Nos plans Cult, ép.012

Yaël : Bonjour et Bienvenue dans « Nos plans Cult », le podcast qui donne le désir de sortir par Cult.news. 

Amélie : Yaël  et moi passons beaucoup de temps en salles le soir à découvrir des créations et dans la journée, à conseiller des spectacles et des évènements culturels autour de nous. Alors, Yaël, c’est quoi ton plan Cult, pour cette dernière semaine de mars ? 

Yaël : Chère Amélie, à cette veille du week-end de Pâques, j’ai très envie d’aller me promener … notamment à Giverny pour la nouvelle exposition du Musée des Impressionnismes. C’est un musée que j’aime particulièrement pour sa capacité à faire des liens et des ponts. Souvent d’ailleurs, il fait des ponts entre les impressionnistes et l’art contemporain. Pour les 150 ans de l’impressionnisme, le musée choisit de poser la question de la mer, et comment les impressionnistes ont vu la mer et nous l’ont fait voir autrement. En commençant par « Impression, soleil levant » de Claude Monet de 1872 et en faisant dialoguer la toile avec des œuvres de Courbet, Manet, Renoir, Jongkind mais aussi Moret ou Maufra, qui sont moins connus. Ça ouvre donc le 29 mars et cela dure jusqu’au 30 juin. Et toi Amélie, quel est ton plan Cult, pour cette semaine ?

Amélie : Mon premier plan Cult de cette semaine se déroule à la Villette. Du 5 au 4 avril, le plus le plus cinéaste des metteurs en scène, Christophe Honoré, reprend son « Ciel de nantes », où 4 ans après les Idoles, dont on ne s’est jamais remises toi et moi, demande aux fantômes d’éclairer les vivants. Il s’agit d’un spectacle autant cinéma que théâtre sur la vraie famille de Christophe Honoré, une histoire somme toute classique d’une famille française entre deux siècles, de la Seconde Guerre mondiale au sida en passant par l’Algérie. Il y a, comme dans toutes les familles, son lot de misères, de secrets, d’affronts, de fâcheries au-delà de la mort, de mépris, de choix qui semblent tordus pour les générations d’après, de cancers, de suicides. On se marre quand même, d’ailleurs on retrouve Marlène Saldana en folie dans ce spectacle qu’on aime tant, c’est tendre et dur, un spectacle de Christophe Honoré quoi ! Et c’est du 5 au 7 avril 2024. Et toi Yaël, quel est ton deuxième et dernier plan Cult pour cette semaine ? 

Yaël : Alors ce deuxième plan Cult est cinématographique et politique. Si vous aimez le documentaire, l’engagement et l’expérimentation visuelle, vous savez certainement que cette semaine au Centre Pompidou a lieu le festival du Cinéma du réel. Et le film de clôture, dimanche à 19h30, a l’air absolument exceptionnel : rien que le titre est phénoménal. Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital Blida-Joinville au temps où Dr Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956. Comme le titre l’indique, ça s’arrête en 1956 parce qu’il démissionne, le cinéaste s’appelle Abdenour Zahzah et il suit l’engagement à travers sa pratique de la médecine de Frantz Fanon. Il a 26 ans, il a déjà publié Peau noires, masques blancs quand il devient médecin chef de cet hôpital Blida-Joinville. De cette position, en tant que psychiatre contre la doxa colonialiste et raciste de son temps. C’est un documentaire en noir et blanc qui semble mieux que jamais metter en lumière la violence coloniale. 

Et toi Amélie, un dernier plan Cult pour la route ?

Amélie : Mon dernier plan Cult de la semaine est une envie, puisque je n’ai pas encore vu le spectacle. Il s’agit d’une performance de Violaine Lochu qui va se tenir à la Pop. Alors pour rappelle, la Pop est un bateau théâtre, amarré face au 61 quai de la Seine et qui ne présente que des pièces plutôt radicales donnant une place clé à la musique. La pièce est présentée comme ça : « 8 feet dance est un opéra-cyborg expérimental ». une Fable écoféministe, une performance “tentaculaire” mêlant polyphonie vocale, gestes chorégraphiques et arts visuels. Dans un futur indéterminé, une communauté de femmes-poulpes ayant survécu à un fort réchauffement climatique vit en autarcie. « 8 feet dance est un opéra-cyborg expérimental » donne à voir la vie quotidienne de ses membres, ponctuée de chants interspécistes et de rites de préservation. Et évidemment, cela me donne très envie d’en savoir plus. Ça se joue le mardi 26, mercredi 27 et jeudi 28 mars à 19h30 et ça dure 50 minutes. 

Yaël : C’est quoi ta phrase clé Amélie quand un spectacle est réussi ? C’est performatif….

Amélie : Esthétisant et contemplatif !

Yaël : Voilà !

À la semaine prochaine