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« 1998 », les gestes de Thomas Lebrun

par Amélie Blaustein-Niddam
13.02.2025

1998, c’est l’année où  Bernard Glandier a transmis son solo Pouce ! à Thomas Lebrun et lui avait demandé de le transmettre, à son tour, un jour, à un jeune danseur. 1998 est surtout une histoire de fantôme et de transmission. Cette pièce (oui, cette au singulier) se compose de quatre pièces (oui au pluriel), trois reprises et une création. Un (oui au singulier) chef-d’œuvre.

Transmissions

Créé en 1994 par Bernard Glandier, Pouce ! est un solo transmis à Thomas Lebrun en 1998, puis légué en 2001. En 2024, ce dernier le transmet à José Meireles et Hugues Rondepierre, qui l’interprètent en alternance sur des musiques de Robert Devisée, Sara Gorby et Giacinto Scelsi (10 min). Tú, sólo tú, autre solo de Glandier, créé en 1997 dans Faits et Gestes, a été légué en 2001. Montaine Chevalier, interprète d’origine, le transmet en 2024 à Anne-Emmanuelle Deroo (11 min, musiques de Claude-Henri Joubert et Giacinto Scelsi). Noce, duo de Christine Bastin créé en 1999 pour Be., a été transmis par la chorégraphe et Pascal Allio à Maxime Aubert et José Meireles en 2024. Initialement dansé par Michel Abdoul et Pascal Allio, il se déploie sur Hallelujah de Jeff Buckley (15 min). Enfin, Le titre n’a pas d’importance, création 2024 de Thomas Lebrun, réunit Montaine Chevalier et Anne-Emmanuelle Deroo sur une bande-son signée Maxime Fabre et Dez Mona (20 min). Voilà pour le menu. Nous pouvons maintenant passer à la danse, la danse pure, la danse où les lignes des corps se posent sur l’espace vide de l’air. Nous pouvons parler de la danse de Thomas Lebrun.

Les mains de Lebrun

Sur ces quatre temps, vous l’avez lu, seul le dernier est écrit par Thomas Lebrun, et pourtant, la cohérence inouï de ce programme semble avoir été totalement pensée par le roi des compositions savantes au service de la générosité. Le premier geste de Pouce ! est un basculement de poids d’une jambe à l’autre très prés du sol. Puis la verticalité arrive et surtout, surtout, les directions se font reine. Chez Bernard Glandier, tragiquement mort de la maladie de Charcot en 2000, l’écriture était précise, Lebrun a dansé pour lui et on le comprend aujourd’hui, a beaucoup appris de lui. Glandier fut, il faut le rappeler, à l’origine des Carnets Bagouet, encore une histoire de fantômes et de transmissions. Cette question de la ligne va se retrouver dans les trois autres propositions. Dans Pouce ! le mouvement s’élève dans des courses qui cassent les courbes. Le corps est solide, excessivement ancré et pourtant tout est léger.  Légère aussi, presque baroque est la partition de Tú, sólo tú, dansé hier soir à Micadanse, dans le cadre de Faits d’Hiver, par Montaine Chevalier. Les bras sont ceux des barres classiques, ça s’arrête là. Après il faut les monter et les descendre pour arriver à traverser l’espace en croisant tout le corps. La grâce est le mot clé, c’est somptueux, excessivement bien écrit.

À deux c’est mieux

1998 progresse du solo au duo et du passé au présent. On reste dans les années 90 pour LA bombe de la soirée, Noce, un duo écrit en 1999  par Christine Bastin qui vous cloue sur place. C’est un pas de deux extrêmement amoureux, passionnément amoureux, où Maxime Aubert et José Meireles dansent l’un dans l’autre, dansent sur l’autre, dansent pour l’autre. Entre eux deux, la moindre séparation tient du drame, il faut vite se recoller, se tenir bon, se tenir droit, mais aussi, se laisser glisser sur l’autre, se laisser porter par l’autre, même s’il est plus lourd, même s’il est plus grand. Il faut aller plus vite parfois avant de ralentir, fort. L’insatiabilité les dévore, ils n’en ont jamais assez l’un de l’autre. L’écriture est charnelle, érotique. Physiquement, ça va vite, les portés sont permanents dans, encore une fois, des transferts de poids, mais là, sur un autre corps. À peine remis de cette vision parfaite, Lebrun calme le jeu et passe à la douceur pure, à l’amitié sororale. Le titre n’a pas d’importance est donc la seule création de ce programme. Montaine Chevalier et Anne-Emmanuelle Deroo, toutes de blanc vêtue, dansent en se tenant (presque) tout le temps par la main. Là encore, techniquement, c’est un délire puisqu’il ne faut pas se lâcher. Elles doivent compter l’une sur l’autre pour avancer ensemble, mais, et c’est là que c’est beau, pas forcément en même temps, ni dans la même direction quelquefois, mais à la fin de ce programme, à la fin de cette pièce ce qui reste justement, c’est une seule direction, un geste très Lebrun, celui de deux bras qui se rejoignent tendus devant nous, comme une flèche qui vous dit : allez par là ; ça va être beau.

1998, à voir ce soir, 13 février, à Micadanse. Le festival Faits d’Hiver dure jusqu’au 15 février

 

Visuel : © Frédéric Lovino