Rencontre avec Androkill : Éclat queer et talons ardents de Top Coat

par Melodie Braka
16.11.2025

Danseuse explosive, performeuse engagée, créature lumineuse de la scène drag et du cabaret, Androkill rayonne dans Top Coat où elle fait claquer les talons et accélérer le rythme cardiaque !

Bonjour Androkill, pouvez-vous vous présenter ?

Alors moi c’est Androkill, je suis une personne transdisciplinaire : chant, danse, transidentité, théâtre, il y a plein de bonnes choses ! J’utilise ma voix, mon corps, mes jambes, mes talons. Je fais du drag, je fais du cabaret, je travaille chez Madame Arthur, je fais aussi de la danse contemporaine et je mène plein d’autres projets que je vais vous expliquer très bientôt !

Qu’est-ce qui vous a attirée dans Top Coat et vous a poussée à dire oui ?

Déjà les copines. Les copines, elles ont plein de talents, elles sont complètes dans leurs arts. Ruby on the Nail, que j’adore, m’avait invitée à ses soirées La Boîte à Bijoux? un show queer qui réunit chaque mois un line-up de queens, kings et performeur.euses. À l’époque c’était à la Cavern, aujourd’hui c’est au Dock B à Pantin. C’est là qu’on s’est vraiment rencontrées et qu’on a matché artistiquement. Donc pour moi, c’était un grand oui !

Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?

Je suis la pédicure du salon, la pédicure qui a toujours rêvé de danser… un peu comme moi finalement ! Elle rêve de ramener de la bonne humeur, de se lier avec ses copines, avec la prothésiste notamment. Il y a une connexion un peu particulière entre elles. Et puis il y a un petit moment d’explosion et de surprise dans le spectacle !

Avez-vous grandi avec une culture comédie musicale ?

J’ai grandi avec la Star Academy, je crois, parce que ma mère était fan. Donc par procuration j’ai aimé tout ce qui était chant, danse, théâtre, performance. Et oui, j’ai quand même un petit côté musical parce que j’adore les tableaux chantés et dansés !

Quelle liberté aviez-vous pour créer vos chorégraphies ?

Une liberté totale. J’ai pu chorégraphier avec Eva Tesiorowski, qui nous a préparé toutes les chorégraphies. On a construit l’un de mes solos ensemble et ça s’est fait très naturellement. On a mélangé nos matières et ça a donné un tableau plutôt pas mal !

Aviez-vous une intention particulière pour ce tableau qui a marqué tous les esprits ?

L’explosivité, la performance ! Je suis une meuf qui fait des sauts périlleux en talons, ce qui est assez rare. J’aime le challenge du corps. Et puis surtout le côté familial, parce que les copines me rejoignent à la fin et ça crée vraiment l’union. C’est un peu comme la communauté queer finalement : on ne peut pas y arriver seule, mais quand on rencontre les bonnes personnes, on grandit !

Est-ce que le passage Ventilo était votre hommage ultime à Queen B ?

Si seulement ! J’adore Queen B, j’adore les ventilateurs, et Ruby a eu une idée merveilleuse là-dessus. Ce n’était pas mon idée mais elle m’a super bien projetée !

**On vous a vue chez Madame Arthur, à The Voice, dans l’excellent Portrait de Mehdi Kerkouche puis ici dans Top Coat. Vous chantez, vous dansez, vous jouez. Quels sont vos prochains défis ?**

Rendre mon drag encore plus politique. Pour ça j’ai besoin de visibilité, donc je veux un maximum de lumière sur mon drag, mes talents et mes messages. J’ai envie de parler de transidentité, de queerness, des Kings, des Queer, des créatures, des Freaks. Parce qu’on n’est pas que des Drag Queens. On est bien plus ! Et quand je dis ça, je ne veux pas mettre les Drag Queens en compétition. C’est juste que nous sommes toute une communauté.

Avez-vous des artistes qui vous inspirent actuellement ?

En ce moment j’écoute beaucoup Rosalía. Je ne sais pas si ça m’influence directement, mais j’adore les sonorités, la voix, l’aspect alternatif. Elle s’amuse tellement avec ses nouvelles créations et j’aime beaucoup ça !

Quelle est votre actualité ?

On me retrouve dans Top Coat tous les mercredis jusqu’en décembre. Je suis aussi chez Madame Arthur du 20 au 23 novembre pour La Semaine Reine du Drame? mise en scène par Alexis Langlois, une réalisatrice hyper avant-garde et hyper alternative dont j’adore le travail. Je suis toujours avec Mehdi Kerkouche dans EMKA Dance Project, donc on peut me suivre sur les réseaux où je pars danser Portrait un peu partout en France. Il ne reste plus beaucoup de dates, on part aussi en Corse et à La Réunion en juin !

Elle a le dos tourné, alors on en profite… Un mot pour Ruby ?

Ruby c’est un peu notre maman à toutes. Enfin notre sœur, notre maman, celle qui met une lumière sur des talents qui n’étaient pas forcément visibilisés et qui en avaient besoin. Elle crée une vraie Mother comme le disait Madeleine Flamboyante. Une famille !

Informations pratiques
Dates : Tous les mercredis jusqu’au 17 décembre
Horaires d’ouverture : 20h
Durée : 2h
Lieu : Théâtre du Gymnase, 38 Boulevard Bonne Nouvelle, 75010

Madeleine-Flamboyante-©-ValentinFolliet-Top-Coat