Yaël
Comme souvent, mes plus belles découvertes ont été faites au mois de mai à Cannes : j’ai été très touché par la sensibilité et la délicatesse de Fuori de Mario Martone sur Goliarda Sapienza. Histoire de couple Valeur sentimentale, m’a beaucoup marquée par sa mise en scène. Autre joli portrait de femme qui m’a touchée et maîtrisait le sens de l’ellipse, Kika d’Alexe Poukine à la Semaine de la critique. Et en mode junior girlpower, j’ai enfin été submergée par la vague K-pop grâce à mes enfants et K-Pop Demon Hunter, vachement entêtant sur Netflix.
Camille
Mes grands coups de cœur de l’année sont arrivés au détour d’une matinée d’hiver ou d’une chaude soirée d’été à fuir la chaleur. La subtilité et l’immense sensibilité de Lire Lolita à Teheran, d’Eran Riklis demeurent depuis le visionnage dans mon esprit. Le portrait de femme, qui porte en elle l’écho de nombreux autres vécus, fait dans The Last Showgirl de Gia Coppola est également l’une de mes plus belles découvertes de l’année. Enfin, L’Epreuve du feu, d’Aurelien Peyre m’a surprise quand je ne m’y attendais pas, et reste l’un des plus jolis films que j’ai pu voir cette année, et dans ma vie. La justesse de son propos et du jeu des acteur.ices sur des sujets liés à l’adolescence et au passage à l’âge adulte est impressionnante.
Farah
Mon coup de cœur cette année va à Furcy, né libre de Abd al Malik, un film abouti qui réuni une histoire originale, une esthétique singulière, et un propos intelligent. Où comment renouveler l’acte de transmission. J’ai aimé pour les mêmes intentions Les Invertueuses de Cloé Aïcha Boro, un film fait avec des bouts de ficelles, qui nous parle de pulsion de vie et de résistance. Et enfin Songe de Rashid Masharawi, un film qui suspend le temps de la guerre en montrant que le rêve aide à traverser les réalités. Et dans un registre très différents, j’ai été fasciné par Grand Ciel de Akihiro Hata et sa maîtrise du thriller social très stylistique entre réalisme et métaphore.
Geoffrey
Il n’y a eu que deux films magnifiques dans le circuit des salles françaises en 2025 en ce qui me concerne : mieux que pour 2024, où il n’y en avait eu aucun. Ni dieux ni maîtres, fascinante tentative à la française, invendable, risquée : sorte de film d’auteur médiéval ultra fiévreux. Avec dans le rôle du seigneur pas sympathique, le king absolu des acteurs français, Pascal Greggory bien entendu. Et face à lui, une géniale troupe d’acteurs, de la grande Jenna Thiam au si charismatique Guillaume Tobo, en passant par Matila Malliarakis, qu’on est toujours ravi de voir à l’écran. Un film attendu en salles pendant six ans. Et puis L’Invasion, génial nouveau documentaire du grand Sergei Loznitsa, cinéaste ukrainien qui signa de si belles fictions, notamment. Ici, il enregistre la vie des gens de son pays alors que l’armée russe attaque. Tout simplement, terriblement, sans que rien n’éclate et alors que tout est prêt à éclater. En paraissant laisser chaque spectateur libre de s’inviter dans le débat.