Finaliste de la saison 3 de Drag Race France, Ruby On The Nail dévoile avec Top Coat sa première création. Un salon déserté, des émotions qui débordent, des artistes qui s’accrochent à leurs rêves. Ruby y façonne un monde où l’on rit, où l’on doute et où l’on se révèle.
J’ai l’impression d’avoir commencé le drag depuis toujours ! Mais le vrai déclic, ça a été une saison de Drag Race US qu’un ami m’a poussée à regarder. Je lui ai dit que si je regardais, j’allais devenir accro ! Et évidemment… j’ai eu raison.
À l’époque, j’étais journaliste. Je faisais du drag dans ma chambre, pour moi, dans l’intimité. Puis j’ai rencontré ma drag mother, Veronika Van Leer, par un ami commun. Elle m’a offert ma toute première scène à la Mano en 2018. J’ai fait mon premier numéro là-bas, et ça a été une révélation. Ruby est née ce soir-là.
Je suis la directrice du salon. Une ancienne reine de beauté perdue dans son miroir, prisonnière de ses obsessions. Elle s’accroche à ses souvenirs de gloire alors que son salon est en train de mourir, il n’y a absolument aucun client !
Elle préfère rester dans son fantasme plutôt que de voir la réalité. C’est un personnage drôle, fragile et très touchant, toujours entre illusion et lucidité.

Oh Drag Race, clairement ! Parce que là-bas, on ne maîtrise rien. On est filmé sous toutes les coutures, et ensuite tout est monté, édité, présenté comme le programme l’entend. On ne sait jamais qui on va être à l’écran, ni comment on sera perçu. Tout va très vite, il n’y a aucun recul, aucun temps pour souffler.
Mais au final, j’ai été très content. Je me suis reconnu. L’image renvoyée était fidèle à la personne que je suis, et c’était exactement mon objectif.
Top Coat, au contraire, ne m’a jamais angoissé. C’est mon projet, mon intime, et je le construis avec des artistes que j’aime. Je suis entouré et accompagné, ce qui change absolument tout. C’était un cadre clair, rassurant, où je savais où j’allais.
Je savais que je voulais créer quelque chose immédiatement après Drag Race. J’ai ressenti l’urgence de créer tout de suite !
En discutant avec La Neuvième Production, qui produit le spectacle, ils m’ont orientée vers l’écriture d’une comédie musicale. Comme j’aime écrire et que ça fait partie de mon parcours, tout s’est aligné assez naturellement.
Très naturellement ! Je savais l’émotion que je voulais transmettre, je savais que ce serait un salon de beauté, j’avais déjà le nom Top Coat… et je savais aussi qui je voulais voir sur scène.
J’ai écrit pour les artistes, vraiment pour elles, eux et iels.
Le casting idéal était disponible, ce qui m’a rendu la tâche encore plus magique !
Et puis il y a eu ce travail main dans la main avec Corentin Joël Boisgard, notre metteur en scène, qui vient du théâtre musical. Moi, je viens du drag show. Ensemble, on a créé cet hybride qui porte vraiment nos deux univers.
Oui ! J’ai toujours adoré ça ! Et je pense que ça se sent dans le spectacle. J’ai été biberonnée aux comédies musicales, ça fait partie de mon ADN artistique.
Oui ! Oui oui oui oui oui !
On y travaille, et j’espère qu’on annoncera bientôt des dates en province. J’aimerais tellement que Top Coat rencontre d’autres publics !
Alors la couture… non ! Ça ne fera jamais partie de mes talents !
Pour le piano, dans ma chambre ça va, mais sur scène… c’est une autre histoire !
Je crois qu’on a vu à peu près tout ce que je peux proposer. Peut-être que mon talent caché, c’est justement d’assumer mes non-talents !
Mon actualité, c’est Top Coat !
On joue jusqu’au 17 décembre, et j’espère qu’on annoncera bientôt des dates en début d’année !
Top Coat, c’est mon bébé. Je vis pour ça maintenant. Je veux que ça fonctionne, qu’il vive longtemps, qu’il aille plus loin encore. C’est mon souffle du moment !
Propos recueillis par Mélodie Braka
Visuels ©Valentin Folliet
Informations pratiques
Dates : Tous les mercredis jusqu’au 17 décembre
Horaires d’ouverture : 20h
Durée : 2h
Lieu : Théâtre du Gymnase, 38 Boulevard Bonne Nouvelle, 75010