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Christian Rizzo fait entrer ses hommes dans « l’histoire vraie » de la danse

par Amélie Blaustein-Niddam
07.06.2025

Le 10 juillet 2013, le Festival d’Avignon se lève, comme huit hommes, devant le choc que vient de produire le chorégraphe Christian Rizzo, roi de l’écriture de ligne. Nous découvrions alors, d’Après une histoire vraie, un monument qui a marqué la danse. Hier, le 6 juin 2025, à l’invitation d’Émilie Peluchon, directrice du CDCN La Maison Danse, en plein air et à la tombée du jour, les « guys » ont rempilé, dans leur corps de maintenant, pour livrer une nouvelle version de cette histoire encore plus vraie qu’à la création.

À cause des garçons

D’après une histoire vraie, pourrait-il devenir le nouvel Out of Context for Pina d’Alain Platel ? Vous savez, on vous en a parlé il y a peu. Platel a décidé que sa pièce serait toujours dansée par les interprètes d’aujourd’hui jusqu’à mourir sur scène. D’après une histoire vraie, du point de vue de l’histoire de la danse, c’est la pièce qui a permis de faire entrer les gestes traditionnels dans le panthéon contemporain. Il y a eu un avant et un après. Après, on a vu nombre d’artistes (Sciarroni, Alegre…) intégrer ces danses de mecs aux genoux qui se plient très, très bas.

 

Alors, non, on ne va pas vous livrer une critique presque 15 ans après sur le mode du jeu des sept erreurs, même si — on l’avoue — après le spectacle, entourée des nombreux et nombreuses professionnel·le·s du secteur, la seule question posée était : « Tu te souvenais de quoi, toi ? »
Alors, pour cette réécriture en plein air, Rizzo a épuré la scène : il a viré ses mythiques boules, sa plante verte, son fauteuil Knoll, son livre ouvert, son pardessus. Mais il n’a pas viré le podium sur lequel se dressent deux batteries, côte à côte, toutes collées l’une à l’autre.

Boy’s band

Youness Aboulakoul, Fabien Almakiewicz, Yaïr Barelli, Massimo Fusco, Pep Garrigues, Kerem Gelebek, Filipe Lourenço, Roberto Martínez, ces huit-là — devenus depuis de sérieux interprètes et chorégraphes — vont entrer progressivement dans une danse imposée par Pep, le premier.
Comme avant, comme toujours, les appuis de Christian Rizzo se font sur trois points et les chandelles sont nombreuses. Le mouvement commence vers le sol ; ils s’y jettent au ralenti, les mains en avant (pour ralentir la chute ?). Ils ondulent, les uns en face des autres, une vague qui part du plexus pour descendre dans les hanches. Ces garçons ondulent. Sont-ils en train de se séduire ou de passer une soirée entre potes au cœur de la Méditerranée ? Les deux.

Et puis il y a le son. Les batteries voraces pourraient fracasser l’espace, mais les deux batteurs au look de hard-rockeurs, Didier Ambact et King Q4, caressent les bêtes pour en sortir un son électro qui aurait rencontré une darbouka.
Les mouvements, eux aussi, empruntent à toutes les danses masculines méditerranéennes sans s’y jeter pleinement. L’écriture chez Rizzo est une ligne diagonale qui jamais ne se courbe.

Sans contrefaçon

Pourtant, il y a de la transe, de la frénésie. Certains, Yaïr en premier, restent au sol longtemps, sous le regard amical des compagnons. Tous passeront par l’épuisement — cela est écrit, dans la pièce. Ils n’ont pas le choix : ils devront entrer dans le mouvement, encore, dans une forme de rituel collectif dont ils ne sont pas maîtres.

 

Rizzo leur offre des solos taillés sur mesure pour leurs corps. Kerem Gelebek, adoré en solo dans Sakinan göze çöp batar, semble à peine toucher le sol de son allure toujours gracile.
Ils ont presque des looks de taulards, tous en gris, les mains souvent jointes derrière le dos, avant de les déplier pour les enrouler dans celles d’un autre. Avant de tendre les bras pour les poser sur l’épaule d’un autre.
Pendant ce temps, la musique apparaît et disparaît, elle n’est (presque) jamais brutale.

 

Rizzo joue aussi avec nos nerfs et nos frustrations en évitant, le plus souvent, tous à l’unisson — à part dans une ronde mythique, où ils gardent la maîtrise de leurs croisements de jambes.
Douze ans après, pour la plupart, les cheveux longs ont disparu et les barbes ont été rasées. Cela n’enlève rien à leur physique de « mecs du Sud ».
Présentée à la lumière du jour et non plus sous des néons blafards, la danse devient plus sensible, plus proche de nous. On accède à cette écriture parfaite où les pas de deux se font à travers le groupe, où les trios se retrouvent dans des changements de direction impeccables.
C’est comme si le temps et la lumière naturelle déconstruisaient la virilité de ces garçons pour en faire des amis heureux de danser ensemble, sans avoir peur de se toucher, ni peur du qu’en-dira-t-on ?

 

Non seulement la pièce n’a pas vieilli, elle n’apparaît pas datée. D’après une histoire vraie est désormais une pièce de répertoire qui a marqué — et marquera encore — l’histoire vraie de la danse.

Festival La Maison Danse Uzès, du 4 au 8 juin 2025.

Informations et réservations

 

Photo : © Sandy Korzekwa