Aujourd’hui, Christos Papadopoulos est l’un des chefs de file de la danse répétitive les plus connus et reconnus. Mais en 2017, il commence sa jeune carrière avec son deuxième spectacle, après Opus (2016), Elvedon que le Festival Séquence danse donnait à voir pour archive à L’Espace 1789 mardi 26 mars.
Si vous avez vu les dernières pièces du chorégraphe grec, vous serez assez surpris.e.s de savoir qu’avant de passer au noir total, il s’est approché de la couleur. Quand les théâtres ou les festivals programment des pièces de répertoire, cela permet de mieux comprendre encore d’où vient la grammaire et le geste phare qui définit une écriture. Chez Christos Papadopoulos, il s’agit du bras métronome. Déjà dans cet Elvedon, on voit ce qui fera tout son art, mais de façon encore plus précise et encore plus vaste.
Le geste n’est pas techniquement compliqué, il entre en vous rapidement. C’est son évolution minimale qui rend chaque micro-action éblouissante. Tout commence dans la pénombre totale avec un lever de lumière hyper progressive.
Nos pupilles décryptent le noir et devinent des… fesses qui rebondissent. On comprend que les corps sont tournés vers le bas avant que le dos ne se déroule jusqu’à la nuque. Puis vient la verticalité, portée par ces secousses qui viennent d’un léger relâchement de genoux et d’un changement de poids d’une hanche à l’autre.
Et là, le show commence vraiment, le groupe de six, filles et garçons, vont balancer les bras le long du corps. Et c’est tout ? Presque ! On pense immédiatement à une autre pièce de la même époque, The Dog Days Are Over de Jan Martens. Un geste poussé à l’extrême qui va se modifier au fil du temps. Un geste qui, s’il est trahi, entraîne dans sa chute tout le groupe. Mais aucune fausse note ici. Le tempo suit les beats comme des pulsations de Coti K.
De ce balancement de bras ballant naît une hypnose qui nous fait croire à un ramollissement total de ces membres. Armée des ombres, dissident.e.s, alliance, voyageurs et voyageuse d’un train aux amortisseurs chancelants, imaginez ce que vous voulez. Eveldon faisait déjà montre d’une belle obsession pour l’écriture de ligne, faites de groupes qui se disloquent et se recomposent.
Le festival Séquence danse se déroule au 104 et dans les lieux partenaires jusqu’au 6 avril