Zélie, la voix d’une génération

Zélie, c’est qui, c’est quoi ?

Un million de petits chocs, nous confie-t-elle sur scène, est un titre pioché dans ses notes d’iPhone, ce brouillard infini de pensées accumulées. Une phrase qu’elle trouvait belle, mais dont elle avait oublié la source, persuadée de l’avoir lue dans l’un des livres féministes dévorés dans l’année. Finalement, c’est dans la série Ginny & Georgia que ces mots ont résonné comme un écho à ses convictions.

« Ma génération a du sens, face au monde, elle a choisi d’être honnête »

Cet album, je le connais par cœur. Je le chante à tue-tête du matin dans le métro jusqu’au soir avant de dormir, que je sois triste ou heureuse. Parce que Zélie, c’est la sincérité d’une génération qui se cherche, qui vacille entre doutes et élans de vie.

Si je devais choisir une chanson, ce serait sûrement « monter / descendre », une juste interprétation de ces caractères trop abrupte pour ce monde si lisse, une incarnation de ce « grand cœur qui monte puis descend » et un hymne à ceux qui vivent « trop fort ».

Des émotions à vif

Sur scène, Zélie nous arrache les larmes avec « J’aimerais que tu saches », son EP chanté avec Jok’Air, dédié à la petite Zélie de 15 ans, celle que nous avons toutes été à cet âge à la croisée des chemins.

Cet album, c’est aussi « anxiété », les matins d’angoisse, le cœur lourd, la main sur le ventre depuis toujours, c’est en somme ce « monstre à l’intérieur, qui crie des horreurs », ces horreurs, on les croit toutes et tous. Et puis viennent les spéculations : « Si toi tu m’abandonnes, si tout le monde m’abandonne ».

Les amours lui ont crevé le cœur pour mieux lui donner la force de rebondir, de ressentir, de vivre, d’accomplir ses rêves, dont celui de faire la Cigale, où elle a bouclé la boucle avec « fou », son EP envoutant, rythmé et terriblement vrai.

Pourtant, Zélie, c’est une force vive, une joie immense, une détermination à en perdre haleine. Dans « donne tout », on retrouve toute sa rage, celle qui donne du sens à ses textes, cette passion pour la musique qui la pousse à rêver toujours plus loin, toujours plus haut.  

« Ma fille, sois douce »

Zélie, ce « p’tit bout de femme », revendique la condition des femmes, leur combat du quotidien, dans la rue, dans le regard des autres, le manque de respect, de légitimité. Elle crie haut et fort : « J’en vaux la peine ».

Sur scène, son corps parle autant que ses mots. La danse sublime ses textes, exprime ce que la voix ne dit pas assez fort : la rage, la tristesse, la joie.

Zélie, c’est l’authenticité brute d’une génération qui ose.