une commande du Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie dans le cadre de sa « Collection tout-terrain ». Les spectacles de ce programme sont légers et mobiles. Si Les Rencontres ont choisi de montrer Fantasie Minor en format classique, la pièce peut se donner en plein air ou dans des gymnases scolaires.
Iels sont deux sur une scène blanche, comme un ring sans cordes. Chloé Robidoux et Anka Postic se connaissent depuis l’enfance et leur connexion est immédiate. Iels ne montent pas sur scène, iels sautent à deux pieds et franchement sur scène. La danse est un mix de danses urbaines, le jump style en majesté, avec des touches de Krump. Iels ont presque des allures de boxeur·ses. La danse est (quasiment) sans respiration. Elle est une boucle en trois temps sur une version électronique de Fantaisie en fa mineur D. 940 de Franz Schubert. Cette partition pour quatre mains en devient donc une pour quatre pieds. Cette Fantasie minor aurait pu s’appeler Fantaisie Miroir tant les gestes des deux danseur·seuse·s sont identiques. Leurs déplacements sur la pointe de leurs baskets créent de belles lignes graphiques. Leurs corps marquent le tempo dans ce pas de deux souvent rigolo, où le duo ponctue le rythme d’un battement de fesses, par exemple !
Marco da Silva Ferreira réussit l’exercice de faire une pièce tout public, sans distinction d’âge ou de connaissance de la danse.
La pièce est en tournée, toutes les dates sont ici.
Visuel : © Martin Argyroglo