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Une balade parmi les sons de l’abbaye de Noirlac

par Julia Wahl
12.04.2024

L’abbaye de Noirlac, centre culturel de rencontre, continue son exploration du son en accueillant cette saison un parcours programmé par Luc Martinez.

Des prières et des chants

 

Bâtie en 1150, l’abbaye de Noirlac est représentative de la sobriété de l’art cistercien. Cet ordre monastique, dont le nom provient de l’abbaye de Cîteaux, où il fut fondé en 1098 par Robert de Molesme, entend restaurer l’ordre bénédictin. La vie des moines est ainsi partagée entre le travail de la terre – réservée aux convers, issus de la paysannerie –, les offices religieux et la lecture des écritures.

 

Parfaitement conservée malgré l’écoulement des siècles, l’abbaye a obtenu en 2008 le label « Centre culturel de rencontre », « appellation permet[tant] de valoriser les monuments historiques ayant perdu leur vocation d’origine et se renouvelant sur les plans culturels, artistiques et intellectuels », d’après le ministère de la Culture. Il s’agit ainsi d’œuvrer à la rencontre du patrimoine architectural et de la création contemporaine. Eu égard à l’importance de l’ouïe et de l’écoute dans la spiritualité des cisterciens, l’abbaye de Noirlac travaille particulièrement la question de la création sonore et de la musique contemporaine.

 

Pour cette édition, nommée malicieusement « résoNance », l’abbaye a fait appel au compositeur Luc Martinez et à la scénographe Agnès Badiche, comme chef.fes d’orchestre. Iels ont ainsi fait appel à des artistes fort différents, mais qui, tou.tes, travaillent l’écoute et le son en créant leur œuvre in situ : l’idée n’est bien entendu pas de proposer un projet clé en main, mais au contraire de travailler avec la singularité des lieux, qu’il s’agisse de son origine monacale, de son ancrage rural ou de ses propriétés acoustiques.

 

Des couleurs et des sons

 

Car, en fait de contraintes acoustiques, Noirlac se pose là : Lola Molina et Lélio Plotton en savent quelque chose. Les fondateur.rices de la compagnie Léla ont en effet eu pour tâche de prendre possession du scriptorium. Un véritable sacerdoce, quand on sait que le jeu des voûtes entraîne une réverbération sonore complexe et peu prédictible, contraignant de fait les moines d’antan à parler à voix basse. L’idée naquit alors de travailler précisément sur le chuchotement : les auditeurs et auditrices, installé.es sur un banc doté de bornes sonores, entendent au creux de leur oreille le récit rédigé par Lola Molina, où un moine leur  raconte, avec son imaginaire de dévot, son quotidien.

 

Ce qui marque, dans l’écriture de Lola Molina, c’est l’importance, malgré les contraintes de l’exercice, des remarques visuelles : ce que nous raconte le frère, c’est avant tout ce qu’il voit, des couleurs du paysage visible de sa fenêtre à l’âme de son voisin qui semble s’élever. Le texte, intitulé Poème dramatique pour quatre voix masculines, est soutenu par l’interprétation de Jean-Quentin Châtelain, Adama Diop, Laurent Sauvage ou Philippe Girard.

 

Ce jeu sur les synesthésies apparaît également dans le cloître, où le jardin du paysagiste Gilles Clément baptisé Reflets du ciel bruit de sons issus de la nature et des hommes qui s’harmonisent à la beauté des massifs aux allures de nuages. La mise en espace des sons a été pensée par Luc Martinez pour nous inviter à la contemplation.

 

Cantiques et pépiements

 

L’origine religieuse du lieu a également présidé au travail de Bernard Fort, qui accueille avec Pierre-Marie Chemla le visiteur dans le réfectoire. S’inspirant du ton recto tono avec lequel les textes religieux étaient lus pendant les repas des moines, les deux musiciens en proposent une réinterprétation en nous faisant entendre, toujours recto tono, des extraits des sermons de saint Bernard de Clairvaux, notamment ceux dédiés au Cantique des cantiques. L’oreille du visiteur s’ouvre peu à peu pour capter cette voix monocorde et pourtant émouvante.

 

De la belle abbatiale résonnent divers instruments joués en solo, une clarinette basse (Thomas Savy) ou un violoncelle (Sonia Wieder-Atherton), mais aussi du serpent (Michel Godard), de la flûte kaval (Isabelle Courroy) ou du shakuachi (Akihito Obama), sans oublier du chant diphonique (Anna-Maria Hefele) et du chant de haute-contre (Samuel Cattiau). Les flâneur.ses se déplacent ainsi sur la pointe des pieds d’une voûte à l’autre, écoutant et contemplant l’église par un même geste.

 

D’autres artistes ont choisi de s’intéresser moins au caractère religieux du lieu qu’à son ancrage dans le bocage. Ainsi en est-il de Thierry Besche, qui a investi le dortoir des convers avec Nicolas Carrière, à partir d’une phonothèque constituée par Fernand Deroussen, véritable catalogue sonore de la nature locale, entre meuglements de vaches et chants d’oiseaux. Thierry Besche a dessiné dans ce petit dortoir un véritable parcours sonore, où les sons surgissent à des moments et en des points où on ne les attend pas, à la manière d’une véritable promenade dans les sentiers du Cher.

Visuel : affiche (détail)