La magie opère à la Maison des Métallos

La beauté de l’irrationalité, se laisser émerveiller

Avec sa Magie Nouvelle, la compagnie 14:20 révèle la possibilité de l’impossible en faisant dialoguer techniques traditionnelles et innovations technologiques. Si le dépassement du réel nous trouble et que l’on cherche d’abord à expliquer rationnellement ce que l’on voit, cette tentative ne dure que peu de temps. On s’abandonne rapidement à l’irrationalité pour admirer la beauté du spectacle et sa magie.

Tours de carte, jonglage, ombromanie, objets animés, danses défiant la gravité, etc., sont autant de numéros qui s’offrent à nos yeux. Soirée magique est composite, c’est une fête de tours et de performances. Avec la magie, les disciplines du spectacle vivant s’unissent pour créer un spectacle poétique, drôle, étrange et merveilleux. On se laisser émerveiller par l’irrationalité.

L’extension du réel, de la performance à la magie

Pour certains numéros, il est difficile de discerner les limites de la physique et du corps. La magie semble opérer comme une extension des capacités humaines. On retiendra la performance de AragoRn Boulanger mais aussi celle d’Ingrid Estarque, un danseur et une danseuse ayant choisi de renoncer à la gravité.

Soirée magique fait également s’animer les objets. Une plume s’agite et écrit au sol sous les ordres d’Arthur Chavaudret tandis que l’incroyable numéro de la Cie alogique donne magiquement vie à une boulette de papier. Les mouvements et rebonds de ces objets les transforment en petits êtres sensibles qui nous font rire, nous touchent et nous épatent.

Cinématographier le réel, musique et plans

Madeleine Cazenave accompagne au piano les numéros des différents artistes magiciens. Sa merveilleuse musique lévite dans la salle et vient ajouter une émotion supplémentaire aux scènes extraordinaires qui se jouent sous nos yeux. Proches des musiques de film ou d’animé, les compositions de Madeleine Cazenave pour la Soirée magique mettent en relief le caractère cinématographique du spectacle.

Les objets vivants et malicieux qui se dandinent sur la scène nous rappellent des réalités possibles seulement derrière un écran. Tout comme les personnages de Matthieu Siefridt, ces créatures semblent tout droit sorties d’une création de l’école des Gobelins.

Pour pousser la comparaison, on peut aussi mentionner les ombromanies de Philippe Beau, l’un des plus grands ombromanes du monde. Se déployant sur le fond de scène, les histoires défilent et jouent sur les plans, on retourne alors à la genèse du cinéma.

La Magie Nouvelle nous embarque dans un voyage extraordinaire où l’on voit de nos propres yeux des choses que l’on ne pensait possibles qu’en image.

La compagnie 14:20 propose de poursuivre ce voyage avec plusieurs installations et spectacles magiques à découvrir à la Maison des Métallos durant tout le mois d’octobre.