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« Dégringolade ou l’art de rester debout » d’Ashley Chen et Pierre Le Bourgeois – Une histoire de complicités au Regard du Cygne

par Beatrice Lapadat
16.12.2024

Fédérés par la dévotion pour la danse et la musique, le chorégraphe-interprète Ashley Chen, fondateur de la Compagnie Kashyl, et le violoncelliste Pierre Le Bourgeois rendent hommage dans Dégringolade ou l’art de rester debout à l’histoire de la danse contemporaine et aux figures qui les ont inspirés, mais aussi aux rencontres sans lesquelles cette histoire n’aurait aucun sens. De la mélancolie de Bach à l’énergie rock, des mouvements électrisants aux postures immobiles emplies de poésie, Dégringolade, présenté au Regard du Cygne dans le cadre du festival Signes d’Automne, propose une incursion séduisante dans les archives et les expériences ramenées au présent de deux artistes inlassablement fidèles à la scène. 

Bach to Dance 

Quoi de plus stéréotypique pour l’ouverture d’un spectacle de danse contemporaine que le fameux prélude de la Suite pour violoncelle seul no. 1 de Bach ? Quoi de plus crédible dans cette posture qu’un musicien a l’air intellectuel et sérieux ? Un début trompeur, puisqu’en pleine ambiance imprégnée de la musique de Bach, on est à deux pas de la dégringolade annoncée dans le titre du spectacle. Le danseur vient perturber – pour la combientième fois dans l’histoire indissociable de la musique et de l’art chorégraphique ? – les faux codes de réception installés par le musicien pour raconter une autre histoire. 

Écarté de toute effusion lyrique, l’interprète-chorégraphe Ashley Chen choisit l’humour et l’auto-ironie lorsqu’il dévoile sa boîte à souvenirs partagés. Il évoque et reproduit la gestuelle exagérée d’un cochon qu’il avait interprété enfant, tout en donnant l’impression qu’on est en pleine expérimentation avant-gardiste. Car au-delà du comique inhérent à une telle scène, c’est à un vrai travail de transformation corporelle et vocale que l’on assiste. Aucune exploration du passé n’y est pour raviver une forme de nostalgie ou pour déplorer le temps écoulé mais plutôt pour offrir un accès immédiat à ce que Chen a vécu dans son corps en tant que danseur aux côtés d’une série de chorégraphes comme Merce Cunningham, Trisha Brown, Christian Rizzo, Angelin Preljocaj ou Mathilde Monnier. 

Participant à la composition et à l’interprétation de la musique dans plusieurs spectacles de danse – ses collaborations avec Philippe Decouflé sont notables – Pierre Le Bourgeois accompagne Ashley Chen encore une fois, après avoir travaillé ensemble pour les spectacles Habits/Habits et Chance, Space & Time. Le Bourgeois revient lui aussi sur son enfance et le milieu musical dans lequel il avait baigné, expliquant avec légèreté son choix du violoncelle. Un instrument que son maître n’hésitera pas à « torturer » pour le sortir de la gravité dans laquelle il est enkysté et le transformer en compagnon d’un combat toujours parsemé d’humour. Et peu importe que l’archet en soi la victime, si ce faux accès de brutalité aux accents rock permet aux spectateurices d’accéder aux multiples hypostases de l’instrument en empruntant des voies beaucoup moins attendues.

Sans devenir ridiculement révérencieux mais sans ouvrir non plus les portes des coulisses de sorte qu’on ait accès à de vrais « secrets » de famille chorégraphique ou musicale, les artistes mêlent réflexions théoriques, souvenirs de répétitions et images fulgurantes issues d’une enfance à la fois émerveillée et banale. 

Gestes du soin, soin des gestes 

Dans ce cadre où les rapports de domination entre la musique et la danse sont supprimés, le violoncelliste passionné de rock répond à l’invitation de son compagnon de plateau de se laisser porter par la dégringolade. Là où on s’attendait à écouter davantage d’histoires en lien avec le milieu de la danse contemporaine française et états-unienne des années 90, les artistes exacerbent encore plus leur côté ludique, cette fois-ci amplifiée par une mise en dialogue gestuel et discursif d’un dynamisme saisissant. 

Émettant des sons qui laissent s’entrevoir l’effort excessif et la violence ressentie dans leurs corps, les deux se roulent par terre, sautent et attaquent l’espace jusqu’à l’épuisement. Jeu de cochons, jeu de héros ratés, jeu d’artistes en quête d’attention. Si cette séquence amuse le public grâce aux tentatives manquées de Pierre Le Bourgeois de révéler son côté « danseur », c’est en revanche un véritable acteur qui s’y dévoile. Visiblement à l’aise dans la proximité du verbe, le violoncelliste se livre à l’audience avec une auto-ironie qui, chez Ashley Chen, semble plus élaborée et contrôlée. 

Nul doute, les différences de registre sont notables entre le musicien espiègle et le danseur amené à maintenir, malgré tout, une posture « digne ». Néanmoins, aucune insertion ironique-comique ne saura occulter le lien profondément fraternel qui les aide à faire naître sur scène des mouvements et des sons. Portés par le désir de s’entraider, les artistes composent sans artifices des gestes simples de soin à plusieurs reprises. Par exemple, l’acte d’offrir une bouteille d’eau à Pierre lorsque ce dernier se montre essoufflé miroite non seulement leur camaraderie mais aussi les nœuds humains et artistiques à la base de tant et tant de spectacles de danse contemporaine. Pas de processus musical sans le soutien des danseureuses, pas de processus chorégraphique cohérent sans la générosité des musicien.ne.s.

Une connivence similaire ressurgit également lors des échanges sur les différences détectées dans leurs perceptions et dans leurs pratiques respectives en danse ou en musique, que ces disparités concernent la relation avec le rythme, avec le corps ou avec l’environnement spatial. L’étonnement avec lequel chacun accueille l’expérience de l’autre n’est qu’apparent, car les spectateurices arrivent à lire avec limpidité entre les couches de complicité qu’ils tissent avec aisance. Ils devinent et anticipent les réactions physiques et les vécus émotionnels de l’autre, se soutiennent et se livrent à des moments d’empathie jusqu’au point où on a l’impression que chacun serait capable de se substituer à l’autre. 

Quelle entrée dans quelles histoires de la danse ? 

Se déplaçant des archives intimes vers un présent forcément transformé par les expériences évoquées, la performance est aussi une entrée privilégiée dans des histoires de (la) danse(s) et de rencontres que certain.e.s parmi nous ne découvrent que maintenant. Vu les références parfois très hermétiques pour certaines catégories de spectateurices, comme le touchant clin d’œil à Fabrice Dugied, nom phare intrinsèquement lié à l’évolution du Regard du Cygne, Dégringolade aurait facilement pu être un lieu d’exclusion et d’entre-soi. En revanche, tout cet enchaînement de lieux, de dates et de noms est transformé en un lieu de communion et de mémoire réactivée pour célébrer l’instant présent. 

Abandon à la liberté et à la spontanéité pour mieux s’ancrer dans ses postures artistiques, Dégringolade ou l’art de rester debout d’Ashley Chen et Pierre Le Bourgeois fait plonger le public dans la grande histoire de la danse à travers leurs récits personnels, faits de solidarité et de soutien mutuel, mais aussi de divergences et de tensions. Un hommage qui résonne d’autant plus fort à l’occasion des 40 ans d’existence de ce lieu emblématique de la danse contemporaine parisienne qu’est le Regard du Cygne.

 

Vu le 13 décembre 2024 au Regard du Cygne, dans le cadre du Festival Signes d’Automne

Informations 

Crédit photo : © Celine Allais / Collectif Overjoyed