« La Voix du Lac » : Natalie Portman hypnotique dans une série sur l’Amérique ségréguée

Vies et vues de femmes des années 1960

1966. La disparition de la petite Tessa endeuille la communauté juive de Baltimore. Et elle transforme entre Thanksgiving et Noël la vie de Maddie Schwartz (N. Portman), épouse bourgeoise et élégante qui se lance à la recherche de la petite fille, et retrouve le corps dans le lac. Bouleversée, elle se fâche avec son mari et emménage dans le quartier noir de la ville où elle reprend ses idéaux de jeunesse et redevient journaliste, au grand dam de son fils. Lors de cette période trouble, sa trajectoire croise celle de Cléo Sherwood (sublime Moses Ingram), aussi énergique et élégante qu’elle, mais évoluant dans un milieu que Maddie ne devrait pas pouvoir croiser dans l’Amérique des sixties. Ils s’agit de celui des afro-américains de la ville où règne le patron de Cléo…

Fantastique et politique

Dans une atmosphère à la fois laiteuse et trouble, sombre de jour comme de nuit, l’on suit pendant sept épisodes les deux héroïnes s’empêtrer dans des problèmes de plus en plus inextricables, à mesure qu’elles battent en brèche les codes dans lesquels le Baltimore des années 1960 voudrait les enfermer. Dans des tenues et avec des coiffures encore plus époustouflantes que celles de Mad Men, elles tentent de se frayer une voix personnelle et prennent des risques. C’est bien écrit, haletant, un brin terrorisant ; c’est aussi tout sauf prude, si bien qu’Apple TV a dû utiliser des « disclaimers ». Natalie Portman est totalement hypnotisante dans son rôle très hystérique et plein de vie : sublime, bien sûr, mais fascinante à la manière d’une Charlotte Rampling, elle ressort drôlement grandie de ce passage réussi à la série… La série a commencé à être diffusée le 19 juillet sur Apple TV et désormais, les sept épisodes sont disponibles. Il ne vous reste plus qu’à les voir d’une traite…