Pénélope Bagieu a réalisé un casting époustouflant de personnalités aux histoires atypiques, femmes de pouvoir, prix Nobel ou anonymes, dans sa bande dessinée best-seller traduit dans une vingtaine de langues. C’est cette foisonnante diversité que Justine Heynemann adapte ici dans une sorte de cabaret joyeux. Chacune d’elles est évoquée joyeusement dans une sorte de suite d’attractions divertissantes. La pièce a une vertu pédagogique cependant qu’elle sait nous faire sourire et rire souvent.
Sur les planches, se succèdent, Wu Zetian, la première impératrice de Chine, Sonita Alizadeh, la rappeuse afghane qui fuit un mariage forcé, Peggy Guggenheim, protectrice des peintres et découvreuse de talents, la chanteuse et résistante Joséphine Baker, Phulan Devi, la reine des bandits indienne au foulard rouge, Hedy Lamarr, comédienne des années 1930-1940, mais aussi inventrice de génie jamais reconnue.
Il y a aussi Clémentine Delait, la femme à barbe, interprétée par l’étourdissante Séphora Pondi. On reconnait la patte de Justine Heynemann. Elle est à son meilleur dans cette pièce chorale à la scénographie résolument classique qui sait donner à cinq comédiennes survitaminées et surengagées une merveilleuse opportunité de déployer leur talent. Citons Séphora Pondi, encore, hilarante, et Coraly Zahonero qui confirme encore son immense puissance comique.
Justine Heynemann et Rachel Arditi ont souhaité que leur spectacle soit visible dès sept ans. La pièce vient avec un Carnet de jeune spectateur ou spectatrice qui accompagne intelligemment les scolaires.