Florence Foresti, déjà culte ! Elle tisse un lien transgénérationnel et décrypte l’incompréhension des relations hommes-femmes.
Programmée aux Nuits de Fourvière, à Lyon, Florence Foresti joue à domicile. C’est un trésor national. Il faut voir la procession de spectateurs prendre le funiculaire gratuit pour l’occasion. La file compacte patiente deux heures avant le spectacle, au bar à bières et autour du glacier dans l’enceinte du théâtre romain. Un public hétéroclite s’est rassemblé pour venir voir la reine de la punch-line.
Son nouveau spectacle est un combo parfait de tout ce qui s’enfuit avec la jeunesse. « Cours, Forest ! » Surtout le naturel qui devient très fastidieux à entretenir. De la prostate paresseuse à la teinture des racines, tout le monde en prend pour son grade. Les hommes, les femmes, même les ados. Pendant une heure trente, on rit à intervalles réguliers sur les bouffonneries auxquelles on cède pour s’accrocher au paraître, alors qu’on aspire qu’à une chose : la paix de capituler.
Ce qui surprend, c’est la cohérence du propos. Rien qui dépasse. Elle tisse la trame dès la première seconde, et elle déroule jusqu’au bout sans jamais nous perdre. Sur un mode désespéré, l’humoriste partage ses états d’âmes et contrariétés du quotidien, mais pas que… Le fil rouge du spectacle trace une ligne en pointillé sur l’évolution de la condition féminine depuis la préhistoire. En même temps, elle déplore le galvaudage du féminisme et l’absurdité des injonctions que l’on combat et que l’on reproduit. Et de s’interroger sur la faute à qui ? Dieu, les chakras, l’ironie du sort…