« Via Aeterna » : un festival signé René Martin dans la baie du Mont Saint-Michel

La création d’un festival musical au Mont Saint-Michel

En 2016, le groupe Bayard Presse (éditeur du Pèlerin, de La Croix et de la Terre sauvage, entre autres) propose à René Martin, concepteur, producteur et directeur artistique de nombreux prestigieux festivals, parmi lesquels le Festival International du piano de la Roque d’Anthéron et La Folle Journée de Nantes, de s’associer à la création d’un grand festival de musique au Mont Saint-Michel. « D’emblée, j’ai été séduit par cette idée ! » écrira René Martin dans la brochure accompagnant la première édition de Via Aeterna en 2017. « Très vite, j’ai imaginé que le Mont Saint-Michel serait le point culminant d’un parcours initiatique, musical et spirituel, de Granville à Pontorson, en passant par les superbes villes et villages de la baie ! »

René Martin invite les plus grands solistes ainsi que les ensembles de musique sacrée du Moyen Âge à nos jours à participer au projet et mettre ainsi en valeur ces lieux exceptionnels. La programmation variée de Via Aeterna permet de « faire vivre à ses participants une expérience unique, autour de la musique, bien sûr, mais aussi autour du lien entre nature et spiritualité » et réaliser ainsi la vision de Jean-Marie Montel, directeur général de Bayard. Le Département de la Manche s’associe également à cette aventure, qui fait part belle au dialogue entre le sacré et le profane, la musique, la réflexion et la spiritualité, la nature et le patrimoine.

La première édition de Via Aeterna a connu un succès retentissant : 8000 billets vendus pour un taux de remplissage de 93 %. 359 artistes, parmi lesquels Anne Queffélec, Claire-Marie Le Guay, Anne Gastinel, Piers Faccini, les ensembles De Caelis, Dialogos, MiKroKosmos, les Chœurs du New College d’Oxford ou d’Ekaterinburg, se sont engagés à participer à l’édition de 2018.

René Martin : une passion pour la musique et les musiciens

Depuis la création de Via Aeterna en 2017, René Martin conçoit le programme autour de deux objectifs : attirer le grand public avec des répertoires populaires et offrir de nouvelles découvertes aux mélomanes fidèles et exigeants. « On a besoin de variété dans le monde rural pour que les gens viennent », explique René Martin autour d’une planche mixte qu’il partage en toute simplicité, « Un festival qui ne prend pas racine localement ne peut pas survivre. » Quand on l’informe que des spectateurs cancalais n’ont pas pu participer au concert de Trio Wanderer à l’Amérence faute de place – les 146 ont été vendues immédiatement – René Martin fronce les sourcils : « Cela n’aurait pas dû arriver. »  Il regarde autour de lui et sourit doucement : « On fera mieux la prochaine fois. »

La volonté d’être à l’écoute – du public, des musiciens et des partenaires – et l’exigence de faire toujours mieux (et souvent de n’en faire qu’à sa tête), caractérise ce farouche combattant pour la démocratisation de la musique classique. René Martin veut « mettre la musique à la portée de tout le monde » sans rien céder à la qualité musicale. Constamment à l’affût de nouveaux talents, ce créateur de plus de 1200 spectacles par an semble en état d’émerveillement permanent. Il écoute, prospecte, regarde, rencontre. Et quand il trouve un artiste qu’il aime, il s’applique avec énergie à trouver le meilleur moyen pour le soutenir et le faire connaître.

Sa méthode inspire le respect, alors que sa curiosité et son intensité le rendent sympathique et attachant. Il connaît et suit ses artistes, qui sont autant les piliers de sa réussite que lui de la leur. « J’essaie de venir à tous les concerts. Parfois je reste juste quelques minutes parce que j’en ai trois autres dans la soirée, mais c’est important pour moi d’être présent. » Les artistes le lui rendent bien : « Quand il m’invite, je viens. Je ne sais pas encore ce que je vais jouer [à la Folle journée de Nantes 2024], mais je serai là », dit la pianiste Vanessa Wagner. Ces relations, basées sur la complicité et la confiance, donnent aux projets de René Martin une ambiance de famille. Quel que soit l’évènement qu’il organise, on y est toujours accueilli en ami et invités à partager sa dernière découverte musicale.

2023 : le millénaire de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel

L’année 2023 est une année exceptionnelle puisqu’elle marque le millénaire de la construction de l’abbaye et de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel en 1023. L’ancienne église se trouve alors trop modeste pour accueillir le nombre croissant de pèlerins et refléter dignement la générosité et la puissance des Ducs de Normandie. Les travaux entrepris par l’abbé Hildebert II, juste avant sa mort, pour remédier à cette situation, exigeront une remarquable prouesse technique. Les successeurs d’Hildebert II poursuivront le chantier qui durera plus de 60 ans. Pour faire parvenir au Mont les blocs de granit des îles de Chausey, la roche était transportée sur des chalands à fond plat lors des marées hautes, avant d’être hissée au niveau du chantier, à 80 mètres d’altitude, grâce à un système de rampes et de monte-charges. Ce n’est qu’en 1085, sous l’abbatiat de Ranulphe de Bayeux, que l’église abbatiale trouvera la silhouette iconique que nous connaissons tous.

Tout le long de l’année 2023, la région célèbre ce prestigieux anniversaire avec un riche programme de festivités : expositions, conférences publiques, spectacles, animations pour le jeune public et traversées de la baie en musique. Deux week-ends en octobre, du 5 au 8 et du 12 au 15, le festival de musique Via Aeterna investit des lieux emblématiques du Mont Saint-Michel (l’église abbatiale, la salle des chevaliers et réfectoire des moines) et de la région de la Baie (le prieuré d’Ardevon, l’ancien haras à Avranches, l’abbaye de la Lucerne), mais aussi des églises d’une beauté austère (Saint-Médard à Dragey, Notre-Dame à Genêts, Notre-Dame de la Paix à Pontorson).

Via Aeterna offre une opportunité unique pour découvrir des musiciens talentueux et des répertoires originaux et innovants, dans un cadre naturel et architectural exceptionnel.